Un scénario en téléchargement libre de nos voisins de VFTT qui se situe en Italie en mai 44.
Une compagnie de Marines des forces spéciales appuyée par 5 véhicules blindés doivent empêcher un ensemble hétéroclite de forces de l'axe (des marins italiens, des SS italiens du bataillon "Vendetta" et des Felgrau de base, tout cela renforcé par un unique Tiger I) de prendre le contrôle d'un carrefour à l'entrée d'un village bordant le canal Mussolini (du nom du célèbre footballeur de l'AS Roma), tout cela sous une petite pluie fine qui tombe sans rien dire.
Un scénario avec des troupes originales donc, un peu à la mode Philippe Naud, j'adore
Cartes 40, 63 et 4 accolées dans le sens de la longueur, un terrain plutôt ouvert donc, mais pas forcément favorable à la défense, y compris à l'unique Panzer qui peut se faire déborder aisément par les AFV US. Les collines qui bordent le canal n'offrent pas beaucoup d'opportunités aux forces de l'axe du fait des bois et vergers qui occultent les LOS vers l'Est, d'où arrivent les yankees. Le village en lui-même est difficilement défendable aussi, pas de profondeur et une puissance de feu largement supérieure des Marines. Seule la colline de la carte 63, quoi qu'éloignée du village, offre de belles opportunités de tir à une distance la protégeant un peu du déluge de feu US.
Les italo-allemands optent donc pour une défense en lisière Ouest du village après avoir pris le contrôle des premières maisons, mission confiée à la section SS. Le Tiger reste en retrait, limitant les axes d'approche et surtout d'encerclement des chars ennemis, et gardant dans sa ligne de mire le fameux carrefour. Les marins italiens héritent de l'importante tâche de prendre la colline qui surplombent la plaine à l'Est du village, y positionner une MMG et verrouiller l'aile gauche pour empêcher un débordement américain. Les gars du 1028ème régiment, plus fragiles (les seuls avec un ML7), couvrent les vignes sur le flanc droit à une distance raisonnable.
Côté américain, une approche frontale est recherchée sans grande subtilité, comptant profiter d'une écrasante supériorité d'armement. Une section doit cependant s'emparer de la colline de la carte 63 pour priver les allemands de cette position dominante et permettre un passage d'une paire de chars pour contourner la position du Tigre et le neutraliser par une manoeuvre en tenaille.
Les approches s'exécutent conformément aux plans respectifs. Au tour 2, les allemands sont maitres de la colline au Nord du village et de la moitié Nord du village. Les Marines quant à eux sont positionnés en lisière de bois à l'Est du village et certains ont pris pied dans sa partie Sud.
Les premiers tirs éclatent sur les deux positions précédentes : un tir bien ajusté (DR2) de la MG des SS dans le village neutralise partiellement une section US, blessant son chef et démoralisant un groupe de combat. A l'inverse, les marins italiens arrivés au sommet boisé de la colline sont chaleureusement accueillis par les tirs précis de deux chars US et dévalent la pente en sens opposé a la suite d'un misérable MC DR12, sous les insultes de leur chef de section (9-2 quand même).
Au tour 4, ça ne rigole plus du côté américain : l'attaque se développe sur le village. Le M8 tente sans succès de déclencher ses pots fumigènes (sP5) tandis que les Marines ratissent les maisons au sud du village et remontent lentement vers le cimetière et l'église sous les tirs imprécis d'un mortier de 50. Les SS peinent à les ralentir leur avance. Les Marines à la lisière du bois foncent tête baissée vers le village, profitant du fait que les tirs ennemis soient attirés par leurs frères d'armes dans le village. Les deux Shermans du secteur s'avancent vers la ligne de front, entamant la manoeuvre conjuguée avec les autres blindés pour tenter de piéger le Tiger.
