Suite à l'achat de l'AP6 je me penche sur le scénario AP57 Kleckerweise, contre-attaque en direction de Bulson, 5 km au Sud de Sedan. Des FCM 36, une contre-attaque au Sud de Sedan, cela me rappelle quelque chose et je retrouve Contre-attaque à Connage, scénario paru dans Tactiques et que j'ai toujours voulu essayer sans m'y mettre. En creusant à l'aide de Guerre Eclair à l'Ouest, hors série Militaria de 1993, je distingue bien les deux situations et le contexte. TAC 32 oeuvre conjointe de P NAUD (déjà) et S FERREIRA. Connage à l'Ouest de Bulson.
Le bouquin m'est précieux, ainsi que dans une moindre mesure Histoire de Guerre 42 de Décembre 2003 (passage très succinct sur l'épisode, mais présence d'une carte mentionnant les deux villages de Chemery (Sud de Bulson et Connage) et Chehery (au Nord). La ressemblance des noms dans les deux scenario m'interpellait et entretenait ma confusion).
Sur Bulson, ce sont en fait les 1ère er 2ème compagnies du 7ème BCL (chars FCM 36), acompagnés respectivement des premier et second bataillon du 213 ème régiment d'infanterie, 55 ème division d'infanterie, qui attaquent, Bulson jamais atteint semble-t-il. AP 57 se concentre sur l'attaque de la 1ère compagnie (8 FCM 36 dans l'OB), acompagnée par ce qui est désigné comme le III ème bataillon dans Kleckerweise (en contradiction donc avec Hde G qui cite le I).
Je suis intrigué par la forte présence d'infanterie française dans les deux scenarios, car dans les récits de la bataille seule l'action (et le sort) des blindés est décrite.
Je lis dans le Militaria quelques trucs sympa, du style " A gauche du front d'attaque, les chefs de section de la 3ème Cie (sur Connage donc) n'ont pas reçu d'instructions, le temps manquant. Les FCM 36 ne possédant pas de radio, ils doivent tous se fier aux messages par fanions de leur capitaine." Ou encore, à la 2ème Compagnie (en direction de Bulson), "il se livre alors un curieux combat, de part et d'autre de la côte 232. Des 2 côtés on reste à défilement de tourelle. Pour une fois les Allemands sont désavantagés à cause de leur poste radio. Les Français se guident en effet sur leurs antennes radio, qui seules apparaissent, pour s'avancer, tirer et reculer (Bouding First Fire ? Ca peut durer un moment comme ça). Ce combat indécis dure plusieurs heures (en effet !). Plusieurs chars allemands (des Panzers III) sont touchés, mais pas mis hors de combat.
Il me semble que l'info était plus poussée pour Contre Attaque à CONNAGE que dans Militaria, au moins sur un point particulier. Militaria note la présence d'un blindé "lourd" allemand qui fit de gros dégats. TAC 32 gratifie l'OB allemand d'un siG IB et d'un canon de 88 (ça change tout !). Mais Militaria reprend des témoignages français indiquant qu'un FCM aurait tiré 12 obus de rupture d'aussi près que 15 m sur ce monste sans causer de dommage. Avec le AF de 1 du sIG, ça me paraît clocher !
Sur le traitement de l'infanterie française, il m'a fallu faire recherche pour trouver l'unité mère du 213ème régiment. Il s'agit de la 55ème division d'infanterie, division de réserve de série B (la classe !), Gal LAFONTAINE. Au passage, il me semble qu'il serait un réflexe de bon aloi de citer systématiquement les divisons de rattachement dans les OB, dans la mesure du possible.
Dans Militaria, des écrits du chef d el'état major divisionnaire sont assez longuement cités. Assez édifiant. "Officiers - aucun n'a fait de service d'état-major avant la guerre (il écrit donc au sujet des seuls officiers de l'état major ou de tous les officiers de la division ?). Il a fallu tout leur apprendre. Les officiers d'active se sont mis extrèmement vite au courant, ont fait face à une besogne écrasante, et ont donné toute satisfaction. Les officiers de réserve étaient nuls et n'avaient aucune valeur pratique. Ils n'ont rendu de service qu'au bout de 3 à 4 mois et dans de toute spetites spécilaités. Sous le feu, ils sont redevenus nuls et il était extrêmement difficile de les trouver. Troupes - Les troupes du QG étaient mal encadrées et se sont mal comportées. Matériel. A la mobilisation il n'y avait qu'un matériel hétéroclite et notoirement insuffisant. Tout a dû être obtenu par débrouillage. La DI ne disposait que de 40 pièce santichars pour un front de 15 km ; elles constituaient un réseau linéaire et n'ont par suite servi à rien."
