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INOR CGIII - Flanking the Maginot line>

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Petite correction éventuelle sur les RG charts : les RG O5 (français) et O6 (allemand) renvoient à la CG SSR 6.1.
Il s'agit en fait de la CG SSR 5.1
Heiður , Hugrekki , Aga og Hollusta
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Teste, teste!
Fait :-)
Bon, les entrechments ont gâché mon plaisir. Par contre, ceux qui n'avaient pas trouvé d'abri ont pris cher. Pas de pertes sèches cependant, les DR ont eu pitié.
Evidemment, il a fallu qu'un hexagone de Woods pile poil devant une tranchée prenne feu... Heureusement, ça ne va pas s'étendre, mais ça réduit le chemin d'approche des légionnaires.
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Le jour des héros.
"Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est purement fortuite".

En cette fin de mois de mai, les frustrations sont nombreuses dans chaque camp.
L'état-major allemand se plaint à tous niveaux de la lenteur de l'avance : les gains territoriaux sont faibles et la résistance des français laisse peu d'espoir de pouvoir s'emparer d'Inor dans les prochains jours.
A Martincourt, les officiers généraux français se lamentent quant à eux des pertes humaines élevées et de l'incapacité à résister contre un ennemi supérieur en nombre. Dans les bois d'Inor, même la ligne de défense établie par la 6ème DINA n'a pas été à même de faire face aux assauts allemands : des 6 points d'appui tenus par le 11ème REI et le 36ème RI (d'Ouest en Est : Anne-Marie, Béatrice, Claudine, Dominique, Eliane et Gabrielle), le premier est tombé le 20 face à une attaque de soldats du génie allemand. Le même type d'assaut est donc à prévoir sur les autres points retranchés et l'inquiétude des officiers trouve écho auprès des hommes sur le terrain.

*****

Bois d'Inor, 100m au SE d'Anne-Marie, le 23 mai 1940, 10h43.

Le sergent Colin pose un genou à terre au milieu de ses hommes. L'inquiétude se lit sur beaucoup des visages familiers qui l'entoure.
Le bombardement que vient de déclencher l'artillerie française sur le point retranché d'Anne-Marie marque le début de l'attaque planifiée pour le reprendre.
Sur sa gauche, Colin se sait appuyé par une petite trentaine de solides gaillards, les corps-francs de Leroy.
Deux sections du REI participent à l'assaut : celle de Lioubovski et la sienne. Au total, une centaine d'hommes aguerris au combat.
Plus au sud, le 36ème a rassemblé plus de 150 hommes pour prendre les allemands en tenaille.

Furtivement, les soldats français s'avancent en ligne dans les bois sombres. L'intensité du bombardement décroit peu à peu pour finalement s'éteindre lorsque les avant-gardes atteignent les tranchées d'Anne-Marie. Colin pousse ses éclaireurs vers les positions ennemies pour dévoiler leurs forces et pouvoir indiquer aux sapeurs de la Légion les points faibles de la défense. Les charges explosives qu'ils ont apportées devraient sérieusement les secouer et permettre d'atteindre rapidement les objectifs.
Les hommes du 36ème sont arrivés en premier au contact. Le feu d'enfer des armes individuelles qui vient de se déclencher marque le début des combats.
Le sergent Colin voient soudain les arbres s'embraser de nombreux coups de départ à quelques dizaines de mètres devant lui. Presque aussitôt, le reflux précipité des éclaireurs lui indique que l'affaire est mal engagée et que la résistance est plus forte que prévue, comme si les allemands étaient eux mêmes en passe de monter une attaque. En tout cas, le bombardement ne semble pas avoir désorganisé leur défense.
Des hurlements éclatent : un corps-à-corps furieux vient de s'engager avec le groupe de droite. Le premier d'une longue série.
Colin ordonne à ses hommes de glisser sur la gauche afin de prendre à revers les boches assaillis par le 36ème. L'attaque progresse et la section de Colin est en passe d'atteindre la lisière du bois. Celle de Lioubovski relance l'attaque sur Anne-Marie mais elle est rapidement repoussée dans le sang.
Les allemands résistent comme des diables, dos au versant nu des hauteurs d'Inor. Plusieurs groupes ennemis contre-attaquent et repoussent les fantassins français.
Les derniers 40 mètres semblent toutefois infranchissables : les allemands s'agglutinent derrière les arbres, subissant de lourdes pertes mais résistant farouchement.
Les combats rapprochés se multiplient et la furie s'empare des hommes des deux camps. On tranche, on perce, on mord, on meurt... Colin est effaré par la violence des combats. Les hommes ne cessent de courir vers l'arrière pour y être ralliés in extremis par Sanchez et lui-même et repartir au casse-pipe.
Le 36ème ne démérite pas, mais partout les réserves s'amenuisent et les chefs d'unités sont bientôt contraints de rassembler les survivants pour former une ligne homogène. Quelques coups de feu sont encore échangés et un sous-officier allemand est vu en train de s'effondrer les mains portées sur son abdomen alors que ses hommes l'apostrophent : "Münster ! Nein !..."

