Comme Robin, je pense que le wargamer est un amateur de jeu et d'histoire.
De jeu d'abord et avant tout car ASL est un jeu, c'est à dire un support de confrontation dont les conséquences vont rarement au delà du périmètre ludique.
C'est aussi forcément l'attrait de l'histoire qui attire tout joueur d'ASL, sinon comment expliquer cette capacité sado-masochiste à ingurgiter l'équivalent de 100 fois la règle des echecs juste pour jouer le chapitre A ?
Je ne connais aucun joueur d'ASL qui n'est pas intéressé par le côté historique (on est certes dans le sub-tactique). Souvent, on a à faire à des connaisseurs, voire des érudits.
Là où ça devient intéressant, c'est quand on observe le côté simulation. Dans mon jeune temps, ça fait quand même 25 ans, les premiers wargames que j'ai achetés me servaient surtout comme support de "what if".
Que se serait-il passé si tel ou tel événement s'était déroulé, si on avait créé une réserve mobile en arrière du front français en 40, si les Allemands s'étaient concentrés sur Moscou en 41, etc. Cela me passionnait vraiment et me permettait de mettre en pratique mes lectures d'alors (principalement des mémoires de belligérants).
Quelle ne fut pas ma surprise à cette époque et jusqu'à aujourd'hui, de constater que l'immense majorité des joueurs s'en foutent.
Ce qui les intéressent, c'est de "refaire l'histoire" comme ça s'est déroulé "en vrai". Napoléon doit gagner à Austerlitz, perdre à Waterloo, etc. Peut-être de (faussement) se mesurer à un personnage historique, moi à la place de Napo, voilà ce que j'aurais fait à Waterloo....
Ce n'est plus de la simulation, c'est de la reproduction des événements du passé.
Je ne suis pas dupe. Avec l'âge, j'ai aussi tendance à me rapprocher du résultat historique pour évaluer un jeu. Et à pester quand mes Grognards perdent à Austerlitz !
Par ailleurs, le scénario "what-if" se prête assez mal à ASL, quoique beaucoup de scénars sont plus what-if qu'on ne pourrait le croire.
Donc ASL est bien un jeu avant tout, mâtiné, saupoudré d'une bonne dose d'histoire, d'un chrome bien brillant et suffisant pour permettre une immersion quasiment sans égal dans le monde ludique.
C'est pour ça qu'on l'aime