Eh bien, je ne vais pas faire exception à la règle et, comme tout le monde, je dirai :
1) que ce fut un grand moment
2) que l'organisation était impeccable
3) que je remercie François et sa petite famille
4) que je remercie tous mes adversaires
5) que je reviendrai l'année prochaine si tout va bien
6) que les croissants Tchernobyl sont monstrueux
7) etc.
Alors, voyons le déroulement du tournoi dans le détail (en ce qui me concerne) :
Ronde 1 : SP 153 "on the wrong side of victory"
Je joue l'Anglais contre Eric Bongiovanni (Tankbuster Eric)
Je réalise un setup assez avancé, histoire de retarder le Japonais d'entrée de jeu. L'idée est peut-être bonne, mais encore faut-il l'assumer correctement. Et là, je constate à mes dépens que le "fighting withdrawal" n'est pas mon fort. Par conséquent, les Anglais ne reculent pas aussi vite que prévu et subissent des pertes importantes. Le coup de grâce m'étant porté quand Eric tente un tir sur un hex vers lequel (comme moi) il pensait qu'il n'y avait pas de LOS, en se disant "on ne sait jamais". Or, il y en avait une ! Et le bougre tire avec une HMG qui retient sa ROF 2 ou 3 fois !!! Suffisamment pour étriper le stack présent. Il devient évident que je ne pourrai jamais avoir plus de monde que lui dans la zone de victoire. Il est 2h15 du matin : à moitié endormi, je capitule.
0-1
Ronde 2 : HP 36 "Grudge Match"
Je joue le Français contre Stéphane Slowik (Bogda)
A l'instar de Guillaume, j'opte pour une défense en reculant en direction du bâtiment sur la colline, transformé en bunker avec force canons. Et là, ça se passe mieux, surtout grâce à mon sniper : au tour 1, il tue un 8-0 américain, au tour 2, il tue le 9-2. Merci m'sieur ! Du coup, l'Américain piétine un peu, je gagne du temps. La retraite se déroule bien, le terrain s'y prêtant bien, sans doute. Au tour 3, les HT entrent en jeu. Mon canon fourbement placé en bord de carte, face à la colline, en surprend un et ... rate son tir. Le HT se venge. A pu canon. Grrr... Un peu plus tard, les Américains se trouvent finalement face à Fort Alamo, et c'est là que je dévoile un deuxième canon de 75 (ROF 1). Je tire... 4 fois d'affilée ! Et le stack visé fond comme neige au soleil. Stéphane est dégoûté et me concède la victoire.
1-1
Ronde 3 : FrF19 About his shadowy sides
Je joue l'Allemand contre Jérôme Rey
Le setup n'a rien d'extraordinaire, les possibilités étant limitées. Comme pas mal de monde, sans doute, je place la MMG au premier étage du seul bâtiment à 2 niveaux du patelin, avec le 10-2 blessé. Ils ne le savent pas encore, mais ce seront les héros du scénario. Jérôme accomplit une avance méthodique et efficace qui ne laisse aucune chance aux 2 HS conscrits que j'ai placés en avant de mon dispositif. Il place un KV2 à l'entrée du village tandis que l'autre surveille la plaine d'où l'ennemi viendra, et me fera héros... heu, non, pardon, d'où viendront mes renforts. L'entrée de ceux-ci se fait sans trop de casse, d'ailleurs.
Patiente et méthodique, ma MMG arrose les nombreux squads russes qui montent à l'assaut, générant un nouveau DM à chaque tour. Et malgré les ripostes russes nourries, la petite équipe ne casse pas. Jérôme n'avance pas aussi vite que prévu, et mes renforts s'approchent (malgré un itinéraire particulièrement mal choisi de ma part, je trouve). Le KV2 ajoute ses tirs à ceux de l'infanterie pour tenter de casser cette f*** MMG, mais rien n'y fait. Puis, un commissaire hardi entraînant deux squads avance en OG, confiant dans la valeur de son moral. Mais c'était sans compter sur Dame Fortune qui m'offre, à ce moment-là, un KIA. Random : le commissaire et un squad passent l'arme à gauche. Jérôme me maudit pour 7 générations et s'en va façonner une poupée me ressemblant pour quelque rituel vaudou.