Une plus grave nouvelle parvient alors aux oreilles du sergent Colin : une estafette a atteint essoufflée les arrières de Lioubovski en l'informant d'une violente attaque sur Eliane et Gabrielle, ce que craignait l'état-major. Aussitôt, Lioubovski a cédé le commandement à Colin et rassemblé une poignée d'hommes pour tenter de secourir les points d'appui attaqués.
Au même moment, on apprend que l'adjudant Leroy, qui commandait les gars du corps- franc, a été tué dans un corps-à-corps sanglant.
C'est à cet instant de flottement dans la ligne des légionnaires que les allemands décident de contre-attaquer. Entre Anne-Marie et Béatrice, plusieurs dizaines de boches se lancent à l'assaut. Les soldats français qui ne peuvent pas s'enfuir sont pris en combat rapproché. Les grenades explosent à intervalles serrés et les cris des combattants sauvagement entremêlés supplantent les échanges de coups de feu.
Face à la menace d'être encerclés, les défenseurs de Béatrice réagissent immédiatement. A sa tête, l'adjudant-chef Vitry, un ancien de la guerre d'Espagne : il surgit comme un diable des tranchées avec une vingtaine d'hommes rassemblés à hâte. Aux cris de "No Pasaran ! A moi la Légion !", le juteux et ses hommes se ruent sur les assaillants. Les balafres qui défigurent le visage de l'adjudant-chef, stigmates indélébiles de sa participation héroïque à la bataille de Teruel en janvier 38, se teintent de rouge sang lorsqu'il se jette au milieu d'un paquet compacte de Grenadieren. Une partie de ses hommes ne l'a pas suivi malgré ses imprécations et menaces hautement imagées mais un second groupe a répondu à ses cris de ralliement : "morte couille, sortez-vous les doigts du cul et suivez-moi en enfer !". Malgré une nette infériorité numérique, ils parviennent à stopper puis à annihiler une vingtaine de soldats allemands, Vitry jouant de sa pelle de tranchée comme un enfant le ferait avec un hochet, entaillant la chair et fracassant les crânes en riant comme un dément et insultant l'ennemi dans la langue de Cervantes. En entendant les bruits du combat, Colin envoie une dizaine de légionnaires, eux-mêmes sortant tout juste d'un combat victorieux, aider ses frères d'armes.
Faute de combattants, le silence tombe soudain sur les bois ensanglantés. Vitry et Colin rassemblent les survivants et se replient à l'abri des arbres. Les blessés sont trainés vers l'arrière.
Chaque camp meurtri panse ses plaies béantes : les soldats errent entre les arbres à la recherche de leurs camarades incapables de rejoindre leurs arrières, sans que l'adversaire ne déchaine de nouveaux tirs, comme d'un commun accord.

Par la route de Malandry, les survivants d'Eliane et de Gabrielle rapportent la perte des deux points d'appui. Assaillis par une compagnie entière de Grenadieren et un groupe de Pionieren, ils ont dû abandonner les positions fortifiées après de furieux combats rapprochés. Sans réserves suffisantes, la situation est devenue intenable et la majeure partie du matériel de soutien a dû être laissée dans les tranchées aux mains des boches.
L'aile droite de la défense a cédé. Anne-Marie n'a pas pu être reprise. La situation est devenue critique pour le REI.

*****

Route de Martincourt, à l'entrée sud d'Inor, 23 mai 1940, 10h34.

Une section de Hotchkiss 39 remonte la route de Martincourt en direction du village d'Inor. A sa tête, le sous-lieutenant Naud, le buste sorti de l'étroite tourelle de son char, un foulard de soie jaune crânement noué autour de son cou flotte au vent printanier. Il ressasse dans sa tête la mission qui lui a été confiée et dont il a assuré au commandant de compagnie, le capitaine Richard, qu'elle serait victorieusement accomplie : appuyer l'assaut d'infanterie sur le cimetière d'Inor, s'emparer du pont sur le ruisseau du fond de la Noue et bousculer les forces ennemies au Nord du village.
D'un coup d'oeil en arrière, Naud s'assure que les deux autres chars maintiennent l'allure. Comme à la parade. Avec une pointe de mélancolie, Naud se remémore les cours de l'école de Saumur : pêle-mêle, les thèses et écrits de Doumenc, Pigeaud ou Héring lui reviennent en tête, de même que les révolutionnaires idées de Lançon ou de De Gaulle. Il se rappelle que son intérêt poussé pour les théories embryonnaires défendues outre-Rhin qui lui valurent le surnom affectueux de Herr Doktor.
Le brillant sous-officier est aujourd'hui en passe de mettre en application ces enseignements et accomplir le devoir pour lequel il s'est engagé en 1935.
Naud lève les yeux vers le ciel est clair, seulement entâché par deux minuscules points noirs au loin : certainement des corbeaux attirés par les rumeurs des combats naissants.

Les chars s'engagent dans la rue principale d'Inor alors que des obus commencent à tomber au nord du village. Allemands ou français, peu importe. D'un signe de la main, le sous-lieutenant fait bifurquer les blindés sur la route de l'écluse : à la hauteur de l'église, deux chenillettes chargées de fantassins débouchent sur la gauche des chars. La colonne quitte le goudron pour s'engager vers le nord et contourner le château d'Inor.
Avant de quitter la route, le sous-lieutenant aperçoit un homme qui lui fait un signe amical depuis le pont d'une des péniches amarrées sur la rive Est de la Meuse. Il lui répond machinalement en esquissant un sourire.

Le caporal Boudrenghien a choisit cet emplacement pour guider les tirs de l'artillerie régimentaire qui va appuyer l'assaut combiné. Il appartient au 136ème régiment de forteresse dont les bataillons d'infanterie ont été retirés du front quelques jours auparavant mais dont les pièces d'artillerie continuent de soutenir la défense d'Inor. Quelques minutes avant le passage des Hotchkiss, le caporal a transmis les coordonnées du cimetière pour que les canons de 75 pilonnent les tranchées occupées par les boches. La première salve est tombée au moment même où les allemands quittaient leur abri pour relancer l'assaut sur le village. Bien mal leur en a pris.

