STALINGRAD, RUSSIE, 26 septembre 1942 : Durant les mois d'été 1942, les forces allemandes ont avancé quasiment sans difficulté à travers les steppes russes. La résistance adverse à l'ouest du Don brisée, Hitler ordonna au Groupe d'Armée B de prendre Stalingrad. Utilisant l'habituelle tactique allemande consistant en des frappes-éclairs et de grands encerclements, et avec des forces ennemies retraitant devant eux, le Commandant de la 6ème Armée, Paulus, envoya un fer-de-lance composé essentiellement de blindés dans les faubourgs de Stalingrad dans l'espoir de rapidement capturer la ville. Mais la tactique allemande échoua en s'enfonçant dans la cité, lorsque les russes commencèrent à se retrancher et à se battre dans et pour chaque immeuble. La pointe de l'offensive initiale s'émoussa alors que les allemands mobilisaient toujours plus de troupes, et réalisaient que la bataille qui les attendait serait très différente de celles qu'ils avaient connu jusque là. Les faubourgs de Stalingrad limitaient les manoeuvres et la supériorité allemande aussi bien de l'artillerie, de l'aviation et des blindés était rendue caduque alors que les fantassins des deux camps s'entremêlaient pour prendre ou tenir chaque quartier. Ce fut le début de ce que les allemands appelèrent la Rattenkrieg... la guerre des rats !Bonjour à tous.
Ce vendredi, (pour)suite de nos aventures sur
ASL (SK) avec l'ami Isangeles, et après avoir "retaking" Vierville avec les allemands, je vais tenter de "taking" Stalingrad, toujours avec les allemands. Il s'agit là du scénario 2 du Starter Kit 1 qui s'intitule :
War of the Rats. Au programme de notre apprentissage, l'intégration des armes de soutien (support weapons, SW) avec pas mal de mitrailleuses (machine guns, MG), un lance-flammes (flamethrower, FT) et des charges de démolition (demolition charges, DC). Oui, Advanced Squad Leader, c'est aussi tout plein d'abréviations à apprendre par coeur ! Je déconne ! Quoique...
On note ici néanmoins la courbe de progression bien dosée de cette boîte ; on a commencé par ne gérer que de l'infanterie et quelques leaders pour apprendre les bases, et on intègre désormais de nouveaux éléments avec donc ces fameuses SW. On a d'ailleurs là, sauf erreur de ma part, tout ce qui se trouve dans ce premier "starter" de la gamme (le reste, ce ne sera que des scénarios plus "gros").
Pour accomplir mon objectif qui consiste en 6 tours à capturer trois gros immeubles au sud de la carte, je dispose de belles unités de 1ère ligne, de non moins beaux sapeurs d'élite (avec une règle spéciale leur permettant de poser plus facilement des fumigènes), d'un encadrement plus que correct (pas moins de trois leader avec un bonus au commandement), et de nombreux "gadgets" ; une MMG, trois LMG, un FT et deux DC (et là je vous renvoie aux abréviations ci-dessus !).
Isangeles n'a à m'opposer qu'une poignée de conscrits (encore pire que du 2ème ligne !), quelques squads de 1ère ligne loin de valoir les miens, le tout pouvant éventuellement être renforcé par un groupe "de choc"... mais je compte bien régler l'affaire avant qu'ils arrivent. Non, vraiment, sur le papier, c'est du gâteau !
Qui plus est, le commandement russe (qui se place en premier) a choisi de masser ses conscrits et leur moral fragile sur l'aile gauche de son dispositif, à peine couvert par les mitrailleuses disposées au centre. Non, vraiment, c'est trop facile !
Mon plan est donc simple et efficace : je masse face à cette aile plutôt faible l'essentiel de mes troupes, constituant de beaux stacks d'une puissance de feu cumulée de 12 environ. Pourquoi 12 me direz-vous ? Et bien si l'on considère que la moyenne avec 2d6 est de 7 et que les russes sont planqués dans des immeubles "en pierre" (+3), nous arrivons à un résultat moyen au tir de 10. Et donc un FP de 12 croisé avec un résultat de 10, ça donne a minima un "Pin Task Check", soit une bonne chance de perturber la première ligne adverse et de monter à l'assaut dès le premier tour. Ceci fait, je n'aurai plus qu'à "enrouler" les russes par leur gauche pour poursuivre jusqu'aux objectifs les plus éloignés.
Non, vraiment, je ne vois pas ce qui pourrait foirer ! La situation de départ est la suivante, retenez là bien !
Tour 1 - AllemandsEt ça commence exactement comme je le prévoyais ! Mon équipe de lance-flammes (que j'ai confié à des sapeurs pour limiter les risques de dysfonctionnement) "noie" un nid de mitrailleuse qui menaçait le flanc gauche de mon assaut ; le moral se brise chez les russes, un squad "rétrograde" au rang de conscrit. Simple et efficace ! Deuxième tir d'appui avec la mitrailleuse moyenne ; et nouveau squad russe qui perd son moral ! C'est trop facile !
Et puis, c'est là que ça se gâte ; malgré l'enfer qui se déchaine sur eux, les conscrits tiennent plutôt bien. Des résultats décevants qui me forcent à consacrer une partie de ma force d'assaut à des tirs d'appui non prévus (et surtout non souhaités). Au final, sur les quatre groupes de combat qui devaient s'élancer sur les positions russes après les avoir arrosées, il ne m'en reste... plus qu'un ! Bon, il fait remarquablement bien le boulot en provoquant quelques pertes sur une unité adverse déjà démoralisée, et prend pied dans les immeubles de l'autre côté de la rue. Mais...
