Commencé en 2024 mais achevé il y a quelques jours, le S57,
Haase to Hold On, joué en "play by e-mail" avec Prairial. Et au risque de vous spoiler, je peux d'ors et déjà vous dire que ce fut une très très belle partie, avec un final dramatique et tendu comme on les aime !
Gare d'Ugra, au coeur de la région de Vyazma (Russie), 25 février 1942. Après avoir échoué à prendre Moscou, les allemands ont reçu l'ordre de Berlin de tenir à tout prix leurs positions face à la contre-offensive soviétique. Pour ce faire, ils ont transformé le moindre village qu'ils occupent en une position fortifiée ; la station d'Ugra, vitale pour leurs lignes de ravitaillement, n'échappe pas à la règle et est défendue par quatre compagnies du
kampfgruppe dirigé par le Major Alfred Haase. De leur côté, les russes tentent d'encercler la 4ème Armée et la 4ème Panzerarmée du Groupe Centre en utilisant leurs troupes aéroportées et des opérations menées par des partisans. Ugra se trouve justement au coeur de la "drop zone" du 4ème Corps Aéroporté soviétique.
Dans le rôle des défenseurs de la Mère Patrie (qui sont ici à l'offensive), votre serviteur ! Ma force d'assaut principale se compose de pas moins de onze squads Elite appartenant à la 9ème Brigade d'Assaut Aéroporté, avec un solide moral de 8, et pas mal de matériel ; une encombrante MMG (5 PP), des charges de démolition, et un mortier léger de 50mm. Mes paras seront épaulés (à partir du 2ème tour) par les partisans du Groupe Kirillov. Malgré leur moral de 6, ils sont, par SSR, immunisés à l'ELR et aux différents malus qui affectent normalement les troupes inexpérimentées.
Côté allemand, c'est solide aussi ; de la troupe de 1ère et de 2ème ligne, deux MMG et un canon anti-aérien de 20mm qui peut parfaitement servir contre de l'infanterie (IFE 6).
En ce mois de février 42, le sol est couvert d'une épaisse couche de neige qui va gêner les mouvements ; pas de Cx, pas de bonus de route, et +1 MF pour monter ou descendre les quelques collines de la région. L'objectif russe est de s'emparer de deux bâtiments au coeur du village en 6,5 tours. Voilà pour le décors.
...
Le gros de ma force est positionné au nord-est et compte profiter des couverts d'un bois pour contourner le village et l'attaquer par l'est. Un petit groupe (deux squads et un leader) équipé du mortier léger sera chargé de progresser de l'autre côté pour encercler l'objectif. Les partisans arriveront quant-à-eux par l'est et se joindront à l'assaut principal. La mitrailleuse moyenne m'enquiquine plus qu'autre chose ; elle est "lourde" à manier et je ne vais pas pouvoir la balader aux quatre coins de la carte. Je tenterai donc de la placer dans un bâtiment à l'entrée du village, permettant ainsi de couvrir le nord d'Urga... une position où elle s'avérera au final assez peu utile, et elle ne fera pas grand chose de la partie.
Ce plan, vous vous en doutez, ne va pas survivre aux premières minutes de l'engagement.
Mon groupe "mortier" subit des pertes d'entrée de jeu et va se retrouver bloqué toute la partie au pied d'une colline boisée, et ce par un seul squad allemand en position dominante que je ne vais jamais réussir à faire "sauter". Le mortier quant-à-lui va frapper à de très nombreuses reprises (grâce à son excellente ROF de 3) une position défensive allemande dans un bâtiment se trouvant sur mon axe d'attaque. Le soucis, c'est qu'autant les obus sont précis, autant ils sont... totalement inefficaces ! A ma décharge, c'était la première fois que j'avais une telle SW dans mon ordre de bataille et clairement, ce n'est pas fait pour pilonner les bâtiments... même en bois ! (FP 2 à +2 de TEM, autant pisser dans un violon !).
Ma force d'assaut principale se fait surprendre par des éléments avancés allemands dissimulés dans les bois (une autre SSR), heureusement sans trop de casse. Elle progresse donc lentement à travers la forêt jusqu'à l'entrée du hameau et la première ligne de défense allemande.
Les partisans en revanche s'avèrent bien plus motivés que mes troupes régulières et avancent rapidement par le sud-est jusqu'au glacis qui les sépare des premiers bâtiments, au sud d'Urga. Les quelques gars qui flanchent sont rapidement remobilisés par leur leader en grande forme !