 Naud lève la main une nouvelle fois et l'abat devant lui, pointant vers le cimetière : "en avant" !. Le buste du sous-lieut est soudain violemment poussée par une main invisible sur la gauche de la tourelle. Affalé sur le métal froid, il réalise en une seconde que son char a été touché pour un projectile ennemi. La chenille de droite s'étale inerte sur le sol à l'arrière du véhicule qui poursuit sa course en crabe pendant quelques mètres avant de tomber inerte dans la verte. Sous les yeux abasourdis des deux hommes d'équipage, le sous-lieutenant laisse éclater sa stupeur mêlée de colère : "nom de D... de bordel de m erde ! Ils nous ont eu ces salauds ! Ouvrez le feu !" Le canon de 37 démodé se met à cracher sur le mur du cimetière d'où semblent provenir les tirs. Un canon anti-chars de 37mm !
Les deux autres chars dépassent celui du chef de peloton qui leur enjoint hystériquement de poursuivre l'assaut, suivis par les deux fragiles chenillettes. Les allemands s'acharnent sur le véhicule de Naud, laissant ainsi les autres véhicules blindés dépasser le château puis rejoindre la route principale. Les véhicules empruntent à nouveau la route principale vers la sortie du village. Ils devancent de quelques mètres les fantassins qui chargent les allemands défendant le cimetière.
Dans l'enfilade de la D964, camouflé derrière le talus et les platanes, un autre canon de 37 anti-chars a pris pour cible le Hotchkiss de tête : à une cadence infernale, il enchaine les tirs sur le char qui finit par s'immobilier sur la chaussée, chenille sectionnée. L'équipage français reste à bord et riposte comme il le peut.
Les autres véhicules dépassent l'animal blessé lorsque soudain, le visage du sous-lieutenant Naud se met à pâlir comme de la chaux. La silhouette des corbeaux qu'il avait aperçus au loin sur la route de Martincourt grossie à vue d'oeil pour se transformer en oiseau de proie : des Stukas ! Les deux avions allemands ne tardent pas à apercevoir les véhicules français qui remontent la départementale. Le premier d'entre eux amorce son piqué en déclenchant son affreuse sirène de mort. Derrière le char de Naud, les pom-pom des canons de 20mm anti-aérien crachent frénétiquement leurs obus. Le Stuka se cabre et reprend son vol en direction de l'Est, laissant derrière lui une bombe de 150kg filer vers le Hotchkiss de tête. Le second bombardier se lance à son tour vers le sol : cette fois-ci, un des canons anti-aérien parvient à le prendre dans son viseur. Les projectiles touchent distinctement l'avion mais ricochent sur son blindage. Des étincelles apparaissent clairement à plusieurs reprises sur le fuselage. C'en est trop pour le pilote qui n'a pas eu le temps de déclencher sa sirène et s'applique à effectuer en urgence une manoeuvre évasive pour échapper aux tirs mortels. Il disparait précipitamment vers l'horizon, abandonnant sa chasse.

Pendant ce temps, le sergent Tinture continue de diriger l'attaque d'infanterie sur le cimetière. Le pilonnage de l'artillerie allemande a bien empêcher une section de contourner la défense allemande par la droite de la route principale à travers champs, laissant les chars avancer sans protection sur ce flanc, mais ses hommes sont parvenus à stopper net puis repousser les boches qui avaient débouché du petit bois au sud du cimetière.
C'était à leur tour de mener l'assaut.
Le sergent exhorte ses hommes à fondre sur la défense allemande. Une section, puis deux, puis une troisième se lance dans la bataille sous le couvert de l'artillerie efficacement guidée par le caporal Boudrenghien (ses tirs permettront de mettre hors d'état de nuire le canon anti-chars de 37 qui s'obstinait à vouloir détruite le char du sous-lieutenant Naud). Les hommes atteignent les tranchées où de nombreux grenadiers allemands ont trouvé refuge après l'échec de leur attaque initiale. Certains sont faits prisonniers mais d'autres résistent. Sous le feu de mortiers de 81 et d'un canon de 150mm, les soldats français se lancent en combat rapproché. Les pertes montent mais les allemands sont littéralement bousculés. Ils s'enfuient en pagaille vers le nord, passant le mur du cimetière pour se retrouver piégés par les tirs de notre artillerie.
Le premier a reprendre pied dans le cimetière est le caporal-chef Bonhomme. Ce sous-officier aguerri au regard d'aigle enjambe prestement le mur Ouest et retombe lourdement parmi les tombes. Une douleur fulgurante lui transperce la hanche. Pas le temps de se plaindre. Malgré la douleur aigüe ressentie à la suite de cette mauvaise chute, il se glisse vers le mur nord, bientôt rejoint par un groupe de fantassins enhardis par l'audace du caporal-chef. Un autre groupe surgit à l'entrée du cimetière. Les soldats français sont aussitôt accueillis par une volée d'obus de 81, les forçant à prendre couvert derrière le parapet du muret. Un pélot de 150mm tombe alors à moins de 20m de Bonhomme, le projetant tel un pantin désarticulé contre le monument aux morts de la 1ère guerre érigé au milieu des sépultures. Complètement abasourdi, les tympans crevés, il n'entend même pas les Stukas qui piquent sur le cimetière et mettent en déroute les soldats français au seul son de leur maudite sirène. Il reprend le chemin des tranchées en titubant. Les yeux injectés de sang, il jette un regard par dessus son épaule pour apercevoir avec satisfaction les allemands décamper vers le ruisseau, poursuivis de près par les chenillettes et un char Hotchkiss entourés de fantassins vociférants.
Une chenillette traverse même en trombe le pont sur la Noue, remonte la D964 pendant quelques dizaines de mètres avant de rebrousser chemin, privée de plus de support.
Une nouvelle fois, le cimetière est repris.
Frustré de ne pas avoir pris par au combat, le sous-lieutenant Naud se réconforte en se disant que de retour au cantonnement, il pourra mettre la dernière main à son mémoire sur "l'emploi optimisé des forces mécanisées sur un éventuel théâtre d'opérations malgache". Il en profitera pour glisser à son commandement une note relative au renforcement des protections des chenilles et trains de roulement des chars H39. Et puis il finira de relire Clausewitz, ça ne mange pas de pain, et puis de toute façon il ne va jamais au mess.
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Pertes françaises : 70 CVP (20,5 squads pour moitié appartenant au REI, 4 leaders, 1 H39, les deux autres immobilisés, seront évacués en refit phase, 3 mortiers dont 1 de 81, 1 canon d'infanterie de 37) - Capture de 3 LVP
Pertes allemandes : 51 CVP (18,5 squads et 5 leader dont Münster grièvement blessé, 1 AT de 37, 6 MGs) - Capture de 6 LVP

Encore une victoire allemande.
Fait marquant de ce Date : la férocité des combats dans les bois. La quasi-absence de LOS dicte les règles de combat qui deviennent automatiquement rapprochés et se transforment très souvent en CC (7 CC ont par exemple été déclenchés simultanément durant le tour 3 !).
Dans ce contexte particulier, les leaders prennent toute leur importance : ralliement des troupes à un rythme effréné, DRM en CC voire pour l'ambush qui est systématique, augmentation de la vitesse de déplacement des réserves ou des troupes exploitant une percée. Ceci explique cela, les pertes sont à la hauteur de leur engagement dans les combats.

