Discussions et questions-réponses concernant ASL > AAR - Parties d'ASL commentées
A la découverte d'ASL (SK) avec Isangeles
Uphir:
Ce vendredi, nous quittons les froides ruines de Stalingrad pour retourner à l'ouest, à l'automne 1944. Les allemands ont échoué à repousser les alliés à la mer et ces derniers se sont finalement sortis de l'enfer du bocage. Malgré l'échec de l'opération Market Garden qui devait écourter la guerre, les voilà malgré tout aux portes du Reich. Cela sent la fin pour tonton Adolf et sa clique ! Mais comme toute bête acculée et blessée, l'Allemagne nazie n'est pas prête à déposer les armes, bien au contraire. Et c'est avec l'énergie du désespoir (et quelques MGs) que les teutons s'apprêtent à défendre chèrement leur terre natale. Welcome to Aachen, ou en bon françois ; bienvenue à Aix-la-Chapelle !
AIX-LA-CHAPELLE, ALLEMAGNE, 12 octobre 1944 : La bataille pour la ville d'Aix-la-Chapelle faisait rage depuis le 10 octobre. Une complexe série de manoeuvres destinée à encercler la ville à la fois par le nord et par le sud avait occupé l'attention du commandement américain. Les quelques unités désignées pour mener l'assaut frontal progressaient difficilement. Non seulement les défenseurs d'Aix-la-Chapelle leur étaient supérieurs en nombre, mais ces derniers se battaient sur le sol de leur patrie pour un haut lieu de la symbolique nazie ; Aix-la-Chapelle, berceau du 1er Reich.
Troisième scénario du SK1, Simple Equation. Me voilà une nouvelle fois dans la peau des allemands (je vais commencer à croire qu'Isangeles n'aime pas jouer les "méchants" de l'Histoire), ce qui ne me dérange pas spécialement ; des troupes de qualité, généralement un bon moral, du matériel fiable et puissant... non mais attendez... quoi !? Eh oui, nous sommes sur la fin de la guerre et la Wehrmacht commence à tirer la gueule ! Pas de Sturmpioniere, pas de Fallschirmjäger... juste quelques squads de 2ème ligne, une poignée de conscrits, et des officiers qui clairement manquent de "coffre" (un -1 et trois 0). Au moins ai-je un peu de matos ; une HMG et trois LMGs. J'ai au moins l'avantage d'être en position défensive, avec en plus deux bâtiments fortifiés (+1 au modificateur de terrain) secrètement choisis lors de la mise en place.
En face, pas moins de quatorze squads de 1ère ligne, des officiers beaux comme des acteurs hollywoodiens (et vas-y que je te colle du 9-2 et du 9-1), de la MMG, du lance-flammes. Franchement, on ne serait pas en SK1, je suis certain qu'ils auraient eu des Shermans en plus !
Bref, le rapport de force paraît déséquilibré sur le papier tant en qualité qu'en quantité, mais c'est la guerre ; il va falloir faire avec !
Ci-dessus, les positions de départ (j'en profite pour remercier Robin Reeve qui m'a montré comment configurer le superbe display affiché sur la droite de la carte permettant d'avoir tous les paramètres de la partie sous les yeux ; pratique et joli !). Le scénario se joue sur la moitié des deux cartes du SK1 misent côte-à-côte. Point intéressant ; j'ai beau avoir "exploré" la carte "y" pas mal de fois maintenant (notamment avec Retaking Vierville -joué et rejoué- ou encore Clearing Colleville -que je suis en train de me faire en solo-), le simple fait de changer l'axe d'attaque ou de lui adjoindre une deuxième carte brouille complètement les repères. C'est assez bluffant ! Je pensais en avoir fait le tour et commencer à me lasser, mais non. Je découvre toujours de nouvelles choses sur cette "première" carte. A ce titre, à 35€ la boîte, cela doit être l'un des achats wargames les plus rentable que j'ai fait jusque là !
Mais trêve de considérations économiques, revenons à la stratégie.
