C'est un T-62.
Ah oui! Merci Philippe. J'ai toujours du mal à différencier les 2 sur les photos malgré la tourelle notablement différente!
Bon je vais encore me lancer dans une longue description et sans filet, si des erreurs apparaissent, n'hésitez pas à corriger!
Le T62 est un char conçu autour de sa pièce principale, le canon lisse de 115mm. En combat antichar pur, la puissance de celle-ci le rend encore dangereux en 1991 (bien plus que les T-55), sauf pour les Abrams et Challenger.
Innovant pour l'époque, la pièce de 115mm donne des sueurs froides aux armes blindées occidentales, les Patton et autres M-60 sont alors très vulnérables à celles-ci et complètement dépassés en termes d'armement. L'arrivée du L5 britannique de 105mm rééquilibrera la jeu un tant soit peu.
A noter que le tube lisse est le premier à permettre l'emploi de munitions à très haute vitesse initiale type flèche, point fort de la pièce et pouvant, éventuellement, tirer des missiles. A côté de cela, le T62 reste tout de même un engin mal équilibré. La taille de la pièce et l'obsession des soviétiques pour la silhouette discrète de leurs blindés pousse à rogner sur les dimensions au détriment de l'ergonomie, surtout en tourelle.
Si je ne me rappelle que peu des capacités optiques de l'engin (pas top dans mon esprit), je sus bien plus sûr des conséquences désastreuses de l'agencement intérieur sur la fatigue de l'équipage et donc sur ses capacités combatives dans la durée d'un engagement (dont la précision des tirs). Cette ergonomie est encore dégradée par un système d'éjection des douilles médiocre, la tourelle étant trop petite, une trappe d'éjection est normalement prévue en nuque de tourelle pour l'éjection directe de celles-ci. malheureusement, la douille loupe régulièrement la fenêtre avec les risques que cela entraîne pour l'équipage.
La taille de la pièce et sa volée entraîne aussi un problème de vibration lors du tir, sans parler de la stabilisation, point qui, de toute manière, n'est pas la priorité des soviétiques. Néanmoins, même à l'arrêt, cela pose des problèmes de précision.
Mieux blindé que son aîné le T55, l'engin semble souffrir d'une mobilité moindre (sans pour autant être désastreuse), ce qui peux gêner les manoeuvres d'ensemble.
Enfin son caractère marqué antichar l'éloigne de la polyvalence dont fait preuve le T55, son emploi en appui d'infanterie est moins efficient. Il est intéressant de noter, mais il y a plusieurs raisons à cela, que l'engin n'a pas survécu au T55 que l'on retrouve largement autour du globe aujourd'hui encore.
Le T-62 va surtout souffrir d'une conception qui va vieillir d'un coup suite à l'émergence de la menace missile. Si son blindage reste convenable face aux projectiles cinétiques, il est par contre complètement dépassé face aux missiles commençant à occuper le champ de bataille à partir de la fin des années 60 et surtout au cours des années 70.
A l'inverse, l'apparition du blindage composite Chobham avec le Chieftain, ainsi que du canon de 120mm du même engin, lui fait perdre le seul avantage réel qu'il possédait: le punch AT de sa pièce (et ce malgré la mobilité douteuse de l'engin britannique). Il sera donc vite remplacé par son successeur, le T-72, nettement mieux équilibré.