Comparé à l'intensité et de la létalité de ce type d'affrontement en milieu fermé, le combat urbain ressemble à un jardin d'enfants.
Hola Amigo, il s'appelle comment au fait ce module ? 8)
« Modifié: 19 Décembre 2021, 13:29 par Hill621 »
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Dernier Date en vue  :pleure:

Le camp français comptabilise encore 64 squads et 12 leaders (1 leader pour 5 squads environ) avant achat des RG, ce qui représente une importante force.
Il demeure nettement en infériorité s'agissant des armes de soutien (HMG, MMG et mortiers)
Il tient cependant le village d'Inor, son cimetière et le pont sur le ruisseau du fond de la Noue, soit 15 LVP.
Les côtes 326 et 321 et les bois environnants représentent 29 LVP.
En théorie donc, les français disposent donc d'une belle option sur la victoire finale à la veille de ce dernier Date.

De leur côté, les allemands rassemblent encore 51 squads et 14 leaders (1 pour 4 squads environ, bon ratio), avec un net avantage en armes lourdes.

Les deux camps subissent une perte d'ELR pour cette fin de campagne et tombent donc à 3.
Le plein de CPP/CSPP donne : 19/9 pour le français et 17/8 pour l'allemand. Encore de quoi s'amuser.

*****

A mon sens, le français peut gagner en tenant Inor coûte que coûte. L'effrayant combat dans les bois m'a sérieusement calmé et de toute façon, continuer de tenir les points fortifiés encore entre nos mains (Béatrice, Claudine et Dominique) semble parfaitement inutile et futile.
Changement de tactique sur les collines boisées donc.
Plutôt que de vouloir reformer une ligne plus au sud, je choisis la défense élastique et la formation de bouchons destinés à n'effectuer que des actions retardatrices sur les chemins qui mènent à la côte 326.
La ligne d'arrêt est marquée par la route forestière qui coure au pied de la côte 321 qui elle, devra être défendue jusqu'au dernier homme. Mais cela ne devrait pas arriver si ma tactique fonctionne : les allemands n'auront tout simplement pas le temps de progresser jusque là, en tout cas en nombre suffisant pour s'emparer des 13 LVP que je compte conserver au sud de la ligne 43. Le reste, je m'en tamponne.

En parallèle, il FAUT tenir Inor au moins à partir de son château. Pour cela, une forte action retardatrice est attendue dans la partie nord du village jusqu'au carrefour avec la route de Malandry.
Les Panzers sont attendus et les moyens anti-chars seront donc renforcés et concentrés dans le village (2,5 PP).
Le village sera fortifié autant que possible (5 PP).
Une réserve mobile sera créée pour offrir plus de flexibilité au dispositif (2 AMD 35 et une section de motocyclistes hors carte, 5 PP)
Enfin, deux modules d'artillerie (105 et de 155mm) seront mis à disposition de la défense (8,5 PP).
Plus que de coutume, l'artillerie divisionnaire pilonnera les arrières ennemies pour empêcher la montée des renforts allemands (7 PP).

*****

Pour l'allemand, cette fin de campagne prend l'allure d'une humiliante déconvenue.
Malgré leur supériorité matérielle, les soldats allemands n'ont pas réussi à concrétiser leurs victoires précédentes et à briser l'ennemi.
Les percées effectuées n'ont pas pu être exploitées et le jour de repos accordé en milieu de campagne a été fatidique.

Alors que reste t-il comme option pour la glorieuse Wehrmacht ?
Ne laisser que 22 LVP ou moins aux français à l'issue des 5 tours à venir (autant parier sur ça, 1 seul Date est parvenu à durer 7 tours) parait virtuellement impossible tant la zone à conquérir est vaste.

Les conditions de mort subite impose à ce stade de :

- s'emparer de la ferme de Soiry : mission accomplie
- s'emparer de la route forestière Inor-Malandry : faisable, objectif à atteindre.
- s'emparer de la route Inor-Mouzon : mission quasi-accomplie, objectif à compléter
- s'emparer du village d'Inor : mission compliquée si l'on en croit les expériences précédentes (nous sommes loin du coup de main du 15 mai) mais c'est l'objectif principal
- sortir au moins 20 EVP par le sud de la carte ou par UU44 (attention, c'est noté U44 dans le livret !) : cela représente 4 AFV parmi ceux disponibles sur la table des RG ou 10 squads, une broutille hein ?....

Pas le choix, on va tenter la mort subite.
Retour à la Blitzkrieg donc (attack chit pour 1 PP) avec achat de Panzer, d'automitrailleuses  et d'une section de motocyclistes (11 PP hors carte).
La préparation du terrain sera effectuée par l'OBA : un module de 150mm avec prereg sur le château (6 PP) et un autre de 105 pour le début des combats (4 PP).
Tout ça est bien maigre et très très aléatoire, mais j'ai dû merdé à un moment de la CG et j'en paye les conséquences sur le dernier Date.

Mais ça va être fun quand même ! 8)
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Frustré de ne pas avoir pris par au combat, le sous-lieutenant Naud se réconforte en se disant que de retour au cantonnement, il pourra mettre la dernière main à son mémoire sur "l'emploi optimisé des forces mécanisées sur un éventuel théâtre d'opérations malgache". Il en profitera pour glisser à son commandement une note relative au renforcement des protections des chenilles et trains de roulement des chars H39. Et puis il finira de relire Clausewitz, ça ne mange pas de pain, et puis de toute façon il ne va jamais au mess.

 :-D :-D :-D génial
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Frustré de ne pas avoir pris par au combat, le sous-lieutenant Naud se réconforte en se disant que de retour au cantonnement, il pourra mettre la dernière main à son mémoire sur "l'emploi optimisé des forces mécanisées sur un éventuel théâtre d'opérations malgache". Il en profitera pour glisser à son commandement une note relative au renforcement des protections des chenilles et trains de roulement des chars H39. Et puis il finira de relire Clausewitz, ça ne mange pas de pain, et puis de toute façon il ne va jamais au mess.


je suis à deux doigts de signaler ce fil au modérateur, attention - et sans whisky avant, je précise !
« Modifié: 19 Décembre 2021, 19:20 par pnaud »


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Ca va être chaud pour les Alleamnds en effet !

Tu n'as plus de 'dawn' attacks pour augmenter la durée des scénarios ?

Lionel

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Mais si ! Il m'en reste 1 !
Merci Lionel, tu viens de redonner une petite chance supplémentaire aux allemands pour tenter de l'emporter.

