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Königsberg - la revanche de l'ours

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Hill621:

Hill621:
Königsberg, le 8 avril 1945, 7 heures 41
Otto a rejoint le Kampfgruppe Schuberth après que son unité ait été bousculée pendant l'offensive des russes en Prusse Orientale. Sa section s'est vue confier la défense d'un pont détruit la veille par les Pionieren. L'état-major craint que les russes ne tentent de traverser la Pregel à cet endroit pour foncer vers le nord et morceler notre ligne de défense.
L'air est frais ce matin. Les nuages sont bas, éloignant la menace des Sturmoviki. Bonne chose.
Une légère brume couvre la surface de la rivière. Rien qui ne puisse empêcher d'ajuster les tirs des MG de sa section cependant.
Un cliquetis métallique résonne dans le dos d'Otto. Certainement cette jeune recrue récupérée il y a à peine quelques jours dans la périphérie de la ville et qui s'obstine à vouloir accrocher son quart à son brêlage. Il finira vite par comprendre que boire est moins important que survivre dans ce chaos.
Des coups de feu retentissent sur la rive opposée de la Pregel : certainement une patrouille russe qui rentrent dans ses lignes, saluée par les défenseurs embusqués dans les ruines.
Soudain, le ciel s'illumine à l'Ouest de dizaines de raies de feu et de fumée. Rapidement, le hurlement des roquettes en route vers leur cible retentit dans l'air. Katiouchas. De puissantes explosions se succèdent alors, faisant trembler le sol sous les pieds d'Otto.
Le pont ferroviaire. Les russes reprennent l'offensive. Une journée de souffrance débute à nouveau.

TM4, tour 1 russe

J'ai établi pour cette attaque décisive un timing précis pour les russes, entre les tirs d'artillerie, le placement d'un rideau de fumée, l'assaut sur le bunker à l'entrée du pont ferroviaire et l'assaut amphibie sur la Pregel. Bien sûr, tel Hannibal, je n'escompte pas que le plan se déroule sans accroc, surtout avec l'OBA de roquettes (je rappelle, pas de SR, pas d'accuracy, et full extend of error sauf si Pre-reg, ce qui n'est pas le cas), la disponibilité en fumigènes (encore que 9 canons et mortiers peuvent en faire péter sur ce secteur !) et la fiabilité des radios (contact sur 8 mais les TM précédents m'ont fait relativiser sur l'efficacité des AOT (artillery observer team), même si chaque module a été généreusement doté en munitions (Plentiful Ammunition).

Première bonne nouvelle, les roquettes. AR placé en M42, à 6 hexagones de nos lignes pour éviter une dérive maximale et que cela nous tombe sur le coin de la gueule. Le fameux DR. Colored 6 ; White 1 ! Faites péter la Vodka ! Sacha ! Sors ton accordéon ! Калинка, калинка, калинка моя!
Les suppositoires de plus de 40kg s'écrasent sur les abords de l'entrée du pont (harrasing fire à pleine puissance, et 132mm, ça nous donne un joli 26FP).
Les premières roquettes comblent une partie du fossé anti-chars et font valser les barbelés !
Le bunker est ébranlé mais protègent à merveille ses occupants. Les servants du mortier placés dans la tranchée sont cloués par la violence des explosions.
Dans la maison attenante, la poignée de soldats convalescents qui l'occupe craquent,
Le tablier du pont est à peine touché par les explosions.
Dans l'autre fossé anti-chars qui garde l'arrière de la position, un HS prend la graine (BH) et un soldat se prend pour Captain America (Hero creation).
Dans les entrepôts alentours, les Feldgendarmen déroutent en masse.

Seconde bonne nouvelle : les 3 AOT établissent le contact avec leurs batteries respectives et obtiennent l'accès à une mission.
Bon, la précision des tirs de repérage n'est pas la meilleure que l'on ait connu, mais c'est quand même visible et les SR sont placées.

Mortiers et canons de 76 entreprennent alors avec succès d'aveugler les bunkers et de pilonner les positions de défense allemandes. Les nids de mitrailleuses se joignent au déluge de feu.
Au pied des bâtiments des gares Sud et de fret ainsi que sur presque toute la longueur de l'Unterhaberberg, les tirs de MG précèdent l'assaut d'infanterie. A droite du front, les Volkssturm tentent maladroitement de résister à la traversée du boulevard, face à une nuée de fantassins russes appuyés par de trop nombreux chars. Ces civils sont rapidement débordés et bousculés en corps-à-corps, apportant plus de montres aux Frontiviki.
Les russes subissent quelques pertes lors du nettoyage des quartiers abandonnés la veille par les allemands.
Débouchant sur la Kulmerstraße, 8 blindés défilent sur la Reichplatz et dépassent la Brandenburger Tor, en route vers le pont ferroviaire !

