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Königsberg - la revanche de l'ours
Hill621:
--- Citation de: X le 02 Octobre 2021, 16:35 ---4 TM gagnés par le russe.... si l'allemand à une chance toute maigrelette, est-ce que le CG reste intéressant à jouer pour l'allemand?
J'ai acheté le module quand il est sorti mais n'ai pas eu encore l'occasion de le jouer, ce que j'aimerais bien faire à mon retour en métropole. La lecture de ton CG est passionnante et ta verve incomparable :)
Mais je me pose juste la question d'une "victoire à la Pyrrhus systématique", où l'allemand ne fait que s'en prendre prend la trogne de scénar en scénar.
Porte toi bien!
X
--- Fin de citation ---
Salut Xavier, et merci :-$
Dans une CG, remporter la victoire lors d'un Date/TM n'est finalement pas très important, mis à part pour bénéficier de drm lors de la phase de consolidation (refit phase) et ainsi gagner un ou deux points d'achat. Personnellement je ne m'acharne jamais à vouloir à tout prix gagner un Date/TM. Seule la fin justifie les moyens.
Sur ce module, au même titre que Berlin, le but est en effet d'arracher uniquement une victoire à la Pyrrhus. Cela peut paraitre frustrant, mais cela impose de se faire des noeuds au cerveau pour monter la plus défense que l'on ait jamais montée, gérer ses réserves, concevoir ses lignes de défense, de repli et de résistance jusqu'au dernier homme plusieurs Dates/TM à l'avance, et se faire plaisir gardant toujours l'option de contre-attaques locales qui ont le mérite de rendre le camp plus attractif encore et de botter le cul à un attaquant trop en confiance.
Pour le russe, ce n'est pas une promenade de santé cependant, mais il jouit d'une telle supériorité qu'il a tout loisir de jouer au chat avec la petite souris allemande. Un coup je te tape dans le foie, le prochain coup est un uppercut, et je te finis avec un coup de boule. Où je veux, quand je veux, avec ce que je veux. C'est le camp qui aura le plus le sourire et la tâche facile, pendant que son adversaire se grattera la tête pour anticiper, économiser et mourir avec les honneurs.
A mon avis cependant, le module ne laisse aucune chance à l'allemand, ce qui peut être déprimant avant même de commencer.
La faute à quoi ? Les VC.
Une fois la Pregel passée, et finalement ce n'est pas si compliqué, l'affaire est dans le sac. L'allemand n'a plus alors d'autres possibilités que de contre-attaquer et vu ses moyens qui fondent comme neige au soleil au fur et à mesure que la CG avance, plus il attendra, et moins elle sera punchy. Le truc c'est que ça ne sert à rien de contre-attaquer sans raison dans les premiers Dates/TM. Donc...
Il eut fallu, encore une fois à mon avis, contraindre le popov à conquérir un certain nombre de quartiers, à l'image de l'excellentissime KGS, et comme c'est par ailleurs le cas dans un scénario en moult tours de KBR.
Je pense que la CG n'a pas été assez playtestée et qu'il faudrait conserver les VC en les agrémentant de "contraintes territoriales" plus fortes au Sud de la rivière.
Au bout de 5 TM, le russe perd près de 70 squads et plus de 20 chars contre à peine 50 pour l'allemand et 3 blindés.
Ok, mener un assaut en ville coute très cher. D'où l'intérêt de ce type de CG où la moindre erreur se paye irrémédiablement.
Mais le russe n'en a cure en fait car il peut se le permettre : chaque TM, sauf à se prendre une branlée comme ce fut le cas au TM4, il refait le plein de troupes. Autre énorme atout : l'OBA. Quatre modules par TM, cela permet de faire une planification de fou, avec tirs de saturation, barrage roulant, réduction de points fortifiés 0 la roquette, fumigènes en masse. On saupoudre avec des nids de mitrailleuses à 24FP et des armes de soutien qui traite des objectifs précis, on balance des effectifs qui prennent les défenseurs à 3 voire 4 contre 1 dans le secteur d'attaque principale, et on gagne ainsi un ou deux quartiers en profondeur qui obligera le défenseur à réaligner son front en arrière en abandonnant des positions qu'il se sera fait chier à bétonner en dehors de l'axe d'attaque choisi par le russe. C'est le jeu ma pauvre Lucette, mais là, c'est EZ pour le joueur russe.