Je me lance néanmoins un challenge : dépasser la ligne de front atteinte fin mai 1940 IRL.
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Mais si ! Il m'en reste 1 !
Merci Lionel, tu viens de redonner une petite chance supplémentaire aux allemands pour tenter de l'emporter.

Je me lance néanmoins un challenge : dépasser la ligne de front atteinte fin mai 1940 IRL.

Cela me semble un bon challenge !

Il faut ramener le front sur la route Inor - Malandry. C'est faisable il me semble.



Lionel
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Il faut ramener le front sur la route Inor - Malandry.

CHEF, OUI ! CHEF !  :teuton:
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Jetzt oder nie.

*****

Inor, le 27 mai 1940

L'Hauptmann Ziegler s'affairait à ranger les cartes qu'une dernière fois il venait de consulter avec les 3 autres commandants de compagnie. Dans la pièce principale de la ferme de Soiry, l'Oberst Richtenburg avait clôturé sa conférence d'état-major sur ces mots : "c'est maintenant ou jamais".
A peine avait-il échangé quelques mots avec ses homologues que Ziegler reprenait le chemin de la première ligne. Quinze minutes plus tard, après avoir traversé furtivement les bois et rampé pendant quelques dizaines de mètres à découvert, il se laissait tomber dans le pli naissant du ruisseau du fond de la Noue, à l'endroit où le ru laissait couler ses premières larmes avant d'aller grossir le cours de la Meuse (UU31). Il enfonça les talons de ses bottes crottées dans la terre meuble, empoigna ses jumelles et scruta les positions françaises proches à travers la grisaille de l'aube. Le bois qui s'étalait sur une centaine de mètres de large en face de lui abritait les premières lignes françaises : au moins deux sections en assuraient les accès Nord et Est, tout en gardant la D964 sous le feu de leurs mitrailleuses (7 squads, 1 leader, 2 MMG et 1 LMG). Derrière lui, l'observateur d'artillerie du bataillon, allongé derrière un arbre, active le laryngophone de son DKE 38 : une batterie de 105mm doit prendre pour cible le cimetière en contrebas et clouer ses défenseurs.
Ziegler porte les yeux sur sa Hanhart, une magnifique Calibre 40 que lui avait offerte son épouse en décembre 1939 pour leur 5 ans de mariage. Les secondes s'égrènent avec une infinie lenteur vers l'heure convenue pour l'assaut. Ziegler pince soudain le canon de son sifflet avec les lèvres. 6h00. C'est maintenant.
La section qui s'étire sur sa gauche et sa droite ouvre le feu simultanément. En face, les balles font gicler la terre sur le bord de la tranchée française et déchiquètent les branches basses des arbres. Des cris d'alerte, puis de panique se succèdent dans le camp ennemi. Des obus fumigènes libèrent leur voile pudique sur l'extrémité Ouest des tranchées ennemies. Ziegler se redresse, lève la main droite et ordonne aux Grenadieren de la deuxième section de lancer l'assaut sous le tir de couverture de leurs camarades. Les hommes s'élancent sur le terrain nu. Une centaine de mètres à parcourir sous le regard de l'adversaire. Abasourdis et aveuglés, les français peinent à ajuster leur tir. Quelques hommes craquent cependant.
Au pied de la pente, Ziegler peut apercevoir des hommes de la 4ème compagnie de son ami Brünner qui se ruent sur les lignes françaises : une section, menée par un hardi sous-officier, parvient à gravir la pente et menacer directement le flanc gauche de la position prise d'assaut par Ziegler. La première phase de l'attaque se passe comme prévu. Les tirs de suppression ont été particulièrement efficaces.

*****

Le caporal-chef Bonhomme rêvassait dans le fond de sa tranchée abritée derrière le mur d'enceinte du cimetière. Revenu la veille au soir de l'hôpital militaire où sa hanche et sa commotion avaient rapidement été prises en charge, il pouvait se targuer d'avoir de la chance. Son vol plané contre le monument aux morts, le 23 mai dernier, aurait pu lui être fatal. Mais plus de peur que de mal, et les médecins l'avaient laissé repartir après 3 jours de repos. Sa hanche le faisait certes encore souffrir, mais peut-être était-ce simplement le résultat des fougueux coups de reins dont il avait gratifié l'infirmière de l'hôpital militaire. Bah, il fallait bien que jeunesse se passe, et qui pouvait dire de quoi le lendemain serait fait.
Pooooof... Pooooof !
Le capo-chef reconnût sur le champ le bruit caractéristique des obus fumigènes, PhF. Sautant immédiatement sur ses pieds, il aperçoit sans peine les colonnes de fumée qui commencent à s'élever dans le cimetière même et sur la gauche.
Coups de sifflets. Les boches attaquent à nouveau.
Bonhomme hurle ses ordres. Les 40 hommes placés sous son commandement se mettent en position : une vingtaine demeure dans les tranchées tandis que les autres se pressent contre les murs pour stopper l'attaque ennemie. Après les coups de sifflets distinctement perçus par le caporal-chef, ce sont des ordres beuglés en allemand qui lui parviennent aux oreilles. Des grenades explosent près de l'entrée du cimetière. Des appels à l'aide se font entendre. Bonhomme rassemble un groupe à grands renforts de menaces et se lancent à l'assaut. Dans le cimetière, une indescriptible mêlée voit casques Adrian et Stahlhelm se mélanger. Dans un premier temps, les allemands sont repoussés avec pertes et fracas, mais l'ennemi arrive toujours plus nombreux. Soudain, une salve d'obus d'artillerie tombe dans le dos du caporal-chef et de ses hommes. En même temps, les tirs d'armes lourdes criblent les tombes d'éclats. Plusieurs soldats sont blessés. Les autres baissent la tête ou la perdent. Bonhomme ne peut empêcher ses hommes de flancher : la capture est proche, les boches sont partout. "Foutons le camp !" hurle t-il à la cantonade. Lui-même tourne les talons et saute par-dessus le mur Sud du cimetière. La fuite désordonnée se transforme rapidement en véritable boucherie : les soldats ne peuvent trouver leur salut qu'en bravant le bombardement de l'artillerie allemande. Dans leur course effrénée contre la mort à travers les arbres fruitiers, les hommes rencontrent des centaines d'éclats de métal et de bois qui les transpercent comme de vulgaire feuille de buvard. Lorsque Bonhomme atteint enfin le bosquet d'arbres après le cimetière et qu'il se jette au pied d'un tilleul centenaire, il est seul. Tremblant, les yeux exorbités par la peur, sa gorge laisse échapper quelques borborygmes avant qu'il ne sombre dans un profond sommeil (DR12 au ralliement et wound severity dr 5).

