Voilà, une nouvelle page du Ring est écrite, ce qui me donne l'occasion de vous écrire un petit AAR…
"Nous partîmes cinq cents ; mais par un prompt renfort
Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port"
Bon, rien à voir, nous étions 20.
Ronde 1 – AP71 Head in the Noose contre Philippe Briaux
La première réflexion que je me suis faite en apprenant le nom de mon adversaire fut : "Chouette ! Je pourrai me coucher tôt". Oui, j'avoue, je partais perdant. Mais je voulais le panache. J'ai eu la malchance.
Stratégiquement, je crois que ce que j'ai fait était correct : déployer l'essentiel de mes troupes dans le grand bois de la carte 42 et reculer vers les bâtiments des conditions de victoire. C'est tactiquement que le bât a blessé, puisque j'ai reculé trop vite, laissant à Philippe tout le loisir d'avancer rapidement dans le bois. Quand le loup sors du bois, justement, mon AT de 57L est aux abois : il tire et… casse, évidemment. Deux tours plus tard, ma HMG fait de même. Et aucun des deux ne terminera la partie sur la carte. Disons que cela ne facilite pas les choses, et au tour 5, force est de constater qu'à part des insultes, je n'ai plus rien à opposer aux attaquants allemands. Victoire logique de Philippe. 0-1
Ronde 2 – FrF28 Luftlandkommando Hedderich contre David Hennion
David étant un joueur très occasionnel, présent ici pour faire le 20e joueur à la demande de François, je lui évite les tracas d'un setup défensif et endosse le rôle de l'Allemand.
J'opte pour un setup relativement avancé, avec l'intention, bien évidemment, de reculer vers la zone des conditions de victoire en retardant l'avance française, le temps que mes renforts (dont deux AT de 37L) viennent prendre position.
Au tour 2, David fait entrer le gros de ses troupes et un stack de 3 squads accompagnés d'un leader a le malheur de passer par un hex en open dans la LOS de mon 9-2 avec LMG. Résultat : tout le monde casse. A mon tour, je déploie un squad pour créer deux HS qui iront encercler les pauvres traumatisés. David perd dont ¼ de ses effectifs. Aie. Néanmoins, il poursuit son avance. Faisant fi des mines, il y fait passer plusieurs de ses véhicules. Ça passe, sauf pour deux d'entre eux : l'un flambe et l'autre est immobilisé.
Je décide de créer un strongpoint à la sortie du village afin de gêner au maximum l'attaque. Et celle-ci piétine, en effet. David essaie de contourner mes positions avec quelques véhicules, mais mes AT leur font entendre raison. Ce n'est qu'au tour 5 que mon strongpoint cède, et il est trop tard pour que les Français puissent arriver dans la zone de victoire, désormais bien défendue par force FP. David me concède la victoire, à l'issue d'une partie très agréable face à un adversaire des plus sympas. 1-1
Ronde 3 – FrF 50 Pavlov's Dogs contre Armin Kraft
"Ah !" me dis-je, "voilà qui ne sera pas de tout repos…"…
Nous avons choisi les mêmes scénarios mais pas dans le même ordre : les dés désignent Pavlov's Dogs, mon premier choix. Pour le camp, Armin choisit G2 alors que je suis à R0 : j'ai donc le camp que je souhaite, avec une LMG en plus pour moi et un 9-1 en moins chez les teutons. De bons auspices. La suite le confirmera.
Dès le 1er tour, un caniche passe à travers les tirs défensifs allemands et réussit à faire sauter un StuG. Le Maître-Chien reçoit une médaille. Durant ce même tour, un yorkshire s'emballe en direction du second StuG qui, terrorisé par l'approche de cette bête immonde, casse son canon en tir intensif. Le Maître-Chien reçoit une médaille, la Stavka décide illico de l'élevage en masse de caniches et de yorkshires. Évidemment, au tour 2, le StuG casse définitivement son canon et l'AFV quitte le champ de bataille. Armin est livide, je ne sais où me mettre. Il va de soi que la suite du scénario sera du même acabit : ce que j'entreprends réussit, ce qu'il entreprend échoue. Jamais vu autant de boxcars. Armin garde néanmoins le sourire et toute la sympathie qui le caractérise. Au tour 4, je crois, il devient mathématiquement impossible pour lui de gagner. 2-1
Ronde 5 – ESG 74 Scorpions in a Bottle contre Jean Lasnier
Une bonne nuit de repos (pas de ronde 4 le samedi soir) et me voilà d'attaque pour un dimanche à la campagne. Jean et moi sommes d'accord pour le scénario et choisissons le même camp (c'est-à-dire le Russe en défense) avec le même handicap (c'est-à-dire aucun) : ce seront donc les dés qui feront de moi l'attaquant allemand. Damned ! je suis pris au dépourvu. Pendant que Jean fait son setup, j'essaie fébrilement de trouver une carte pour réfléchir à la manœuvre.
Le début de la partie est assez lent, puisqu'il y a des renforts à installer durant les trois premiers tours (OK, le tour 3, ce n'est quasi rien : 2 squads allemands et un leader). Cependant, les Allemands sont déjà à pied d'œuvre à l'ouest, en vue de franchir un bois sur lequel veillent deux canon INF de 37 (avec deux hexes incontournables boresightés). Un peu d'audace, un peu de chance, et ça passe. OUF !
Plus tard, une fois que tout le monde est sur la carte, je commets l'erreur d'exposer mes deux PzIII à la vindicte des 3 T28 soviétiques. "Bam ça crame" et "boum ça craque" sont dans un bateau. Aucun des deux ne tombe. Qui n'est plus là ? Les PzIII ! Malin, le Memenne. Heureusement, un tour plus tard, la chance me sourit et mon PzIV, entretemps immobilisé, détruit deux T28. Ritterkreuz ! L'avance allemande, si elle est inexorable, n'en est pas moins lente et au tour 5, soit deux tours avant la fin, je ne le sens pas du tout, eu égard au nombre de défenseurs encore présents. Mais là aussi, la chance intervient au bon moment : tous mes gars survivent à une Prep d'enfer décidée par Jean. Par contre, les Russes vont sensiblement craquer lors de ma DFPh qui suivra. Le terrain se dégage. Et au tour 7, je suis en mesure d'amener un HS adjacent au sixième hex de victoire qu'il me faut pour gagner. J'ajoute à cela mes deux PzII qui reviennent de l'autre bout de la carte et prennent position sur l'hex proprement dit. Jean ne peut plus rien faire pour me dégager de là, et nous nous serrons la main au terme d'une partie serrée. Dois-je ajouter que Jean est un adversaire extrêmement sympathique ? 3-1
C'est donc avec des paillettes devant les yeux et le cœur léger (mais gros) que je quitte Villeneuve d'Ascq. Rendez-vous l'année prochaine, les gars !