Bonsoir à tous,
Comme promis, voici un compte-rendu de parties au tournoi Grenadier 2018, qui s’est tenu à Hergarten, début novembre.
Je passe sur le voyage agréable en compagnie de Philippe « Jim Beam » et François « L’éléphant ». Le premier nommé et moi ne nous faisions pas beaucoup d’illusions sur nos performances. Nous n’avions pas joué depuis quelques mois et marchions vers l’Allemagne, la fleur au fusil. Il y a longtemps sur nous sommes de la chaire à tournoi. François, lui, restait tel qu’on le connait tous à la veille d’un coup de chien : silencieux et le regard tourné vers l’horizon.
Arrivés à Hergarten, nous passons une soirée agréable, chou, whisky, bière et un conseil de guerre au cours duquel, François nous fait un tour rapide des scénarios du weekend.
Dois-je préciser que l’hébergement est nickel, la bouffe bonne et l’ambiance sympa ? Beaucoup de nationalités sont présentes et c’est très bon pour mon anglais un peu frustre. Dommage qu’on ne voit pas beaucoup de joueurs de moins de 40 ans. Que restera-t-il d’ASL après nous ? Tourmenté par cette réflexion, j’allai me coucher vers minuit.
1ère ronde vendredi matin contre le Hollandais Marten-Jan Ringers. Nous choisissons FT157 The lost column et je prends la défense avec les Canadiens. En gros, je dois empêcher les waffen SS de me virer du niveau 3 de la colline. Pour gagner, mon adversaire doit en outre avoir encore un de ses quatre AFV en état de marche en fin de partie. Dés le premier tour, j’ai un coup de chance extraordinaire : pendant ma DfPh, mon meilleur tank, un Firefly, détruit coup sur coup deux Panthers et Shock le 3ème. Je précise que les trois Panthers étaient Hull down : coup critique sur le 1er, ROF et Turret hit sur les deux autres. Le félin sonné périt sous quelques obus supplémentaire lors de mon tour. Pendant ce temps, l’infanterie allemande progresse et attaque ma droite qui résiste assez bien. Il ne reste qu’un tigre à mon sympathique adversaire. Il entre avec les renforts sur ma gauche. Je le prends en chasse et parvient à l’immobiliser au Piat. Marten abandonne alors, estimant à juste titre qu’il ne lui sera plus possible de déloger des hauteurs mon infanterie et mes quatre Shermans. 1-0
2ème ronde contre le joueur allemand Elmo Menon sur J167 Hart attack que j’ai déjà joué deux fois (contre Jeep et Guillaume). Je défends avec les Allemands. Le tournant du match se jouera à droite où mon set up dessine une courbe. J’espère que les Anglais seront tentés d’avancer par là et cela marche. Trois de ses Lee défilent devant mon canon antichar 40LL afin de pilonner les Stone Buildings du centre de la carte que j’occupe en force. « Ach, ce serait trop facile ! » se disent les artilleurs (pour ceux qui se souviennent des petites bandes dessinées en noir et blanc comme Rapaces ou Wham !). Deux des Lee s’arrêtent et sont détruits par le canon en DfPh. Le 3ème, est éliminé le tour suivant en essayant de fuir. Il ne reste donc que deux Lees à Elmo. Mon infanterie résiste bien et mes trois Pz III entrent en jeu. L’un d’eux détruit un Lee en Bouding Fire et l’attaque ne progresse plus. C’est cuit pour les Anglais. 2-0
3ème ronde samedi contre Philippe Briaux. Nous jouons FrF86 Belgian tigers que j’ai joué et perdu contre Phil HIP il n’y a quelques mois. Je défends encore, cette fois avec les Belges. Les Allemands ont une tête de pont par-dessus le canal de la carte 23 et le gros de leurs troupes doit traverser un pont. Ils bénéficient pour cela de la maigre protection d’une épave de camion. Malgré une pluie de smoke grenades allemandes, je parviens à placer deux fois (je crois) un petit Residual de 1 FP sur le pont, ce qui gêne les Allemands. Petit à petit, ma défense plie. Il faut rester zen quand les squads au moral de 8 traversent en masse le canal. Je parviens tout de même à maintenir une ligne de défense à peu près continue. Mes deux chars consolident ma gauche. Philippe s’infiltre au centre, puis sur ma droite. L’un d’eux est éliminé au fusil antichar. En fin de partie, Philippe est gagnant car il occupe 6 Buildings mais je l’emporte suite à une contre-attaque qui me redonne le contrôle d’un Building. Cela ne s’est vraiment pas joué à grand-chose. Belle partie. 3-0
4ème ronde contre l’Allemand Sebastian Hummel. Nous jouons le scénario SP164 Tanks but no tanks. Nous sommes en 39 et je défends encore une fois (avec les Polonais). Je dois faire face à une nombreuse infanterie russe qui sera appuyée au total par cinq chars. Les Russes doivent m’empêcher d’avoir deux squads Good Order dans deux bâtiments sur quatre assez dispersés sur la carte. Particularité du scénar : mes renforts entrent derrière l’attaquant…
En gros, j’ai une première ligne assez légère, en avant, qui doit tenter de ralentir l’attaque et ma ligne de défense principale est plus en arrière, pour défendre le village. Mes canons antichars sont placés de chaque côté, mon mortier de 81 à gauche pour battre les bois du centre. François m’avait conseillé de déployer un maximum de squads en avant pour freiner les Russes mais je n’étais pas chaud pour adopter cette tactique. J’en déploie seulement quelques-uns. Pour lui faire plaisir. L’attaque russe est impressionnante mais heureusement un peu ralentie au début grâce au premier rideau. Un de mes canons de 37 mm détruit un char. Un deuxième est mis KO par un coup d’ATR de mes renforts. Cependant, je commets une grosse erreur que Sebastian exploite immédiatement : mes renforts entrent en stack en lisière de bois pour menacer un des Buildings de victoire. Le tour suivant, mon adversaire me Freeze (faudra que je revois cette règle car je ne me rappelle plus trop comment parer à ce danger…) et me balance deux DC. Tout le stack est éliminé. Coup dur, mais je ne renonce pas car le côté positif de ce sacrifice, c’est que les Russes impliqués dans ce combat (dont un 9-2) sont un peu loin pour peser sur ma défense principale et, en fin de partie, après avoir lancé deux Human Waves (ouch ! Ca faisait longtemps qu’on ne m’avait pas fait ce truc-là), les Russes sont trop justes pour remplir les VC. Il était temps que la partie s’arrête. 4-0.