Soigné dans un hôpital de campagne allemand, le caporal-chef se remettra de ses blessures subies au front de longs mois après . Profondément affecté par la défaite de la France, il intègrera le Parti populaire français en 1941 et rejoindra la LVF l'année suivante. Il combattra sur le front de l'Est et comptera parmi les derniers défenseurs de Berlin en 1945 où il disparaitra sans laisser de traces.

*****

Köhler et Priem commandent tous deux une compagnie du IIème bataillon de l'nfanterie-Regiment 196. Ces dernières semaines, ils ont eu tout le loisir de s'accoutumer aux dangers et aux mauvaises surprises des combats dans les bois d'Inor. Depuis deux jours, ils ont chacun reçu des renforts leur permettant de compléter les effectifs de leurs unités respectives.
La mission qui leur a été confiée par Georg Braun est de s'emparer de la route Inor-Malandry qui traverse les bois, et de pousser au sud de cette artère, si possible en coiffant la côte 326.
Les reconnaissances menées depuis la veille font apparaitre que les français ont changé littéralement de stratégie : plus de points d'appui fortifiés, mis à part à la sortie Ouest des bois, mais une ligne sans cesse changeante de groupes de légionnaires mobiles et aguerris. Insaisissables, ces groupes, de la taille d'une section, arpentent les bois en changeant constamment de position, s'apportant soutien les uns aux autres. Ainsi, aucune patrouille de reconnaissance n'a été à même de s'enfoncer de plus d'une centaine de mètres au sud de la route principale. Ni Köhler ni Priem ne savent se qu'ils vont trouver en face d'eux.
Ensemble, ils ont mis au point une tactique qui devrait leur permette de remplir leur mission : les compagnies seront scindées en trois groupes distincts, espacés d'une cinquantaine de mètres. La progression s'effectuera furtivement en une ligne disciplinée, précédée par quelques éclaireurs. Au premier contact, la section adjacente joint ses forces et bouscule l'ennemi, quel qu'en soit le prix. La percée effectuée doit aussitôt être exploitée avec tous les moyens disponibles à proximité. Audacieux et risqué si l'ennemi est en force, mais rien ne semble indiqué que les français se soient renforcés ces derniers jours.

6h00. La progression débute. A l'arrière, quelques groupes finissent de nettoyer les tranchées abandonnées par les français, au cas où. La route de Malandry est atteinte à ses deux extrémités : la jonction entre les compagnies est faite quelques minutes plus tard en son milieu. La colonne blindée qui doit enfoncer le flanc des français dans le village d'Inor déboule sur l'asphalte : des motocyclistes précèdent des automitrailleuses et 3 Panzer. La poussée continue. Sur la gauche  de la 1ère compagnie, des légionnaires s'opposent aux Grenadieren : une fois le contact établi, les soldats de Priem se lancent en corps-à-corps et éliminent leurs adversaires, non sans subir des pertes. Mais le reste de la section française semble perdre pied. Une course s'engage : d'un côté les légionnaires tentent d'échapper à la capture ou la mort, de l'autre les Grenadieren cherchent à les déborder. Priem poussent ses hommes toujours plus à travers les arbres, sans considération des risques. La côte 326 est conquise en pleine poursuite. La 1ère compagnie exécute alors un mouvement tournant vers l'Ouest, dans le dos de la défense française que Köhler s'emploie à coller pour l'empêcher de détaler trop vite.
Les français sont en pleine déroute. La côte 321 semble à portée de main.

*****

L'adjudant-chef Vitry est tendu. Il se sentait plus à l'aise à défendre des tranchées bien aménagée que de jouer au chat et à la souris dans ses bois humides. Les hommes sont fatigués. Le rata n'est même pas parvenu à eux ce matin. C'est pire qu'en 38. Au moins en Espagne, on pouvait manger sur le terrain et la populace aidait les combattants étrangers, En tout cas républicains. Tout ça pour ça.
Le juteux sursaute. Des coups de feu éclatent sur sa gauche. Les gars placés en sonnette.
"Hostia puta ! Ils remettent ça !"
Durant la dizaine de minutes qui s'ensuivent, Vitry tente d'extirper sa section des griffes des allemands. Ce n'est plus un champ de bataille, mais un champ de courses ! Cinq cent mètres les séparent du dernier point d'appui sur la route forestière (UU45). Cinq cent mètres à faire le coup de feu. Cinq cent mètres à tenter de rallier les hommes. Cinq cent mètres à suer pour épargner le sang de ses soldats. Mais Vitry est un dur et ses hommes sont coulés dans l'acier. Un petit groupe d'allemands atteint la lisière de la clairière sur la droite française pour se faire cueillir par un mortier de 60. Vitry envoie ses hommes contourner les marauds et les fait capturer.
Derrière lui, un feu nourri éclate : les allemands viennent d'atteindre la ligne de tranchée qui protège l'accès à la côte 321. Ils ne la prendront pas aujourd'hui.