... c'est loin de ce que j'espérais. La situation à la fin de ce tour :
Tour 1 - RussesLes russes réagissent immédiatement. Mon unique squad qui a réussi à prendre pied chez l'ennemi "casse" au premier tir qu'il reçoit. Ma MMG se fait également "clouer" par le tir de riposte ; sans conséquence mais c'est quand même de la puissance de feu en moins pour ce tour. Bien ancrés sur leurs positions, les défenseurs bougent peu ; tout au plus la droite du dispositif de défense qui se retrouve finalement sans adversaire du fait de mon "aile refusée" se recentre pour mieux défendre le gros immeuble central que je dois prendre.
Il va falloir sérieusement bousculer l'ennemi mais à part quelques tirs qui invitent les "popov" à baisser la tête, rien de bien méchant de mon côté. Ca va pas fort !
A la fin de ce tour, ma seule unité qui avait réussi son assaut est revenue à sa position de départ démoralisée, la défense russe s'est renforcée... vraiment pas l'entame espérée, mais on va se reprendre !
Tour 2 - AllemandsL'idée reste la même ; consacrer une moitié (environ) de mes troupes à des tirs d'appui, faire baisser la tête aux russes (ou mieux encore, briser leur moral !), et m'élancer à l'assaut de défenseurs ébranlés avec le reste de ma bande.
Première observation : mes magnifiques soldats restent démoralisés (bon, ils étaient sous DM, on ne va pas les blâmer !) là où les jeunes soviétiques inexpérimentés repartent de plus belle au combat. Il doit y'avoir un commissaire politique dans le coin, ce n'est pas possible autrement !
Deuxième observation ; j'ai beau envoyer tout ce que je peux, rien ne démoralise ces maudits russes ! A croire que la défense de leur Mère Patrie leur donne une volonté insoupçonnée !
Il faut avancer, je n'ai pas le choix. Un premier groupe de sapeurs tentent de poser un fumigène... et échoue ! Ils renoncent alors à avancer à découvert (parce que même un petit FP en "open ground", ça peut piquer fort !). Un deuxième groupe (celui porteur du lance-flammes), réussit lui a poser son fumigène, à s'avancer dans la rue, à résister à quelques tirs... avant de se faire découper par une mitrailleuse légère sur sa gauche. Nouvel échec ! Et tout ce petit monde se replie sur ses positions originales.
Tour 2 - RussesCôté russe, l'heure est à l'euphorie ! Ces allemands que l'on disait si redoutables et qui s'avançaient depuis des mois dans la steppe sans ralentir viennent de prendre un mur ! La cité du Père des peuples ne tombera pas ! Cette inflexible volonté nationale se manifeste encore une fois par le ralliement des rares soldats soviétiques encore ébranlés (ceux qui s'étaient fait griller les poils au premier tour !).
Côté allemand, on doute, on doute, et on doute encore... et on ne se rallie pas !
Le premier tir russe du tour brise un nouveau squad allemand porteur d'une mitrailleuse (une menace écartée pour un temps) et le suivant voit Isangeles enchainer un "snake eyes" (double 1, meilleur résultat possible) et moi même un double 6 (le pire résultat forcément) sur un jet de moral pour mon leader ; résultat, l'homme est blessé, brisé... et apeuré (il rétrograde en compétence). Consolation, son équipe réussit et son jet de moral (suite au tir), et son jet de compétence (suite à la faillite de leur chef).
La riposte allemande réussit néanmoins à briser un groupe de conscrits ; une mince lueur d'espoir dans le marasme qui frappe l'armée allemande.
La situation à la fin de ce tour (et de notre session) est la suivante :
Je vous invite à jouer au jeu des sept différences avec la situation initiale ; il ne doit pas y en avoir beaucoup !
...
J'ai déjà évoqué mes difficulté à mener un assaut à Advanced Squad Leader, notamment parce que je n'arrive pas à me résoudre à "prendre des risques". Mais en ce beau matin de septembre (in game !), rien, ou presque rien, n'a fonctionné pour les allemands. Malgré une puissance de feu conséquente (et réfléchie... c'est que l'on essaie d'apprendre quand tirer et quand ça ne sert à rien, surtout maintenant que l'on a des armes qui se "cassent" !), je n'ai que très sommairement et temporairement affaibli la ligne russe, pourtant composée principalement de conscrits, soit des hommes qui auraient dû facilement "casser" sous le déluge d'acier que je leur réservais. Dans ces conditions, vraiment difficile d'avancer quand on sait que même un FP 2 à 0 de modificateur peut vous envoyer ad patres. Oui, je pourrai tout miser sur des jets pourris d'Isangeles, mais je ne vais pas risquer mes hommes sur un all in... du moins, pas maintenant !
Il me reste quatre tours pour renverser la tendance peu favorable. J'ai quelques idées...
Et pour vous rassurer quant à mon état d'esprit ; si les dés ont été je l'avoue un peu désespérants, je me suis bien amusé et nous avons bien rigolé. Même dans la déveine, ce jeu raconte toujours une histoire au delà du résultat brut des petits cubes à six faces.
Vivement la suite !