Cependant, et même si la CG tourne court, je recommande chaudement ce module pour les raisons suivantes :
- la carte est superbe et les options tactiques multiples
- le terrain permet des vacheries pas possible pour l'allemand : en solo c'est compliqué, mais les HIP et autres pièges à cons sont toujours sources de moments de jouissance en défense
- l'option attaque de nuit pour l'allemand : qui n'a jamais mené une attaque nocturne en milieu urbain ne peut pas comprendre, mais pour ceux qui l'ont fait à Berlin ou Stalingrad savent combien cela peut être palpitant et remettre en question les succès précédents de l'attaquant
- la variété des troupes et des matériels : les Volkssturm fragiles mais incontournables, les HJ et les cadres politiques, le caractère aléatoire de la qualité des squads reçus en renfort, les pléthoriques chars lance-flammes russes, les fortifications à gogo, etc (il n'y a guère que les Faustniki qui ne m'ont guère convaincus, trop chers pour ce qu'ils apportent comme "avantage")
Et puis le challenge de gagner en jouant l'allemand est je trouve hyper stimulant ! A titre de comparaison, j'ai déjà gagné la CG à Berlin, avec les popovs qui frappent à la porte du Reichtag sans pouvoir y pénétrer : tenir la dragée haute à l'attaquant avec des troupes saignées à blanc, c'est signe que l'on a user de toutes les subtilités autorisées par ASL et le combat urbain, et c'est un peu gratifiant quand méme.
Alors fonce et lance-toi dans cette CG dès que tu en as l'occasion. Si tu trouves un adversaire sur la durée, ce sera assurément encore meilleur !
Et couvre bien tes arrières en Guyane, la quille approche ;-)
X:
Salut Hill!
--- Citation de: Hill621 le 02 Octobre 2021, 20:11 ---Salut Xavier, et merci :-$
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Non non, merci à toi d'abord pour cet excellentissime Tagenschau des derniers instants de Königsberg et d'avoir pris le temps également d'envoyer une réponse aussi détaillée. :-)
--- Citation de: Hill621 le 02 Octobre 2021, 20:11 ---Dans une CG, remporter la victoire lors d'un Date/TM n'est finalement pas très important, mis à part pour bénéficier de drm lors de la phase de consolidation (refit phase) et ainsi gagner un ou deux points d'achat. Personnellement je ne m'acharne jamais à vouloir à tout prix gagner un Date/TM. Seule la fin justifie les moyens.
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Tout à fait d'accord, mais je trouvais que quelque part, ce CG me semblait déséquilibré. Ce que tu confirmes dans ces lignes.
--- Citation de: Hill621 le 02 Octobre 2021, 20:11 ---A mon avis cependant, le module ne laisse aucune chance à l'allemand, ce qui peut être déprimant avant même de commencer.
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C'est l'impression que ça donne.
A chaque scénar, ce sont une vingtaine de Squads russes et moultes modules d'OBA qui viennent reconstituer ce qui a été perdu auparavant. Les pertes sont effroyables, mais le russe s'en cogne...
--- Citation de: Hill621 le 02 Octobre 2021, 20:11 ---Je pense que la CG n'a pas été assez playtestée et qu'il faudrait conserver les VC en les agrémentant de "contraintes territoriales" plus fortes au Sud de la rivière.
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Comme beaucoup (trop) de trucs de Kelln, hélas. C'est dommage, car il y a des sujets originaux, et la carte de Königsberg est fantastique à mon humble avis. Il sort beaucoup trop de trucs et ne développe pas assez. Autant l'équilibre et le développement d'un scénario peut être (relativement) simple à cerner, autant pour un CG c'est une autre paire de manches, surtout avec cette densité de pions.
--- Citation de: Hill621 le 02 Octobre 2021, 20:11 ---Alors fonce et lance-toi dans cette CG dès que tu en as l'occasion. Si tu trouves un adversaire sur la durée, ce sera assurément encore meilleur !
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J'espère bien, mais une fois que ton dernier leader des HJ se sera mis une balle dans la tête après avoir explosé un OT-34 et que Königsberg ne sera plus qu'un ruine fumante, je serais fana pour incrémenter mon futur CG de Königsberg avec les éventuelles modifications que tu pourrais apporter / conseiller pour rendre la partie plus intéressante. En l'état, et depuis le 2ème TM, je ne suis plus ton CG que pour lire les exploits de Loubianka et ses perverses acolytes toutes de cuir vêtues (ah, elle n'est pas encore apparue dans un des Cellar au Nord de la Pregel?... ). :-D
--- Citation de: Hill621 le 02 Octobre 2021, 20:11 ---Et couvre bien tes arrières en Guyane, la quille approche ;-)
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Le décompte est commencé! ;-)
Merci encore,
X
Hill621:
Tour 5 allemand
L'un après l'autre nos chars ont été neutralisés par l'ennemi : l'artillerie en a détruit deux, un autre est immobilisé par un tir d'ATR, et maintenant c'est notre JagdPanzer qui est anéanti par un ISU152. Nous n'avons plus de réserve. Les russes ont traversé le pont ferroviaire et leur résistance dans l'entrepôt d'Etat se durcit encore.
Il faut cependant poursuivre, notre retraite est coupée et le salut n'est plus que devant nous. La victoire ou la mort.
Heureusement, notre observateur d'artillerie est parvenu à reprendre en main son équipe et va peut-être pouvoir nous apporter à nouveau son aide. Il reste cependant l'objet de toutes les attentions, en partie de son homologue russe.