L'adjudant-chef Vitry n'acceptera pas la défaite de 40. Il quittera l'armée avec pertes et fracas, refusant de collaborer et de rejoindre l'armée de Vichy. En 1941, il rejoint les rangs de la résistance grecque puis parvient à s'embarquer pour la Crète. Parfaitement anglophone, il est incorporé dans un régiment sud-africain et se bat en Libye contre les troupes de Rommel. Son expérience des combats l'amène à se faire coopter par les forces spéciales britanniques, les SAS, au sein desquelles il poursuit sa chasse aux fascistes. Il débarquera en Sicile, puis mènera des opérations en Italie où il terminera la guerre. Dès décembre 1945, il gagne l'Indochine en tant que lieutenant du 3ème REI et participe à la création de la première compagnie parachutiste de la Légion. Blessé à deux reprises, il combattra néanmoins en Algérie avant de prendre sa retraite dans le Lubéron. La légende dit qu'il aurait laissé autant de descendants à travers le monde que de campagnes auxquelles il a pu participer.
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La section motocycliste de Heller a de la chance de pouvoir participer à cette dernière offensive. L'artillerie française l'avait grandement malmenée (D4) et l'Unteroffizier Heller pouvait s'estimer heureux d'avoir eu la vie sauve lors de cette effroyable montée au front.
Malgré les pertes, il avait conservé la tête de la colonne blindée qui devait surprendre la défense française en déboulant de la route de Malandry sur le flanc droit des français. L'attaque devait coïncider avec l'entrée des Grenadieren dans le village par la route principale. La synchronisation des deux assauts devait permettre de bousculer les défenseurs et leur couper toute retraite.
Les arbres défilaient à toute allure de chaque côté de la route forestière. Des Grenadieren, certainement des 1ère et 2ème compagnie de l'nfanterie-Regiment 196. Les automitrailleuses soutenaient le rythme mais les Panzer I et II étaient quelque peu distancés. Mais les délais devaient être respectés.
La pâle lueur du soleil levant transperce la cime des arbres du bois d'Inor. La route amorce un virage sur la gauche. Sortie des bois. Le vacarme de la bataille saute aux visages crasseux des motocyclistes. Encore un virage à gauche cette fois-ci. Soudain, des obus de mortier se mettent à pleuvoir sur le bitume. Le motard de tête fait une embardée, rapidement imité par son camarade qui lui suce le pneu. Heller traverse la dernière rangée d'arbres, dépassant la section lourde de la 3ème compagnie qui met en place mortier et mitrailleuses à la sortie de la forêt.

Une Spähwagen 221 poursuit sa route vers le sud en empruntant un chemin de terre et en mitraillant la lisière des bois, infestés de soldats français. Plusieurs d'entre eux s'enfuient dans la profondeur des bois. Soudain un claquement sourd retentit dans le prolongement du chemin : un anti-chars a pris l'automitrailleuse pour cible. Coup au but ! Le véhicule s'immobile. Des flammes s'échappent d'entre les faibles plaques de blindage. L'équipage semble avoir été neutralisé par l'explosion.
Le canon est aussitôt pris à partie par la section lourde en retrait. Le traitement de la cible est rapide et efficace : obus de mortier de 50 et par une pluie de balles de 7,92.
Une seconde automitrailleuse remonte la pente, dépasse l'épave fumante et se positionne dans l'axe du chemin, criblant les arbres d'obus de 20 et de rafales de mitrailleuse.

Dans le même temps, un autre mortier français s'est dévoilé face à la horde de Hells Angels teutons ! Les pneus crissent sous la pression des freins. Les motocyclistes giclent dans les buissons alentours, tout en mitraillant les soldats français planqués parmi une ligne de tilleuls à flanc de colline (S43-W41).
En atteignant la ligne de crête, les motocyclistes allemands ont la surprise d'apercevoir deux escouades de leurs homologues français pétaradant dans la verte. Hasard de la guerre. Les Grenadieren ne prennent pas le temps de s'extasier sur les magnifiques Terrot 500 et défouraillent à la volée. Les français démontent en catastrophe et se mettent à courir vers la rangée d'arbres.

*****

Le sous-lieutenant Bureau son affectation à la compagnie motocycliste à sa passion des deux roues. Dans le civil, il concourait régulièrement sur une FN M86S, un bijou de mécanique.
Suivis par deux automitrailleuses AMD 35, Bureau et sa vingtaine d'hommes entrent en trombes dans Inor en provenance de Martincourt-sur-Meuse. Les combats font rage à la sortie Nord du village mais le sous-officier qui fait signe de s'arrêter lui signale que des Panzer traverseraient le bois d'Inor pour le prendre de flanc. Le sous-lieutenant ordonne à son groupe de tourner sur la droite après la rue d'Olizy pour remonter vers la côte 321 tandis que les Pan-Pan se glisseront à travers les jardins pour se poster à l'Ouest de la carrière et arrêter les blindés allemands.
Les motocyclettes empruntent le chemin poussiéreux et gravissent la pente avec difficulté. Arrivés presqu'à son sommet, Bureau aperçoit un véhicule blindé léger allemand en feu à une centaine de mètres. D'un signe, il fait stopper net son groupe, puis d'un moulinet de la main ordonne de rebrousser chemin pour rejoindre la position d'un canon anti-chars de 47 en embuscade dans une lignée d'arbres en surplomb de la route de Malandry.
Alors qu'ils traversent le champ qui les sépare de la position assignée, les motards sont pris sous le feu d'armes individuelles : le réservoir de la motocyclette du sous-lieutenant est transpercé par une balle tandis que la plupart de ses hommes mettent pied à terre pour riposter au tir nourri. Une partie de la section part en déroute vers le bosquet tandis que Bureau et le reste de ses hommes se ruent sur les allemands désormais proches : un bref combat rapproché repousse les boches qui se retranchent à l'extrémité Est du bois.
Le sous-lieutenant et ses hommes subissent des tirs croisés en provenance des maisons situées au nord de la route de Malandry. Qu'à cela ne tienne, cela ne fait que renforcer sa détermination et sa combativité (HoB, BH et Heroic !).
Les Pan-pan ne sont pas en reste et neutralisent deux Panzer II qui dévalaient la route vers Inor.
Grâce à son intervention et à la présence des deux automitrailleuses, les pointes avancées allemandes ont été stoppée net : l'accès à Inor est bloqué !

Le sous-lieutenant Bureau sera fait prisonnier quelques semaines plus tard et envoyé dans un Oflag en Allemagne. Ses compétences en mécanique le feront remarquer par un autre passionné de deux roues qui le recommandera pour intégrer l'usine Zündapp à Nüremberg. Il y travaillera jusqu'à l'issue de la guerre, en ayant la chance de collaborer avec l'illustre Richard Küchen. Il intègrera même l'équipe dirigeante après-guerre et deviendra responsable du recrutement, fonction qui l'amèneront à mettre au point une technique pointue de gestion des talents, reprise aujourd'hui par la plupart des grandes multinationales.