L'assaut russe est lancé ! Notez le petit groupe au nord de la carte qui est tenu en respect par un seul squad allemand (et ce n'est pas fini !) et le solide groupe de partisans autour de son leader qui lui avance sans trembler. Notez aussi que la deuxième ligne de défense de Prairial est déjà en place et que son canon de 20mm ne s'est pas encore révélé !
Deuxième phase de l'assaut, "mes" russes poussent fort au centre et les allemands cèdent. Enfin oserai-je dire, car je trouve mon timing trop lent ! En effet, les tours défilent et je parviens seulement aux portes du premier objectif. Ce dernier est pris au corps-à-corps alors que les survivants de la première ligne de défense allemande (ils sont nombreux !) se replient sur leurs arrières. Le canon se révèle ; positionné dans un bâtiment, il tient sous son feu toute la rue principale qu'il va me falloir traverser pour aller chercher le deuxième objectif... et la victoire.
Je ne suis pas serein, mais j'ai le momentum alors je lance une première vague d'assaut... qui se fait méchamment repousser par les redoutables mitrailleuses teutonnes. Les russes, démoralisés, se replient en hâte dans les bois où, heureusement, les leaders parviennent à les remobiliser.
Première tentative d'assaut pour prendre l'ouest du village ; pas un franc succès comme vous pourrez en juger aux nombreux russes sous DM !
Il ne me reste plus beaucoup de temps pour m'emparer d'Urga. A l'approche de la fin de la partie, je contrôle la partie est du village, et les allemands la partie ouest. Soucis, ils sont bien retranchés et disposent encore d'une importante puissance de feu ; des mitrailleuses qu'il va falloir affronter à bout portant et le canon qui couvre la route que je dois traverser pour accéder aux derniers bâtiments. Néanmoins, un échange de feu plus que favorable à mes hommes me permet de "casser" quelques squads de défenseurs... malheureusement, pas ceux qui tiennent les mitrailleuses !
Je n'ai d'autre choix que de lancer un assaut un peu désespéré en espérant que les nerfs tiennent.
Malheureusement, malgré leur moral de 8, mes paras craquent sous l'intensité des tirs ; beaucoup de retrouvent "cloués" sur place, m'interdisant un dernier corps-à-corps décisif lors de l'ultime phase de CC. Oserai-je écrire que je suis un "PIN trop loin" ? Etonnamment, ce sont mes partisans qui, encore une fois, se montrent les plus braves ; leur motivation est incroyable ! Leurs jets de moral aussi ! Néanmoins, lorsque leur leader se fait tuer par une rafale de mitrailleuse à bout portant alors qu'il tente à son tour de traverser la rue, cela commence à faire beaucoup !
Quelques éléments russes encore combattifs parviennent à pénétrer dans les bâtiments tenus par les allemands, dont le deuxième objectif, et à engager des corps-à-corps, mais cela sera insuffisant. Il me manque un hexagone de victoire que je ne peux atteindre. Si prêt et pourtant si loin ! Les russes doivent se retirer et laisser la station de chemin de fer aux mains des allemands.
Les positions finales ; les russes n'étaient vraiment pas loin, mais le feu défensif était vraiment trop intense pour espérer s'emparer des derniers bâtiments !
Vraiment une partie très intense, qui s'est jouée jusqu'au bout. Parmi mes erreurs, le très mauvais usage de mon mortier qui s'est acharné sur une position bien trop solide pour lui ; le 50mm sur des bâtiments, cela ne fait strictement rien ! Bon, dans les faits, j'ai réussi une fois un critique qui a fait (très) peur à Prairial, mais ses troupes ont réussi leur jet de moral malgré le gros malus ! Résultat, j'ai perdu beaucoup de temps et ce groupe n'a jamais été décisif. Pire, il n'a surtout pas pu contourner les positions allemandes par l'ouest pour obliger les défenseurs à diviser un peu plus leur feu lors de l'assaut final, ce qui aurait été bien utile.
En effet, avec un seul axe d'attaque, il a été "facile" pour Prairial de poser des gros résiduels grâce à ses mitrailleuses, résiduels que j'étais obligé de franchir pour tenter un ultime "coup de rein" sur l'objectif. Même avec un bon moral de 8 (qui, une nouvelle fois, a finalement offert peu de garantie, comme lors de notre précédente partie !), c'était très compliqué d'arriver jusqu'aux mêlées décisives. Il s'en est malgré tout fallu de peu !