Sur la droite, les Marines profitent du départ des italiens du sommet de la colline pour foncer vers les pentes : les défenseurs leur offrent un merveilleux comité d'accueil (DR2 sur 7FP, même avec le cowering une sanction à 2MC tombe) dont ils se foutent copieusement (encore des DR de fous sur les MC). Les chars US avancent dans la plaine entre la colline et le village.
Face à la pression croissante des américains et aux casses diverses (2 MG pètent ce tour...), les SS italiens reculent sous le couvert du Tiger et d'une MG vers les maisons au Nord et le bâtiment R9, non sans que les deux tiers des soldats soient mis en déroute. Les marins déguerpissent également du sommet de la colline, abandonnant la mitrailleuse de la section, l'ennemi sur leurs talons.
Tour 5, le M10 américain déclenche un festival de tirs directs sur la position de défense principale des SS dans le Nord du village mise à mal (pas moins de 3 RoF), suivi de près par le Sherman (2 RoF) qui traque les SS précédemment déroutés. Nouveau bond des Marines. Le Greyhound parvient à actionner ses pots fumigènes et couvrent l'avance des Marines. Les tirs sont maintenant à bout portant. Les SS lâchent prise et les survivants sont pris en corps-à-corps par deux groupes américains : le féroce combat qui s'ensuit voit la défense italienne s'effondrer malgré quelques pertes infligées aux assaillants. Sur l'aile droite, le sommet de la colline est conquis par les Marines et le nettoyage des bois alentours commencent. Les marins italiens s'enfuient en parvenant à échapper aux tirs ennemis. La pluie cesse sur ces succès américains.
Tour 6. Le Tigre allemand n'a toujours pas bougé de son poste d'observation. Non seulement il échappe aux manoeuvres des chas ennemis, mais en plus il verrouille efficacement le carrefour : un obus parfaitement placé par le tireur pulvérise d'ailleurs le groupe lance-flammes qui s'était aventuré dans la maison située dans sa ligne de mire. Ca calme. Les Marines ont conquis tout le village sauf le bâtiment R9 qui semble hors de portée, pourtant seulement défendu par une poignée de Feldgrau avec une MG enrayée.
Pour le dernier tour, pas le choix, les américains doivent entrer dans la gueule du loup pour espérer emporter la victoire. Dans le village, les tirs préparatoires font craquer les derniers SS valides. Puis les Marines se lancent dans une application des règles d'appui inter-armes : le Greyhound traverse le village en direction de l'Ouest, attire les tirs du mortier de 50 sur son trajet, brave le canon du Tigre qui retient son tir, puis pénètre dans un verger où il encercle des soldats SS démoralisés sans trop s'approcher d'une équipe antichar allemande. Puis un Sherman emprunte la rue qui sort à l'Ouest du village. Cette fois-ci, le chef de char du Tigre tente un tir sur cette cible furtive : l'obus rase le char américain sans le toucher (DR10 malgré un AL2...). Le Sherman traverse le verger et contourne la position italo-allemande. Face à la menace, l'équipe Panzershrek tire une roquette qui rate l'intrus. Le second Sherman bouge à son tour, emprunte la rue principale et stoppe à proximité du bâtiment R9 pour tenter de placer un fumigène, mais sans succès. Par contre, le chef de char du Tigre ordonne de tirer sur cette nouvelle cible, mais le tir intensif enraye le canon ! Le Sherman redémarre pour se soustraire à la vue du Panzer. Le dernier Sherman déboule au Nord du village et se positionne pour réceptionner le Tiger le cas échéant. L'infanterie, débarrassée des obus de 88, se lance dans la rue et échappe aux tirs de MG de bord. Le tour est joué, une section presque complète se saisit du bâtiment !
Le Tigre ne parviendra pas à réparer son canon, laissant le champ de bataille entre les mains victorieuses des Marines.
Très sympathique scénario de VFTT, je recommande car d'autres options sont possibles, tant en défense qu'en attaque.