*****

A la 4ème compagnie a été confiée la délicate mission de s'emparer du village d'Inor, à commencer par son cimetière, déjà théâtre de furieux combats durant les semaines précédentes. Certes, l'action de contournement de la 3ème compagnie de Ziegler doit lui faciliter la tâche, mais Brünner n'en sous-estime pas l'ampleur.
Une section de mortiers de 81 lui a été allouée pour prodiguer un soutien direct à ses hommes, mais il peut aussi compter sur un appui d'artillerie massif, du 105 et du 150mm. Alors pourquoi pas. Mais il va falloir jouer serré et se symchroniser avec la compagnie voisine.
A 6h00 précisément, les obus de 150mm survolent les premières lignes et vont s'écraser sur le village. Brünner a convenu avec l'officier d'artillerie que la cible prioritaire devrait être le château d'Inor, et ce afin de désorganiser les arrières de l'ennemi. La batterie de 105 devait neutraliser les défenseurs du cimetière.
Les débuts de l'assaut sont prometteurs. Brünner esquisse un sourire goguenard. "A moi la Croix de fer" pense t-il tout haut.

*****

Le fracas des explosions succèdent en l'espace d'une seconde au sifflement des obus en approche. Les murs de la gentilhommière, le château comme l'appellent les inorois, tremblent sous les impacts successifs. La première salve a fait voler en éclats les derniers volets qui pendaient lamentablement de chaque côté des fenêtres de la façade Nord, déjà durement éprouvée par les combats de la mi-mai.
Le capitaine Merlot s'accroche au combiné de la radio comme un naufragé le ferait sur un débris flottant sur l'océan. Il a beau hurler, sa voix reste inaudible sur les ondes, couverte par les rugissements du bombardement. La seconde salve arrache littéralement la moitié gauche de la bâtisse : coup direct au but qui ensevelit le groupe de soldats occupant le rez-de-chaussée. Un pan de mur extérieur s'abat sur le jardin adjacent dans lequel un canon anti-chars attendait d'hypothétiques proies (CH, random selection sur le ground level, dr de rubble 1, DR d'effondrement 6-5, la totale...).
Dans la partie encore debout du bâtiment, le capitaine Merlot s'est recroquevillé dans un coin. A l'étage comme au rez-de-chaussée, les hommes couverts de poussière cherchent futilement un refuge sur le sol jonché de débris, bouches bées, les mains plaquées sur leurs oreilles comme pour éviter de voir leurs tympans se rompre. Puis un cri repris par plusieurs autres voix : "Sortons de cet enfer ! A l'assaut !". Les soldats se lèvent l'un après l'autre et se précipitent en hurlant à l'extérieur (HoB des deux squads DM, suivis pour chacun d'eux d'un Berserk !). Miraculeusement, la plupart d'entre eux échappent au déluge d'obus de 150. Les mortiers allemands ajustent ces nouvelles cibles et enchainent les tirs à une cadence infernale. Au bout des quelques deux cents mètres que dure la charge folle, une poignée de soldats français restent valides : des Grenadieren finissent la funeste moisson à coups de Kar98 et de grenades à manche.
Merlot sanglote nerveusement derrière le maigre rempart de pierres du château.
Les salves d'artillerie se succèdent (5 missions consécutives !).
Le moral de Merlot s'effondre un peu plus à chaque explosion. Il ne sent même plus les éclats qui labourent son visage. Touché à plusieurs reprises par des shrapnels et des débris contondants, il perd connaissance avant la fin du bombardement (deux fois blessé, second dr de wound severity =5).

A l'extérieur du château, le sergent Tinture tente vainement d'endiguer le flot des fuyards. Le cimetière est perdu et les allemands se sont infiltrés en masse sur la droite de la route principale. Sur les hauteurs, les défenseurs ont dû céder le terrain face à la violence de l'attaque allemande.
Les bombardements empêchent de renforcer les points les plus menacés. Tinture ne parvient pas à prendre contact avec le capitaine Merlot, coincé dans le château avec une section.
Que faire ? Le sergent ne contrôle plus la situation et ordonne aux survivants un repli immédiat vers la mairie, seul point de résistance qu'il sait encore organisé.
Des automitrailleuses sont partis assurer la défense de la route de Malandry. Aucun renfort ne peut désormais être espéré. Tout semble perdu.

Le sergent Tinture sera démobilisé en juillet 1940. Il regagnera sa Normandie natale où il rejoindra la résistance sous l'impulsion de sa femme, elle-même responsable de la section locale. De 1942 au 6 juin 1944, il récoltera des milliers de documents, photos et plans du mur de l'Atlantique. Sa contribution en matière de renseignement lui vaudra d'être décoré par le général De Gaulle en 1946. En collectionneur méticuleux, il avait conservé les copies de tous les documents qu'il avait accumulé pendant 3 ans et les avait précieusement rangés dans un faux grenier qu'il avait aménagé dans sa ferme du Cotentin. Ses compagnons d'armes appelait cette cachette la caverne d'Ali Baba.
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Fin des hostilités. Fin du Date. Fin de la campagne.

Pertes françaises : 73 CVP (25,5 squads, 4 crews et 3 leaders)
Pertes allemandes : 40 CVP (8 squads, 3 leaders et 3 AFV) - Capture de 21 LVP
Victoire écrasante des allemands sur ce dernier Date.
Mais.

Le dr de fin possible, même modifié du +1 drm pour le Dawn Assault, sonne la fin du Date au tour 5...
...et la victoire du camp français qui garde le contrôle de 23 LVP ​!

Par acquis de conscience ou pure frustration, je décide de poursuivre le combat un tour supplémentaire. Le "what if" permet aux allemands de s'emparer des 3 précieux LVP du château d'Inor (le pont sur la Meuse, protégé par des barbelés, échappe à la capture) et donc de modifier virtuellement le résultat officiel.

Quelle plaisir d'en arriver là à l'issue des 8 Dates !
Ceux qui ont déjà joué un playtest de scénario savent combien il est difficile de parvenir à un équilibre qui permette de le classer "bon pour le service". Alors j'imagine que pour une CG, la difficulté et le challenge doivent être décuplés.
Et à ce titre, je salue l'investissement et le superbe travail des concepteurs de ce module ! Merci à tous. Vielen Dank.

Personnellement, je quitte les rues étroites d'Inor et les bois bucoliques alentours avec une énorme satisfaction.
C'est avec beaucoup d'attention que je vais désormais suivre la CG des amis Lionel et Bruno, en leur souhaitant de s'amuser autant que moi.

Bienvenue dans l'enfer vert d'Inor.
« Modifié: 25 Décembre 2021, 20:22 par Hill621 »
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