Les soldats se lancent à l'assaut du bâtiment. Des hommes trébuchent, pris sous le feu ennemi. Les sous-officiers hurlent leurs ordres dans la cohue. La confusion est totale mais la puissance de feu de nos bouches à feu permet de faire taire une partie des défenseurs.
La peur se mêle à la fureur et les combattants engagent plusieurs corps-à-corps dans et autour de l'entrepôt. Les grenades volent. Les cris de douleur se mélangent aux hurlements de rage. Le bruit sourd des balles pénétrant dans la chair répond au claquement sec des pistolets automatiques. Les lames transpercent les corps. Les pelles fracassent les crânes. Une tranchée est nettoyée par des SS. De jeunes soldats s'entretuent avec un petit groupe de bolcheviks dans l'entrepôt alors que dans la salle à côté une escouade SS pulvérise une dizaine de Frontoviki sous l'impulsion de leur chef.
Si nous perdons ce combat, nous aurons chèrement vendu notre peau.
Le reste du front demeure relativement calme. Le calme avant la tempête ?...
Par prudence et faute de mieux, notre dernier char en état de fonctionnement entre l'école primaire et l'hôpital reçoit l'ordre de se rendre dans le secteur de l'entrepôt. L'infanterie est laissée sans soutien.
Situation à la fin du tour allemand
Hill621:
Par Sainte Catherine ! Ces diables de nazis se battent avec l'énergie du désespoir ! Le camarade Golubev qui a pris le commandement des défenseurs de l'entrepôt le sait. Plus un pas en arrière ! Ne pas offrir la possibilité aux fascistes de se retrancher dans le bâtiment et perdre ainsi le bénéfice des efforts consentis par nos vétérans !
Le souvenir des combats acharnés de Stalingrad animent nos hommes : une équipe lance-flammes réduit en fumée une escouade de SS dans l'angle NW de l'entrepôt.
D'autres soldats à la tête de mort sont mis en déroute dans les ruines nord du bâtiment. Un groupe de sapeurs se jettent sur leur position mais ne parviennent pas à leur expédier une charge explosive du fait de tirs adverses particulièrement efficaces qui clouent leur sous-officier au sol : ils changent alors de cible au dernier moment (cx tardif) et en gratifient les tireurs, des Grenadieren effrayés qui s'égayent à la suite de l'explosion du paquet de poil.
La tranchée qui en sort à l'Est est sous le feu direct de notre as en ISU152 : un obus fuse vers les défenseurs SS qui tiennent cependant le choc. Une escouade de Frontoviki vient le soutenir en plongeant dans la tranchée : un bond supplémentaire et les voici en corps-à-corps avec les fascistes ! Le combat indécis se prolonge dans la fumée environnante.
Le second ISU152 quitte sa position délicate à la sortie NE du pont et se glisse rapidement au Sud de l'entrepôt : il échappe au tir du Panzer IV, verrouillé sur le premier canon d'assaut, mais toujours incapable de le toucher du fait de la vision limitée.
L'artillerie étant une pièce maitresse dans l'endiguement de cette attaque allemande, notre observateur prend le temps d'ajuster la prochaine salve en réglant les obus de repérage sur l'emplacement connu de son homologue.
Ce dernier ne chôme cependant pas et dirige le tir de la batterie de 105 sur l'entrepôt : la tâche est compliquée par nos fumigènes mais l'artillerie allemande finit malgré tout par s'abattre sur le quai Holsteiner. Surpris, nos soldats craquent en bloc et subissent des pertes.
A l'Est, nous reprenons notre marche en avant. Les fascistes ne doivent pas penser que nous sommes des lâches.
Après quelques tirs de préparation, nos fusiliers investissent à nouveau les ruines au nord de l'Unterhaberberg. Prudemment. Pas assez cependant : un sergent qui se croyait à l'arrière du front se prend une balle de sniper dans l'abdomen et meurt étouffé dans son propre sang.
Situation à la fin du tour russe
Hill621:
Tour 6 allemand
La lutte à mort se poursuit autour du contrôle de l'entrepôt. Nous perdons notre dernier Panzer, touché de flanc par un obus de 152. La vengeance ne tarde cependant pas, sous la forme d'une roquette de Panzerschrek tirée par une équipe anti-chars arrivée en toute hâte à la rescousse , mais trop tard : le chef de char tente de s'extirper du blindé détruit mais s'affaisse sur la tourelle, exhibant le placard de médailles accrochées sur sa poitrine (AL 10-2 !)
Notre artillerie sème la désolation parmi les défenseurs et notre dernière section en état de combattre fait de même avec une escouade de russes venus goûter de trop près notre acier. Un groupe est toutefois envoyé renforcer le corps-à-corps qui fait rage dans les tranchées à l'Est.
Canons, mortiers et artillerie ennemis s'acharnent sur nos positions de mortiers de 81 en retrait. L'un d'eux ne tient pas le choc.
A l'Est de l'Unterhaberberg, les visages mongoloïdes ont refait leur apparition aux fenêtres des immeubles dévastés qui font face à l'école primaire. Nous les attendons de pied ferme.
Situation à la fin du tour allemand
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