Kids these days, HazMo 4
Un scénario de Hazardous Movement, en téléchargement libre, issu du Pack 1 (10 scénarios).
Chuck Hammond nous gratifie là d'une situation très intéressante d'un point de vue ASL, avec une attaque britannique en force à Cristot (Normandie) sur une défense de la 12ème SS un peu maigrelette (même si cela reste des 658) avec un ratio de 2,5 contre 1 (15 squads contre 6), les SS devant tenir 6 tours avant que la cavalerie n'arrive sous la forme de 10 squads et 3 Tiger I (contre 5 Sherman 75).
Deux cartes en largeur, la 9a à l'Ouest, la 1a inversée à l'Est.
Des VC qui poussent les anglais a prendre le village avant de se faire botter le cul sous peine de se faire vite déborder : 15VP pour les SS si les anglais n'ont pas sécuriser le village normand au tour 6, 15 de plus si les SS ont sécurisé le village à la fin du scénario (de 11 tours quand même) et tout EVP par l'Ouest vient en sus, en sachant que les allemands gagnent avec +40 VP. La sécurisation du village = contrôler deux stone locations fortifiées désignés par les SS.
Au vu de l'OB, l'allemand aura tendance à grave se la péter avant même de commencer. Je suis confiant dans l'idée de conserver le contrôle du village et me concentre sur les EVP ce qui, avec mes 3 Tigres en Panzerkeil ne devrait pas poser de problème face aux frêles et médiocres Sherman anglais. J'envisage de rentrer sur le côté SE de la 1a pour bétonner le Sud du village, là où sont mes deux buildings fortifiés, effrayer les mangeurs de pudding tout en prêtant mon flanc droit, voire mes arrières, à une attaque blindée, le but étant d'attirer Bruno dans un piège puisque le Nord du village est couvert par un PaK40 avec boresight sur l'entrée de Cristot. Une fois la douche froide assénée, mes Tigres doivent swinguer vers le Nord, contourner le village et foncer vers l'Ouest en ne présentant que leur avant fortement blindé. En bref, une promenade de santé aussi sereine que sur la route du bordel de campagne !
Les 6 premiers tours se passent comme prévu : Barns est un fin renard et il a très vite identifié le seul axe d'attaque fiable, par le SW. Une section reste au nord pour faire diversion et éventuellement s'infiltrer dans le village. Rien de bien alarmant, d'autant que je n'ai pas prévu de forcer la dose ici, deux squads suffiront à couvrir cette aile sans objectif à portée pour l'anglais. Et le PaK est loin et hors de portée d'un attaquant sensé. Rien au centre, véritable champ de tir plat comme la poitrine d'une fille d'Alençon (sans fesses ni tétons comme dit le proverbe).
Le gros des écossais gambade donc au SW guiboles à l'air, kilts au vent et boules battant librement contre les cuisses de ces grands gaillards des Highlands, tout cela au son mélodieux des cornemuses.
Ah j'oubliais ! Les 6 squads SS font leur set up HIP, forçant à la prudence les plus téméraires des troupes du Commonwealth, sauf peut-être les Maoris
Un squad SS placé en sonnette tient son rôle, ralentit les brits mais trouve intelligent de rater son MC. La déroute envisagée malgré tout devait bien se passer, couverte par un boresight à 11FP -4 pour tout poursuivant imprudent. Sauf que Barns pousse un HS en contournement et que mon boresighter sort un DR de me r de. Me voilà avec un HS en moins et l'autre capturé. Qu'à cela ne tienne, la position est verrouillée et les Highlanders se heurtent niaisement à une défense resserrée, incapable de passer un glacis de 3 hexagones de large sans prendre cher à chaque fois que je vois du tartan dépasser du bocage (la carte 1a est plutôt bugée à mon sens avec la présence du bocage, peu nombreux mais très handicapant en attaque). Barns ne veut pas prendre le risque d'une attaque somme toute assez suicidaire avec du -2 sur les 2-3 hexagones à traverser, et 22FP à 0 sur le seul adjacent à un building fortifié (et entouré de mines AT au cas où un Sherman idiot veuille tenter un freeze). Sans compter qu'en cas d'échec (très probable), l'arrivée des renforts SS risque de prendre au dépourvu les soldats de sa majesté broken.
Avec son flegme tout britannique, Barns laisse donc parler la sagesse et... se replie.