Je vais jouer la finale ! Je n’en reviens pas. Deux belles cerises sur le gâteau : ce sera une finale franco-française et contre mon ami François ! C’est une excellente nouvelle mais je ne suis pas optimiste pour le gain de la partie car je n’ai vaincu François que 5 fois sur 27 rencontres.
Dimanche matin : la finale
Etrangement, je suis assez décontracté. La nuit précédente fut calme. J’ai seulement rêvé que Philippe tombait à moitié sur mon lit et riait niaisement vers 4h du matin. On fait d’étranges songes en tournoi.
Les finales en tournoi sont rares. Il s’agit de se faire plaisir. Nous nous mettons d’accord pour jouer J193 Raff’s rules. Gentleman, François me laisse choisir le camp. Je prends la défense car cela m’a plutôt bien réussi jusqu’ici.
Au premier abord, le scénario n’est pas simple. Il y a un système d’achat pour compléter son OB et les CV proposent plusieurs options : les paras américains gagnent immédiatement en détruisant deux gros canons (qui rapportent 1 VP à chaque tour en tirant « hors carte ») ou en accumulant plus de VP que l’Allemand. Ces VP peuvent être des CVP ou des Exit VP pour les paras. Les Exit VP m’échappent momentanément. J’y reviendrai.
Pour ma défense, hormis quelques squads de qualité moyenne, je dispose de deux canons (un 20 mm et un 88 mm). J’achète le droit d’échanger la MMG de mon OB contre une HMG, 1 VP d’avance et quelques dummies. François opte pour deux mortiers de 60mm, notamment.
Lesdits mortiers me harcèlent dés le premier tour. Les paras de François foncent sur ma droite et je tente de les freiner. Après avoir survécu à une belle série de ROF des deux mortiers, je décide de m’en débarrasser rapidement avec la HMG. Je n’aime pas ces machins-là dans les mains des autres. Les Américains se déploient beaucoup. Pénibles, ces 337. Ma HMG en position centrale est aux premières loges. Mon 88 AA est bien placé aussi mais s’enraye dés le début. Je prends le risque de le réparer car j’en ai besoin pour ma défense mais j’échoue (dr6 et 2 VP pour le pachyderme). Je lance une partie de mon OB au centre (un 7-0 et un squad) pour contre-attaquer quelques HS US Broken (les servants des mortiers notamment). Cela allège ma défense mais les Broken US représentent quelques précieux VP. Excepté un Crew 227 et son Gun RCL de 57 mm, les renforts US négligent ma petite menace et renforcent l’attaque principale US, sur ma gauche.
François avance toujours à droite. Ma HMG s’enraye et mes gars commencent à craquer. Heureusement, les Américains n’ont pas le temps de menacer mes Broken car mon 9-1 se rallie aussitôt et j’ai la chance également d’avoir un 447 Pinned et Ambushed qui élimine en CC un 337 et permet ainsi de stabiliser ma ligne in extremis.
J’ai la hantise de perdre des CVP face à la puissance de feu américaine. Donc, j’esquive le plus possible. De son côté, François avance toujours le long de la carte quasiment sans me faire de pertes. Je me dis alors que c’est cuit pour lui : j’i un beau paquet de VP et il aura du mal à venir éliminer mes deux canons sur le bord gauche. Je jette un œil rapide aux conditions de victoire et là, c’est le choc. Je réalise que j’ai oublié que les Exit VP comptent aussi ! Les stacks US sont sur le point de sortir sont gros et dirigés par des leaders – 1 et – 2 ! Je ne peux pas en vérifier le contenu car je n’ai aucune LOS dessus. Quelle boulette ! Se planter comme ça en finale !
Je tente de me rassurer en regardant les VP amassés de mon côté. De mémoire, je devais en être à une vingtaine. J’ai eu la chance de n’avoir aucune Malfunction de mes deux canons qui tirent hors carte malgré leur B11. De plus, mon expédition menée dans le camp ennemi avec le 7-0 va porter ses fruits en fin de partie avec 4 VP en vue
Je rameute comme je peux ce qu’il me reste pour prendre sous le feu les hexes de sortie (sans y parvenir vraiment) et m’expose ainsi à un dernier tir de 22 FP à – 1 qui aurait pu me coûter cher. Heureusement, François n’obtient pas de K ou de KIA et démoralise seulement mes gars. Vient l’heure des comptes. Cruel, François tient dans sa main potelée les unités US sorties et égraine les Exit VP un par un. Il lui en manque un ou deux (je ne sais plus) pour gagner. Cela s’est joué sur le dernier jet de dés.
Pour mon retour au Grenadier après 16 ans d’absence, je remporte le tournoi. Incroyable. Je suis parvenu à réunir les ingrédients de la victoire à ASL : jouer correctement sans faire trop d’erreurs et avoir de la chance aux dés. C’est tout simple quand on y pense.
Merci de m'avoir lu.