L'objectif des américains est de contrôler 25 hexagones de building sur la carte "z". Cela peut paraître beaucoup, mais en vérité ces 25 hexagones sont déjà "prenables" dans le premier tiers de la carte. Il va donc (me) falloir défendre "haut" et ne pas trop reculer sous peine de défaite (surtout que le scénario précise bien qu'il s'agit d'une "victoire immédiate" si l'objectif est atteint). En revanche, la configuration du terrain est un peu particulière ; l'urbanisme local forme une sorte de "sablier", avec un passage étroit (et relativement protégé) au centre du champ de bataille. Sur les ailes, c'est un grand découvert à parcourir pour atteindre le "coeur" de la ville !
Je décide donc de faire de ces zones des "no man's lands" en les plaçant sous le feu de deux LMGs. Celle sur ma gauche sera probablement "sacrifiée" car elle aura du mal à se replier quand elle se fera déborder (parce que cela finira par arriver !), mais si elle peut dissuader les américains quelques tours de tenter l'aventure, ce sera ça de gagné ! Ma HMG (et mon seul leader correct) est positionnée au centre ; elle a un grand angle mort dans son arc avant mais elle peut couvrir à droite et à gauche à longue portée, notamment le bois sur ma droite. A l'avant-garde, se trouvent mes conscrits ; ils formeront ma première ligne et tiendront le temps qu'ils tiendront... j'espère le plus longtemps possible ! Le reste de mes troupes seront des "voltigeurs", destinés à cou(v)rir de droite à gauche, là où il faudra combler les brèches dans l'urgence.
Bien évidemment, je n'oublie pas mes deux bâtiments fortifiés qui se trouvent en... non, non, je ne vais pas le dire ! Si jamais Isangeles passe par là ! ;-)
Uphir:
Tour 1 - Alliés
Jamais ces réservistes ou ces jeunes appelés s'attendaient à se retrouver en première ligne, à devoir défendre leur foyer. Mais cinq ans après l'invasion de la Pologne, c'est bel et bien l'Allemagne qui est envahie ! Ils fixent d'un regard nerveux les faubourgs de la ville où les américains se déploient furtivement, leurs mains moites serrant fermement la froide carcasse de leur Kar-98. En face, la confiance règne ; grenades en bouche et chewing-gum à la main (à moins que ce ne soit l'inverse !), les boys se lancent à l'assaut du bastion germanique.
Sans même un tir de couverture (il faut dire que les GIs n'ont pas d'angle de vue sur les positions adverses), les hommes du 26ème Infantry Regiment s'avancent, sous-officiers en tête, sans véritablement prendre de précaution. Peut-être tentent-ils de faire leur la doctrine russe de la "vague humaine" ?
Les allemands, disciplinés, patientent... patientent... et soudain ouvrent le feu. L'enfer se déchaine !
Le Private Thomas Robinsky écrira plus tard à propos de ce jour : "Jamais depuis Omaha je n'avais connu un tel déluge d'acier ; à la réflexion, je crois même qu'à cet instant j'aurai donné tout ce que j'avais pour être en Normandie plutôt qu'à Aix-la-Chapelle !"
...
Oui, ce premier tour américain va être une boucherie (pour eux !). Deux raisons à cela :
La première, c'est que nous avons déjà évoqué avec mon partenaire sur ce sujet notre frilosité à risquer la vie de nos hommes lors des premiers tours de nos attaques ; une façon de faire qui nous a souvent causé un "retard" au démarrage irrattrapable par la suite. Or, ce matin, point du tout ! Je ne sais pas ce qu'il avait pris au petit déjeuner mais l'ami Isangeles est parti bille en tête en faisant fi de toute prudence, pensant sans doute déborder ma défense. A moins qu'il n'ait misé sur ma malchance aux dés.
Et c'est la deuxième raison ; j'ai eu une chance folle lors de mes tirs défensifs (et n'accusez pas madame ; elle était en télétravail aujourd'hui, et donc assise à côté de moi durant toute la partie).