Après m'être légèrement pinçouillé les lèvres, je me rassure en me disant que les anglais n'en seront que plus rapidement acculés au bord Ouest et réduiront ainsi leurs arcs de tir, donnant une plus grande chance encore aux Tigres de ne prendre aucun risque de présenter leurs flancs. Gut !
Tour 6 et 7 je fais mumuse avec les Ecossais. Bon certes, mon StuG 75* pète son canon, mais c'est pas grave, le principal ce sont les Tigres.
Tour 8 je lance la dernière phase de mon plan et je lance le Panzerkeil.
DR12. Un Tigre enraye son canon. Chiottes ! Allez ! Allez, c'est pas grave, j'en ai encore deux, comme les couilles.
DR12. Bim ! Un second Tigre enraye son canon ! Nan mais c'est pas possible !!!!! Je suis envouté ! L'esprit de Barns ou de Julien s'est emparé de moi !!!???
Goguenard, le père Barns lance ses tin cans à l'assaut, trop heureux de pouvoir manger du Tigre à défaut de bouffer du lion !
Je ne tente que parcimonieusement de réparer, et de toute façon sans succès, afin de me donner une chance de sortir les AFV devenus quasi inoffensifs. Les Shermans bourdonnent autour de moi comme des frelons alors que son infanterie renonce définitivement à s'emparer de Cristot. SpW 251, StuG handicapé et Tigres boiteux tentent de rejoindre le bord de carte Ouest. Le dernier encore intact se lance au milieu de la carte et attire 3 des Shermans autour de lui. Un fumigène anglais destiné à m'aveugler l'aveugle et l'empêche d'ajuster ses tirs. Je prends l'option de me mettre en marche (motion attempt) plutôt que de risposter contre 3 chars avec +4 drm dans ma fente de visée. Je glisse entre ses pattes, échappe aux tirs de son AT57L, me glissent dans le dos d'un Sherman en couverture au Nord de la carte 9a et lui met un suppositoire brûlant dans le derrière. Avant de périr, il placera deux TK dans un autre Tigre sans canon, un dans la tourelle (Shock) et l'autre dans la caisse (immobilisé). La poisse.
Tour 10, pendant que le cruel Bruno martyrise mes Tigre au Nord, le reste de mes véhicules inutiles (1 Tigre, le StuG et 1 SpW 251) tente une percée vers la mer. Bruno goute à son tour l'amertume de la malchance, rate ses tirs sur mon Tigre CE, casse le canon du Sherman de couverture, break un squad aventureux et rate ses tirs dans la fumée abondamment tombée du ciel grâce à mon OBA de 80mm. A l'avant-dernier tour, le StuG échappe à son tour aux multiples tirs (après avoir été stun le tour précédent), se glisse dans la fumée et trouve la sortie sans qu'on lui montre, permettant aux SS de sortir les EVP nécessaires à la victoire. Le dernier tour ne permettant pas de prendre ne serait-ce qu'un seul immeuble fortifié, la médaille d'or est attribuée aux beaux blonds de 17 ans tandis que les alcooliques en jupe reçoivent les honneurs d'une foutue défense sacrément bien menée !
PS : j'apprendrai plus tard de source sûre (sa compagne) que Bruno avait consulté un marabout la semaine précédente et passé les dernières nuits à psalmodier des incantations dans son garage plongé dans la sombritude, tout en enfonçant des aiguilles trempée dans le sang du chat du voisin soudainement disparu dans une poupée faite en feuilles de figuiers et revêtue d'une photographie de moi, et ce à minuit pile, alors que la lune présentait son dernier quartier... Méfiez-vous de ces pratiques sataniques. Heureusement que j'avais allumée toutes les bougies de khanouka...
PPS : super scénario, et gratuit en plus ! Personne ne peut s'ennuyer ici : attaque et contre-attaque au menu des deux camps, blindés, OBA et infanterie d'élite, terrain varié, VC à bien étudier avant de faire n'importe quoi, un scénario complexe mais très joueur à la fois. Je recommande fortement, même avec une malchance incroyable.
Pas forcément pro-SS car une attaque brit efficace peut priver l'allemand de 15VP, voire 30 (plus dur ça...) et donc augmenter d'autant le nombre d'EVP nécessaire pour atteindre les 40 VP.
PPPS : après notre avant-dernière session, j'ai eu la chance de discuter avec Chuck sur VASL (il nous observait sagement nous étriper), cela m'a fait plus plaisir que d'échanger avec Annie Ernaux il y a 3 semaines. Il est trop cool et a beaucoup d'humour, c'était sympa de partager nos impressions sur sa création