Oups! J'ai l'impression d'avoir lancé ce débat "oiseux", en effet, en exprimant avec une pointe d'ironie ma réticence à jouer les petits copains de Peiper.
Chacun a sa sensibilité, et elle tire ses racines de plusieurs raisons.
Il y a des raisons purement "ludiques" : je connais un joueur qui ne veut jouer ni avec ni contre des Italiens. Dans le premier cas, parce que ce sont des troupes trop fragiles (traduction polie de son opinion) ; dans le second, parce qu'il serait trop humilié de perdre face à elles...
Moi, au contraire, j'aime le défi posé par des troupes difficiles à contrôler et au matériel peu fiable.
Il y a ensuite des questions psychologiques, qui interfèrent avec le fait qu'ASL n'est assurément qu'un jeu... et derrière la complainte que les 658 seraient trop faibles par rapport à la réalité ou que les Marines seraien trop balaises, il y a parfois des préférences qui dépassent la question du jeu et touchent à des fantasmes...
Et ça peut remonter à nos histoires de famille, à notre profil de joueur (disserteur historique totalement indifférent aux enjeux éthiques ou "joueur de rôle", trop proche des personnages en carton qu'il tente d'incarner), à notre manière de justifier le fait que nous jouons des wargames - ah, la belle excuse qu'on y "étudie l'histoire", parce qu'on n'ose pas dire qu'on s'éclate à faire bang! vroom! tacatac! avec nos petits soldats d'adultes !
Pour ma part, j'assume que le plaisir ludique est au moins aussi important pour moi que le lien à l'histoire - le mélange des deux est ce qui me branche.
L'important, c'est d'admettre que nous avons des préférences et des réserves (pour certains, ce sera tout bêtment une préférence pour les combats de pure infanterie ou au contraire pour les duels de chars) et qu'elles ne sont pas forcément très logiques ou explicables...
Je me demande s'il est totalement évitable d'inclure un peu de son éthique personnelle dans un jeu...
Je propose qu'on se concentre ici sur le thème du fil de discussion, qui touche au Front que l'on préfère...