Tour 2. A la faveur d'un vilain jeu de mots, nous pourrions l'intituler un "tour de cons"...
Barns et ses fanatiques nazis a les oreilles qui bourdonnent. Non pas que nos équipages de chars britanniques vitupèrent et injurient l'ennemi, non, trop flegmatiques et fairplay pour cela, tout le monde le sait, mais parce que les moteurs 24 cylindres en H des Typhoon Vb vrombissent au-dessus de leurs casques à pointe ! Et chacun aura en tête cette image de l'envahisseur nazi, les yeux rivés vers le ciel normand. Parfaitement installé dans la peau diaphane du rouquin à moitié irlandais que je représente dignement dans cette partie, je m'autorise derrière l'écran un sourire goguenard qui sied à merveille à mon visage d'ange, bien connu des estivantes fréquentant assidument les plages sablonneuses et douces des Sables d'Olonne. Ouais, je m'égare, mais un peu de douceur dans ce monde de brutes ne fait pas de mal.
Les mouvements de mon adversaire vont être à la fois hésitants et prudents, longeant les murs autant que possible avec ses gros Panthers, non sans avoir envoyé à la boucherie les multiples SPW251 qui garnissent son OB. Les blind hexes sont nombreux et ils en profitent, serrant les fesses à chaque hexagone traversé. Le dispositif au nord bénéficie du support de 37L AA qui, restés en retrait, ne couvrent la pointe du dispositif qu'en area. Certes, cela donne malgré tout du 6FP, soit un DR4 pour parvenir à ennuyer mes Typhoons, mais ils ne sont que deux. Les autres MG de bord, bien que braquées vers le ciel, ne peuvent espérer grand chose avec un malheureusement DR2 pour renvoyer les Jabos à l'aérodrôme. Avance prudente et lente donc, et tel est l'objectif principal de cette épée de Damoclès. Si opportunité, bien évidemment, le professionnalisme des british aurait agi, mais point d'imprudence de la part de Barns. Seul un SPW251 conduit par un ahuri vraisemblablement en état d'ébriété avancée se lancera sur un des cloak du village censé cacher un Bofor et son camion de munitions, ce qui s'avèrera vrai, au grand damne de l'équipage qui se retrouvera Stun sur un coup bien placé mais pas assez détonnant (sur un DR9 pourtant !). L'infortuné explosera en final, à bout portant, le Bofor ayant conservé sa ROF. D'autres SPW s'infiltrent jusqu'à la moitié du village, couvrant les différentes routes d'accès.
Le groupement Ost est plus en difficulté, ayant de plus grandes étendues à découvert à parcourir, et tout le monde à poil dans la verte (la première phase de mouvement ne permet pas d'atteindre le village). Cependant, this fucking bastard bénéficie d'une méga couverture AA, sous la forme de 6 SPW251/21, les fameux pom-pom à 12FP ! Si son placement précédent les place tous en area fire du village, je me retrouve face à 6 fois 6FP potentiellement, avec une ROF de 2 à chaque fois (réduite de 1 en tir AA). Certes, Barns est connu pour avoir une certaine déveine aux dés, en partie grâce à la poupée de paille que je pique régulièrement avant chaque log. Seulement voilà, je ne sais plus où je l'ai mise...
Au déplacement d'un premier Panther, pile dans l'alignement de 3 hexes garnis de fantassins allemands (too tempting, isn't it ?), un Typhoon se stabilise et prépare son approche. Les SPW251/21 sont loin, à +8 hexes, donc area fire, et certains sont même hors portée (+16 hexes). Bah, je me dis que comme d'habitude, Barns va sortir des DR moyens voire péter certains de ces guns. C'est donc en fredonnant un "Typerrary" dans sa moustache épaisse (et rousse je le répète, comme la Guiness), les yeux rivés sur le gros cul camouflé qui défile sur la route poussiéreuse dans l'axe du nez de son appareil, le doigt sur la gâchette prêt à lui lâcher une volée de roquettes dans la gueule, que le pilote se positionne. Et là. Et là... l'incroyable se produit. Barns sort un DR3. Oui, vous avez bien lu, un 3. Le carburateur percé, le réservoir en miette, le pilote meurt aspergé d'huile et d'essence en feu... La rage aux lèvres, le second pilote suit son infortuné compagnon et pique sur le Panther. Et là. Et là... l'autre connard de SPW qui avait tiré précédemment et conservé sa ROF remet ça !!!!! DR3 ! Vous y croyez vous ? Moi pas. Je saute sur place, piétine, bave, éructe de colère, maudis la terre entière sauf l'Angleterre, insulte la Queen et le Führer en même temps et vais me coucher.
Le lendemain, le courageux 3ème pilote commencera sa descente derrière ses camarades mais se cabrera au dernier moment. Faut pas déconner...
En tout cas, force est de constater que j'ai très mal joué l'aspect interarmes... Mortecouille... C'est en forgeant que l'on fait des clous en fer.
Du coup, les 2 panthers du groupement Est parviennent à l'orée du village et s'y positionnent face au S-E. Les SPW demeurent en arrière et l'observateur d'artillerie prend son temps pour repositionner la prochaine salve.
Son infanterie sera moins chanceuse : le fameux alignement cosmique signalé plus haut, 3 hexagones contigus à découvert le long d'une haie, qui envisageait de faire taire un Bofor dévoilé à l'autre bout du champ. Eh ben ce dernier, magnifiquement servi par un équipage aguerri, vétérans d'Afrique, accumulera les ROF et procèdera à un cours de boucherie-charcuterie accéléré, éliminant coup sur coup et malgré le concealment des pauvres gars, deux squads d'infanterie et un leader 8-1. Le 3ème bénéficiera d'un coup de mou du crew qui perdra finalement sa ROF, après tout de même 4 (ou 5 ?) très beaux tirs. L'échange parait dérisoire avec les Typhoons, mais tout compte fait, ce n'est pas si mal, Bruno ne disposant que de 4 squads au total dans ce secteur.
De mon côté, je procède à un regroupement à l'entrée sud du village, interdit par la présence de l'artillerie et de quelques SPW. Je panse mes plaies, regroupe mes troupes, et place mon dispositif en défense pour recevoir d'éventuels assaillants blindés (avec mes chaussettes remplies d'essence).
Plus à l'Est, mes Shermans s'en vont chatouiller les SPW restés en retrait pour forcer les Panthers à venir me chercher. L'infanterie prend possession du premier hameau de 3 maisons qui verrouille la route Sud et se dirige vers le second (en bord de carte).
En résumé, ça commence doucement à chier dans la colle, et la pression allemande se fait sentir comme à la sortie d'une tireuse à bière...