Les russes jettent l'éponge au 3ème jour...
Les pertes sont importantes à nouveau : 16 squads perdus (dont 3 faits prisonniers), 2 leaders, un très nombreux matériel (plusieurs MG lourdes).
Les russes n'ont plus les moyens de renforcer les secteurs entre leurs mains tout en fournissant assez d'hommes dans les secteurs Jaune et violet pour tenter une mort subite (prise de l'aérodrôme et de l'épingle à cheveux).
Les allemandes encaissent encore une cinquantaine de pertes et un leader de qualité (Manitius, 9-2). Mais la défense demeure suffisamment solide pour faire face à un autre assaut.
Bilan.
Je pense que j'ai mal joué la campagne du côté russe...
Cholm n'est pas véritablement du combat urbain : l'approche est souvent un vrai billard, les axes de tirs sont très nombreux pour le défenseur, et l'utilisation de l'artillerie ne suffit pas en soi. Plus de chars eut été peut-être préférable, mais leur coût élevé malgré tout impose des choix.
J'ai choisi celui de l'artillerie et de l'assaut d'infanterie mais plusieurs éléments sont défavorables à cette option :
- tout d'abord, la faiblesse de l'encadrement russe
- la qualité médiocre des troupes (les conscrits ne sont pas chers, mais ont une faible valeur militaire)
- l'ELR, défavorable pour un attaquant (il baisse à 2 au troisième jour...)
- la multitude de cibles potentielles pour l'artillerie
Au final, j'aurais dû concentrer mes plans sur un seul secteur en espérant le faire craquer au deuxième jour, plutôt que de multiplier les axes d'attaque en espérant trouver le point faible.
L'option "mort subite", très tentante, ne peut être espérée le premier Date : les achats ne permettent pas d'adjoindre de chars, et acheminent lentement des renforts peu nombreux (seul le cadrant jaune peut recevoir une compagnie entière d'un seul coup). Du coup, j'ai "perdu" des CPP sur ces secteurs au lieu de les concentrer à l'Est. Crotte et zut, on fera mieux la prochaine fois.
Pour l'allemand, et malgré les apparences (front large, troupes insuffisantes, qualité variable, peu de moyens antichars et de soutien lourd), les atouts sont nombreux :
- au premier chef, l'aviation : si le temps le permet (et la météo leur a toujours été favorable), l'artillerie volante est une arme redoutable, peu chère, et d'une nuisance remarquable pour le russe. Ces RG sont à privilégier !
- le ravitaillement : il faut veiller à le maintenir à bon niveau, et là encore, la Luftwaffe joue bien son rôle (bravo pour la simulation de cet aspect)
- les troupes eles-mêmes : portée supérieure des 1ère ligne, moral 8 des quelques troupes d'élite, bon encadrement et une dotation correcte en armes de soutien permet de créer des "boxes" de tirs, avec des tirs d'approche pour les squads à portée 6, un soutien courte portée apporté par les wounded et les 548, et un compartimentage (ça se dit pas ça...) à définir avec précision pour chaque MG lourde.
- le terrain : finalement, la défense par quartier facilite considérablement la tâche, en permettant d'isoler les axes d'attaque russes et en limitant les hémorragies. Les strongpoints tels que la GPU, le Lausepelz et le cimetière nord ainsi que le bâtiment LL40 sont d'étonnants points d'ancrage qu'il ne faut pas hésiter à défendre pied à pied. Les marées russes successives ont toutes les chances de se casser les dents sur ces objectifs évidents, il suffit de tenir 3-4 tours en attendant les sutkas qui trouvent là des proies faciles et permettent de retourner la situation à peu de frais.
- les Alarmeinheinten : superbe concept qui permet de disposer (pas avant le tour 3 cependant) d'une souplesse tactique remarquable. Pour ma part, j'ai toujours fait en sorte de disposer de 3-4 squads avec DC et Atr, plus 3-4 leaders dont Scherer, pour faire face aux crises locales. Leur utilité est primordiale et permet de ne pas "gaspiller" trop de troupes en réserve locale pour pouvoir mettre un maximum de monde en première ligne.
En gros, la campagne d'hiver est très prenante : au contraire de ce que l'on peut penser, le joueur allemand y trouve un challenge très motivant, loin de la défense statique soporifique, car il ne sait jamais d'où peut venir l'orage.
Quant au russe, il fait face à une tâche très difficile à accomplir : les moyens ne sont pas plétoriques, la qualité des troupes très moyenne et cette foutue Luftwaffe est un élément de stress constant. La perte de plusieurs chars au Date 1 a psychologiquement été déterminante dans la suite de la campagne vue par le russe, car je n'ai plus acheté de chars par la suite... Et puis cette météo... Le dr de météo est peut-être le moment le plus angoissant du jeu pour le russe (j'ai même failli tricher en relançant le dé une fois, mais je me suis dit que ce n'était pas bien...)
Bravo donc, je ne me suis pas ennuyé et ai découvert des aspects nouveaux à ASL. C'est peut-être là l'essentiel, puisque LFT a montré que le hobbie est une source inépuisable de renouvellement.
N'ayez pas peur des SSR, elles sont l'essence même de ce module et sont finalement très faciles d'apprentissage.