Situation à la fin du tour russe

Hill621:
Tour 1 allemand

L'artillerie, reine des batailles. A Königsberg, c'est la tsarine.
Les roquettes et obus pleuvent autour du pont ferroviaire. Les russes ont profité de la nuit pour acheminer des renforts d'infanterie et des armes lourdes sur la rive Sud de la Pregel aux abords du pont. C'est le signal clair d'une attaque majeure dans ce secteur. Les deux sections de Grenadieren en passe d'arriver sur le front vont être directement dirigées vers l'entrepôt d'Etat et les bureaux d'approvisionnement royaux.
Des ordres sont donnés pour que le reste du front fournisse autant de troupes que possible pour venir renforcer la défense du pont.

L'artillerie est appelée au secours sur la gare de fret. Les obus de 105 devraient pouvoir ralentir les russes dans ce secteur.
L'observateur de 150 parvient à contacter la batterie qui est cependant occupée ailleurs pour l'instant.
Un mortier tombe en rade au NE du pont.
Les MG, malgré la gêne des fumigènes, parviennent à faire baisser la tête à plusieurs positions russes.
Magnifique série de coups au but d'un mortier de 120 sur un groupe mixte sapeurs/fusiliers qui s'approchaient de la gare Sud : les premiers partent en vrille sur un NMC (DR12), les seconds succombent après deux nouvelles salves, un DR12 pour moitié et un second 2MC raté ! Dans les dents les popovs ! Dans le bâtiment même de la gare, les SS repoussent facilement les premiers éclaireurs qui se sont infiltrés. Aux abords, un nid de MG russe accroche une position allemande, tient la cadence 4 fois ! et finit par décrocher un NMC auquel le squad allemand répond par un DR12.
Même résistance acharnée dans la gare de fret où les russes subissent des pertes et se démoralisent en masse (encore un DR12 sur un 2MC...). Une contre-attaque des défenseurs se termine dans un bain de sang en corps-à-corps : la décence m'interdit de décrire l'effroyable boucherie qui se déroule dans les ruines de la gare, laissant les visages des vivants éclaboussés de tripailles et les corps des morts éventrés ou mutilés à coups de dents (y'a plus le smiley "vomit" dans la liste... que font les admin du fofo ?!).
Les russes continuent de matraquer nos positions autour du pont ferroviaire : une position de mortier est particulièrement visée et des tirs de MG et un canon de 76 prennent les défenseurs de la gare de fret à revers. Le bunker tient bon mais le reste des troupes alentours décrochent.

 Situation à la fin du tour allemand

Hill621:
Tour 2 russe

Contact radio maintenu. Les allemands vont manger !
On continue d'aveugler les fascistes à coup de fumigènes.
L'OBA de 76 noie le Nord du pont sous les fumigènes, la traversée de la Pregel va pouvoir se faire.
Les obus de 152 s'abattent sur l'entrepôt et devrait interdire toute approche des défenseurs par ce bâtiment.
La batterie de 122 quant à elle trouve le chemin de la gare de fret : face aux déboires de l'infanterie, cette aide est providentielle.
L'intensité des tirs ne faiblit pas et les servants d'une position de mortiers finissent par succomber.

Sur la partie Est et centre du front, nos troupes progressent sans grande opposition pour l'instant : les éléments de tête atteignent les Korinbandamm, Georgstraße et Borchertstraße. Deux groupes se font prendre à partie par un quadruple de 20mm mais le tir imprécis les épargne. Des obus de gros calibre tombent aux alentours. Repérage. D'autres pointes avancées tombent sur les premières lignes ennemies et sont quelque peu malmenées

Le bâtiment Nord de la gare Sud semble définitivement trop bien défendue : la puissance de feu des défenseurs terrasse tous ceux qui tentent de pénétrer dans l'immeuble. Nos soldats refluent et se terrent dans la partie Sud.
La gare de fret est quant à elle prise sous le feu de notre artillerie et de deux côtés par nos mitrailleuses lourdes : la position parait difficile à tenir plus longtemps, même si certains défenseurs continuent de résister (un tir à 40FP ! 3MC tenu par un 548 fanatic) et si l'artillerie ennemie s'est jointe au massacre et stoppe l'assaut de nos Frontoviki.

Les renforts blindés, dont certains sont chargés de Faustniki, continuent leur progression vers le pont ferroviaire, s'arrêtant pour réduire les nids de résistance sur le flanc de la formation blindée : un Pak40 ne parvient pas à accrocher de cible et engage un duel avec un T34M43 : ce dernier place en retour un tir critique (DR2 suivi d'un dr1) qui pulvérise la pièce anti-chars et ses servants.
Volkssturm et Feldgendarmen tentent d'arrêter la menace mais leurs mains tremblantes ne leur permettent pas de manier efficacement les Panzerfausts. La riposte est partout violente et tous les armes des chars tirent sur les défenseurs. Les occupants d'un bunker sont ainsi mis en déroute par une décharge de lance-flammes embarqué.

A gauche de notre dispositif, l'assaut amphibie est lancé. Les pneumatiques sont jetés à l'eau. Des dizaines d'hommes sautent en hurlant à bord des fragiles embarcations sans subir de tirs grâce à la protection des fumigènes.
C'est maintenant ou jamais.

C'est beau ! C'est beau ! J'ai envie de pleurer !

