Tu ne nous empêchera pas d'être quand même étonné, et je suis sûr que tes paroissiens seraient troublés s'ils comprenaient ce à quoi tu consacres du temps.
Pas l'impression que, dans l'histoire, le jeu ait été vu d'un bon oeil par les institutions spirituelles (ou alors il faut me trouver un passage biblique qui le prescrit).
Alors un jeu où on passe son temps à faire des OVR, tirer sur les troupes démoralisées, n'accorder aucune merci (no quarter), etc....etc...
Tout cela parce que nous avons dans l'idée que des gens comme vous sont astreints à des standards plus élevés d'exemplarité, à la différence de nous, pauvres pêcheurs, qui pouvons plus facilement prendre des libertés avec la conception que nous avons de la moralité
Mes paroissiens sont tout-à-fait au courant de mes loisirs war- et board- gamiques : plusieurs ont déjà participé à des journées de jeu chez moi.
Il m'arrive même de lancer des invitations, lors des annonces, en fin de culte.
Notre spiritualité n'a pas de problème fondamental avec les loisirs, jeux y compris.
Sans doute des jeux lourdement inspirés du satanisme ou de l'occultisme poseraient problème.
Maintenant, comme toute activité, nous considérons important de ne pas développer de dépendance et de savoir gérer ses priorités existentielles correctement.
Pour info, quand je suis devenu chrétien, j'ai pris du recul face aux wargames pendant plusieurs mois, question de voir s'ils développaient chez moi des instincts violents.
J'ai conclu que, bien au contraire, le wargame est suffisamment abstrait pour ne pas me placer en conflit avec mes convictions profondes. Comme écrit sur mon blog, on ne simule pas la souffrance ou la cruauté.
Quant à l'exemplarité, à la différence des religions, l'Evangile est un message de grâce et non un système moraliste.
Donc le seul exemple que je peux produire n'est pas celui d'une personne sans défaut, mais au contraire, celui d'un enfoiré qui a compris que seul le pardon et l'amour donné (par Mr God) peuvent le sauver de son état.
Pas de bonnes oeuvres salutaires, pas de souffrances co-rédemptrices : ça c'est le chemin des religions (même si une certaine chrétienté s'est commise dans ce sens).
Si j'ai des convictions de nature morale, ce n'est pas dans un système légaliste d'auto-justification et de jugement des autres.
Je peux désapprouver certains comportements, mais je ne juge pas les gens dans leur 'être' (du moins j'essaie).
Bon, j'arrête là mes pérégrinations métaphysiques, sinon je vais me faire virer...