Je m’aperçois non sans surprise que je n’ai posté que deux "petits" CRs cette année alors que j’ai pourtant le sentiment d’avoir pas mal joué à ASL (SK). La "faute" au play by e-mail qui (me) fait passer beaucoup de temps derrière VASL mais étale les parties dans la durée ; loin de moi cependant l’idée de critiquer ce mode de jeu, bien au contraire, car il me permet d’avoir toujours quelques parties en cours et de jouer bien plus qu’espéré ! Pour une fois que je rentabilise ma ludothèque...
Bref, tout cela pour dire que nous venons d’achever le S12,
Over Open Sights, avec Bonzillou.
Luxembourg, et plus précisément sur la "Skyline Drive", hiver 1944 ; au deuxième jour de l’opération Wacht am Rhein, les soldats de la 352ème Volksgrenadier Division, après avoir franchi l’Our, doivent s’emparer d’une position d’artillerie américaine défendue par le 109ème Régiment d’Infanterie U.S.
Au setup, je n’étais pas plus emballé que ça. En effet, le scénario me rappelait trop
Priority Target que j'ai joué avec Prairial il y a quelques temps (mon CR doit trainer quelque part). Beaucoup de similitudes entre les deux ; même map (x), même objectif (neutraliser trois Guns), et mêmes "camps" (allemands à l’offensive contre des positions alliées). Un gros sentiment de déjà vu donc ! Et puis j’ai percuté en préparant la partie que nous serions cette fois-ci en hiver (ou en tout cas sur la toute fin de l’automne) ce qui change complètement la configuration ; finis les grands champs de céréales "in season" permettant d’approcher sans trop être à découvert. La carte est "nue", avec de grands glacis à franchir pour s’approcher des positions U.S. Autrement dit, c'est beaucoup plus "sportif" !
La défense américaine étalée sur l’ensemble du secteur, les allemands pouvant arriver de (presque) partout.
Pascal fait le choix de répartir ses forces en trois groupes qui rentreront par les trois secteurs autorisés (droite, gauche et bas de la carte). Son approche est prudente mais méthodique, exploitant les zones boisées pour masquer sa progression, à l’exception d’un HS téméraire qui tente l’aventure dans le glacis ; les artilleurs américains en profitent pour régler avec succès la mire de leur 105mm !
Néanmoins, les allemands traitent efficacement mes groupes positionnés aux avant-postes et destinés vainement à les ralentir ; un HS se fait "breaker" d’entrée de jeu et, loin de tout leader, ne parviendra jamais à se reprendre et un autre HS, à l’opposée, est contraint à la reddition, isolé et encerclé.
Malheureusement pour les assaillants, il leur faut, comme le loup des contes de fée, sortir du bois. Et c’est là que l’enfer va se déchainer ! Mon artillerie s’en donne à coeur joie et envoie dans les cieux grisâtres des morceaux de teutons apeurés. J’ai une chance insolente aux dés avec mes canons dont le calibre ne pardonne pas dès qu’ils touchent (le 155mm et son FP 30, c’est juste monstrueux !). Je pulvérise notamment deux beaux groupements qui tentaient de mettre en batterie leurs redoutables MG à la lisière de la forêt.
Les pertes s’accumulent pour les allemands ; ce n’est pas les Ardennes... c'est Verdun !
Je ne vous cache pas qu’à ce moment là je suis confiant, d’autant plus que des renforts U.S arrivent au milieu de la partie. Et pourtant, c’est là où les choses vont commencer à se gâter !
Ayant raccourci la distance d'engagement sur mon flanc gauche, les volksgrenadiers vont réussir à enlever ma position de mitrailleuse malgré la défense héroïque d’un leader américain qui repoussera à lui seul un premier assaut (quand je vous dis que j’ai eu de la chance !). Dans la continuité de leur mouvement, les allemands poussent et enlèvent un premier canon après avoir éliminé ses servants au corps-à-corps.
Sur l’autre aile, ce sont les servants d’un deuxième affût qui craquent sous le feu ennemi. Mon dernier leader, blessé dès les premières minutes des combats et qui s'est trainé en rampant jusqu'à un bois, est trop loin pour leur venir en aide.
Pire, je perds mes renforts en jouant comme un … !?
En voulant couper des lignes de retraite pour forcer des "failure to rout", non seulement je manque complètement mon coup en ne voyant pas des mouvements pourtant évidents, mais en plus j’expose ces troupes fraiches aux fusils allemands. Résultat, mes hommes (et leur leader tout neuf) craquent les uns après les autres et ne parviendront jamais à se reprendre, le moral dans les chaussettes !
Le dernier tour est étouffant ; je casse mon mortier sur un tir défensif pour empêcher les allemands d’approcher, mon dernier squad encore valide ne peut repousser à lui seul tous les assaillants. Mon précieux 155 (qui aura fait la game) tombe aux mains de l’ennemi, mais mon dernier canon, défendu par mon leader blessé, résiste (mêlée en one-to-one contre un SMC allemand). Pfffff... on a eu très chaud !
Victoire plus que sur le fil ; il n’aurait pas fallu un tour supplémentaire !
La poussée finale allemande.
Un grand bravo à Pascal qui malgré des pertes conséquentes...
... n’aura jamais rien lâché et aurait largement mérité de l'emporter sur un dernier "coup de rein".
Quant-à-moi, je m’en vais annoncer à mes supérieurs hiérarchiques que j’ai tenu ma position comme demandé... mais ce n’est certainement pas grâce à mon intelligence tactique !