Situation à la fin du tour russe

Hill621:
Tour 2 allemand

Faisons preuve d'humilité : les russes ont grave les moyens, les très gros moyens, alors que les allemands ont une petite tendance à bricoler.
Oui, mais les allemands ont aussi d'excellents outils heureusement.

Là encore c'est l'artillerie qui tient la dragée haute aux assaillants : la gare de fret est en proie aux bombardements des deux camps. Les obus allemands sont décalés avec une précision chirurgicale et couvre désormais l'ensemble du dispositif d'assaut bolchevik : la panique gagne une grande partie des Frontoviki qui voient leur attaque brutalement stoppée. Nos troupes encore valides (1 squad et 1 leader blessé...) tentent quant à elle d'évacuer la zone de feu alors que tous leurs camarades restent prostrés sous le feu ennemi et subissent de lourdes pertes. La situation est intenable, le sauve-qui-peut est ordonné.

La défense tente de se réorganiser au sud du pont ferroviaire. Un groupe de Feldgendarmen manquent de chance en ratant à deux reprises un T34M43 placé derrière un mur ("plus haut la hausse bon sang ! C'est Hull Hit là !!!)
Volkssturm et HJ se rapprochent du pont pour mettre en place un barrage de la dernière chance. La présence de Fautsniki montés sur les chars d'assaut remontant la Reich Straße ne fait peser aucun doute sur la nature des combats qui vont se dérouler à l'entrée du pont.
Les russes poursuivent leur bombardement sur la rive Nord, avec toujours plus de fumée. Le rideau se déchire parfois furtivement et laisse entrevoir une myriade de bateaux pneumatiques chargés d'uniformes bruns qui glissent lentement sur la Pregel.

Quelques renforts parviennent à être dégagés du centre et de l'Est du front. Dans ces secteurs, la ligne de défense est solide et devrait pouvoir facilement damer le pion aux russes. Grenadieren et Waffen SS sont efficacement appuyés par une batterie de 150mm qui bloque déjà les assaillants au Sud de l'hôpital. Nos 2 Panzer ont reçu l'ordre de demeurer sur place pour faire face à leurs 7 homologues russes repérés sur l'Unterhaberberg.
Un ISU152 parvient à littéralement exploser une barricade érigée entre le boulevard et le Korinbandamm : l'accès à l'école primaire est ouvert pour les blindés russes.

Note : le véritable massacre qui se déroule sous mes yeux embués de larmes dans la gare de fret est incroyable. Allemands et russes se battent férocement pour ce foutu bâtiment, au demeurant important, mais le combat d'infanterie, déjà terrible et donnant souvent lieu à de féroces corps-à-corps (où même des Volkssturm peuvent contrer des troupes d'élite), a trouvé sur ce tour un arbitre impitoyable : l'OBA.
On ne badine pas avec l'OBA.
Entre les obus de 105mm allemands et le martèlement des 122mm russes, les adversaires ont trouvé un terrain commun : la mort. Si les défenseurs, considérés fanatiques dans ce bâtiment transformé en Strongpoint, ont un avantage au moral, le nombre important de MC entraine infailliblement des MC failures mais aussi des Casualty Reduction. A peine une vingtaine d'hommes démoralisés menés par un leader blessé tentent d'échapper à cet enfer.
Les russes souffrent plus encore car souvent touchés hors de la protection des ruines et des murs. La compagnie de Strelkovii ne compte plus désormais qu'une trentaine d'hommes valides et deux sous-officiers.

Petit aparté : mon fils en 3ème étudie actuellement la première guerre mondiale. 10 pages du manuel d'histoire. Deux pages consacrés à la violence des combats, un encadré de 5 lignes sur les pertes dues à l'artillerie. Lorsque je tente de lui parler des sacrifices (à mon sens disproportionnés et en tout cas inhumains) que nos grands-pères ont connu pendant ces 4 années de guerre, il ne parvient pas à se figurer ce que cela a pu être. Il se rappelle pourtant l'ossuaire de Douaumont que j'avais voulu lui faire visiter il y a quelques années, mais il ne peut mettre de mots sur ce que peut être la douleur, dans la chair tout autant que dans l'âme. Des bobos (qui font mal, attention, je ne prétends pas le contraire) de nos sociétés modernes, inconscientes, ignorantes et parfois même méprisantes des autres, on sait se rappeler. Mais j'ai l'impression que l'outrage ultime de ces massacres de masse de civils jetés au meat grinder avec un simple Lebel dans les mains pour affronter la mort est désormais passé aux oubliettes de l'Histoire, un cliché presque honteux qui ne reflète pas ce que le cinéma hollywoodien nous fait passer pour une foire du trône.
Je ne sais pas. Je suis peut-être trop réac.
Je conclurais ce pamphlet pacifiste (qui sort d'on ne sait où je l'avoue) par un salut très respectueux et sincère à tous ceux qui, sous l'uniforme, ont protégé et continuent de protéger avec courage et esprit de sacrifice, la paix et l'avenir de nos enfants.

Retournons maintenant à nos ludiques tartes dans la gueule, car l'heure est grave.

Situation à la fin du tour allemand

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