Le bilan est lourd, très lourd pour les U.S : quatre groupes de combat et un demi-groupes démoralisés (et trois "downgradés" en 2ème ligne). Mais le plus dur est à venir ; au débouché du bois sur la droite allemande, un groupe d'américains est pris sous le feu de la mitrailleuse lourde adverse. Avec sa bonne cadence de feu, elle fait un carnage ; les américains perdent une vingtaine d'hommes (deux squads complets) dans l'affaire ! Le leader de ce groupe qui a miraculeusement échappé à la mitraille doit se replier, démoralisé !
Pour vous donner une idée de cette sanglante attaque, voilà ce que ça donne à la fin de la phase de mouvement...
... puis après la phase de feu défensif :
Forcément, l'élan des assaillants est largement brisé et ces derniers refluent en masse. Seule consolation, le lance-flammes U.S qui a réussi à se porter en première ligne sans se faire "allumer" met en déroute un squad de conscrits, dégageant (un peu) la première ligne adverse.
Tour 1 - Allemands
Un tour qui ne va pas améliorer le moral des américains !
La terrifiante "hacheuse à viande" allemande fauche deux nouveaux groupes U.S, lesquels avaient été cloués sur la route par un précédent tir de LMG et incapables de se mettre à l'abri. Voilà qui porte les pertes américains à une quarantaine d'hommes en à peine quelques minutes de combat !
La seule petite vengeance de l'Oncle Sam viendra une nouvelle fois du lance-flammes qui met en déroute un groupe de conscrits trop enhardis à venir remplacer leurs camarades sur les positions avancées. Un autre groupe de jeunes allemands cèdera sous le feu adverse. Au moins, la première ligne des défenseurs est forcée de reculer, offrant un axe de progression plus sûr pour les survivants du 26ème I.R.
Les positions finales à l'issue de ce premier tour sont les suivantes :
Et pour les amateurs de chiffres, voici mon tableau des tirages pour cette session :
Quatorze jets sur l'IFT, avec une moyenne de 5.67. Deux "snake eyes", un "3", un "4" et seulement deux jets à plus de 7 ; oui, il y'a quelque chose d'indécent ! Mais a contrario, j'ai trouvé Isangeles très hardi ; j'ai bien compris que son intention était de venir très vite au contact (il confirmera ou non), mais a minima je pense qu'il aurait fallu éviter de se déplacer en stack. Ces piles sont bien trop "juteuses" pour mes mitrailleuses, surtout à découvert ! Et comme je lui disais, si il y a bien un truc que ma très modeste expérience sur ASL m'a appris ; quand je mise sur un petit score pour attaquer une position avec un fort TEM, je roule haut, et quand je mise sur un gros score pour me "protéger" d'un tir défensif sur un squad à découvert, ça roule bas !
C'est systématique ! :-D
La suite dans deux semaines. Ce début d'offensive me paraît très couteux pour les américains, surtout qu'au delà des pertes, il y a pas mal de squads "brokens" qui ont reculé et qui vont mettre du temps à revenir au combat. Néanmoins, je ne vends pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Les scénarios précédents se sont joués jusqu'au dernier tour où la victoire était possible pour les deux camps. Hâte de voir comment les alliés vont se reprendre !
Lorenzo:
un des atouts ricains, c'est qu'ils ont plein de grenades fumigènes dans les poches.
J'ai l'impression que notre ami isangeles n'a pas tenté de les utiliser pour progresser...
Uphir:
En effet, il n'a pas tenté de poser de fumi. Ses squads ont pourtant 50% de chance d'y parvenir. Personnellement, j'en use et en abuse dès que je peux ; même un FP2, quand il est accompagné d'un -2, peut être dévastateur.
Hill621:
Ca plus une FP en FG parfois indécente à une portée de 6, cela milite pour des tirs préparatoires judicieusement choisis.
Mais c'est en forgeant que l'on devient artiste contemporain alors l'ami Isangeles saura en tirer tous les enseignements pour la prochaine fois ;-)
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