2-1
Je casse tout de suite le suspense : ce sera ma dernière victoire.
Je pense me retirer en mes appartements pour une bonne nuit de repos, mais PJ me menace des pires atrocités si je ne joue pas contre lui (il n'a pas encore d'adversaire pour la ronde 4). Devant tant de violence, je cède et m'apprête à jouer la
Ronde 4 : SP 87 Fangs of the Tiger
Je joue le Russe
C'était imprévu, et donc pas préparé, et cela s'est senti.
Mon setup improvisé n'était pas forcément mauvais, mais certainement pas bon non plus. Là aussi, un fighting withdrawal est à l'ordre du jour (décidément !). Ne sachant pas quoi faire de mes T43 face aux monstres qui se pointent, j'en fait n'importe quoi. Et de joyeux feux de camp s'allument sur la route des blindés allemands. Je réussis tout de même deux exploits, grâce à la chance : une LMG parvient à rendre un Tigre Stun en raison d'un crew imprudemment exposé. Et un T43 réussit à détruire une bête, par derrière, évidemment. Deux T43 tirent leur épingle du jeu, grâce à un placement judicieux (si, si, judicieux) derrière un mur. Jugeant sans doute que sortir ne fût-ce qu'un blindé sera difficile, PJ décide d'anéantir les miens. Il faudra attendre l'avant-dernier ou le dernier tour pour que cela soit chose faite. Au dodo !
2-2
Ronde 5 : Shellshock 5 Pinching Patton
Je joue l'Allemand contre Stephan Tasky (Cartouche 7.62)
Contrairement à Guillaume, j'ai passé une bonne nuit et me suis réveillé dans une chambre fraîche. Je n'ai donc pas l'excuse de la fatigue pour justifier ma performance lamentable de cette dernière ronde. Si mon attaque par le flanc gauche n'est pas dénuée d'intérêt, la manière dont je la mène en manque cruellement ! C'est comme si je m'étais arrêté de réfléchir. Et comme toujours dans ces cas-là, je me râle tellement dessus que j'ai envie d'arrêter. Néanmoins, il est encore tôt et je me dis que Stephan a peut-être envie de continuer. J'essaie donc de reprendre le dessus. Mon jeu devient plus cohérent, mais l'évidence s'impose à moi : à moins d'un gros coup de chance, il y aura toujours des Américains Good Order dans le bâtiment. Stephan comprend bien que je ne suis plus dans le coup et nous arrêtons les frais. Stephan, encore toutes mes excuses pour cette partie qui ne fut pas digne des promesses qu'elle semblait pourtant tenir.
2-3, fin du tournoi.
Conclusions
On l'a déjà dit et redit : si vous en avez la possibilité (en termes de temps et d'argent), participez à un tournoi, quel que soit votre niveau. Comme me l'a dit très justement Stephan, c'est en tournoi qu'on apprend à appliquer les règles. Et je ne parle pas de l'ambiance qui règne à bord de cette croisière qui s'amuse...
Je retire un enseignement précieux de cette édition, et je me permets de le partager avec vous. Cela vous semblera peut-être une évidence, mais tant pis !
Dans "scénario", il y a le mot "scénario" (fort ! très fort !). Cela veut dire qu'une partie d'ASL est comme un film qui se déroule conformément au scénario imaginé par l'auteur. Je pense donc qu'avant d'entamer une partie, il faut se l'imaginer, se la "raconter" pour avoir un fil conducteur qu'on suivra au fil des tours. Bien sûr, il faut être capable de s'adapter aux situations imprévues, mais je pense que c'est plus facile si on a une idée générale à laquelle se raccrocher. Lors des deux parties que j'ai gagnées, j'étais parvenu à écrire ce scénario, et cela m'a considérablement aidé. Par contre, pour les trois autres, j'étais davantage dans l'impro, ou trop dans le vague.
A l'année prochaine !