Sur les antichars, Militaria toujours ; Le canon de 25 mm est l'unique arme antichars de l'infanterie. Chaque division compte en principe 52 pièces (12 par RI, 12 à la Compagnie Divisionnaire Anti Chars, et 4 au GRDI), mais à la 55ème FI, aucun des 3 régiments ne dispose de sa dotation propre : seuls existent les 12 canons de la CDAC et les 4 pièces du 64ème GRDI.
Je ne suis pas du tout certain qu'il restait opérationnels le 14 les 3 canons donnés dans l'OB de TAC 32 (mais l'OB précise qu'il s'agit d'une section du 506ème CDAC) + 2 donnés dans l'OB de Kleckerweise, sans précsion de l'unité de rattachement de ces deux canons.
Pas certain du tout puisque sur 16 pièces originelles, il y avait dû y avoir des pertes lors de la défense de la Meuse, le 13 mai. Ou alors il n'y a eu aucune défense anti-char à ce moment et endroi là. C'est la 55ème DI qui faisait face à SEDAN proprement dit.
Pour en revenir à l'infanterie elle-même, le Gal LAFONTAINE dans son rapport note que l'infériorité française dans ces combat s'est caractérisée (notamment) par l'utilisation d'une infanterie insuffisamment instruite et qui n'avait jamais subi l'épreuve du feu.
Comment cela se traduit-il dans nos deux scénarios, qui ne relatent pas le même affrontement. Sachant que le 213ème RI était en réserve et donc n'avait pas été engagé le 13 mai (en tous cas c'est ce que je déduis).
Pour TAC 32 les 20 squads français sont première ligne, avec un 9-2, un 8-1 et deux 8-0. Très correct donc même si le taux d'encadrement est réduit. Une SSR (qui apporte la précision d'une non distribution des grenades aux 5 et 6 ème cies du 2ème battaillon) "dédouble" le PBF et "double seulement" le TPBF, et réduit le CCV des squads de 1. Les grenades, c'était pareil pour tout le régiment ce matin là ?
Pour AP 57 (pas de canon de 88 ici, mais des chars allemnds plus musclés et nombreux), les 18 squads français comptent 6 conscrits, et l'encadrement est de moindre qualité. 9-1, 8-1, 2 * 7-0. Cela me paraît plus en ligne avec la description générale des troupes de la 55ème DI dans Militaria. Par contre je suis perplexe sur les deux canons de 25 présents dans l'OB. J'ai cependant une interrogation avec la carte puisque 1 b est présente, avec son village (tout en pierre par SSR) sur/autour duquel sont concentrés les Français au set-up. Qu'est-ce que c'est que ce village dans la mesure où Bulson ne semble pas avoir été atteint, sauf frange Sud, par les Français ? Sur la carte géographique de Hde Guerre, je ne vois pas du tout !
Sur TAC 32, je me demande si il y avait certitude des concepteurs pour la présence des 3 chenillettes tractant les canons du CDAC, car je lis par ailleurs qu'une bonne partie des CDAC de l'armée française étaient hippomobiles, et là nous sommes justement dans une division peu favorisée en dotation.
Avec ASL Scenario Archive j'ai pu voir qu'il y avait au moins 4 autres scenario traitant (sans doute) de ces contre attaques du 14 mai.
Labarthe's Charade, Schwerpunkt 13 (nom du lieuntenant colonel commandant le 213 ème RI).
Gross Deutschland's Doorknocker's (Critical Hit)
Chance d'une affaire (The General)
Le 14 mai j'ai par ailleurs un FE90 du Blkitzkrieg Pack, Busted at Bulson, 100 % blindés. Mais ici c'est le 4ème BCC de la 3ème DCR qui est évoqué. Combat de rencontre. Historique suspect j'ai l'impression.
Auteur du Militaria - Yves BUFFETAUT / Auteur du Histoire de Guerre - Jean Robert Gorce.
Des réactions sur ces scenario/ces affrontements/des sources en ligne à ce sujet/des articles parus dans la presse, ou ce que vous voulez ?
En reliant tout ça je me suis dit qu'il y avait matière sur cet affrontement comme bien d'autres de réaliser un article historique reliant également les scenarios parus sur des évènements identiques/proches géographiquement comme l'artcile sur la Normandie d'un vieil annual, ou celui de Laurent Closier (je crois me rappeler que Laurent était l'auteur) dans un franc Tireur. Ce type d'articles me plait beaucoup, en hésitant pas à entrer un peu plus dans les scenarios reliés. J'aime bien aussi dans la même veine le Post d'il y a quelques mois de Georges sur le combat à Shangaï. Tout ça donne un supplément d'âme, je trouve. Par exemple : La Percée de Sedan - réalisation et rafermissement de la tête de pont historiquement et à ASL" ou un truc dans ce goût là. Mais ce n'est pas moi qui pourrait faire ça !