A mon tour de faire un petit AAR du tournoi Grenadier 2006 : il faut que je m'y colle, c'est la rançon du succès.
Bruno a tout dit sur l'organisation du tournoi. Il a juste omis de préciser l'existence du babyfoot du coin détente et les 12 caisses de 20 cannettes de Bittburger qui nous attendaient à l'arrivée. A 33cl la cannette, je vous laisse calculer la conso moyenne quotidienne des 26 joueurs présents pendant ces 2 jours et demi…
ROUND 1 : In Front of the Storm.
Faisant partie de l'équipe Axis, j'attaque donc le tournoi avec ce scénario de défense de pont. J'anticipe un retrait assez méthodique de la berge ouest car je n'ai que 8 unités contre 12. Je bloque donc l'entrée du pont avec le Roadblock, garde le 9-1 avec la MMG en retrait sur la colline avec la moitié des effectifs, une autre LMG et le 8-0. Le Gun s'installe en 40N6, avec 40I1 en Boresighting, histoire de rendre le dégagement du Roadblock vraiment difficile (-4DRM au TH m'assure un CH avec un DR7). Le 8-1 et 3 para retiendront le plus longtemps possible les Frenchies de l'autre côté…
Mon adversaire est un écossais: John Martin, à l'accent très compréhensible après quelques minutes d'adaptation. Son attaque me surprend d'emblée par son extrême précaution. Il mettra 3 tours à me déloger des buildings en pierre, trouvera toutes mes mines par Search. Evidemment, au tour 4, il est encore loin du pont et ma MMG commence à prendre son tribu de Broken. Après moult péripéties (j'ai fait 6 Boxcars qui ont réduit à néant mes valeureux para lors en MC), il parvient à prendre pied aux abords de l'entrée ouest du pont, alors qu'un de mes 467 Concealed est encore derrière le Roadblock. Celui-ci survivra encore un tour entier, sans perdre son Concealment, si bien qu'au tour 6, John est obligé d'employer les grands moyens et rentre en CC avec un 458 et un héro. Mal lui en a pris, car il perd l'Ambush et se retrouve en Melee pour le tour Axis. S'il ne fait pas 5 ou moins lors de la CCPh allemande, l'accès au reste du pont lui sera définitivement interdit. Il roule évidemment 5 et tout se joue donc en MPh du tour 7. Il me reste donc 3 HS, une MMG, deux leaders et un Gun pour lui rendre la vie impossible. J'ai un Foxhole en sortie de pont, occupé par un HS, des résultats Pinned me suffisent donc à lui interdire la victoire. Sa dernière Prep est d'entologie: la MMG en poste de l'autre côté aura 4 tirs, et il me cassera alors successivement le HS (le 8-0 récupère la MMG, ce qui s'est avéré illégal mais sans importance, lisez la suite...), le 9-1, puis au troisième tir le 8-0 alors que, miracle, le HS Broken roule 1,1 et se rallie en 248, toujours avec sa MMG (merci les règles ) !! Il faudra un quatrième et dernier tir pour que ce HS re-casse. Après cette Prep infernale, il lui reste 2 HS et 1 FS pour tenter de forcer les 2 hexes restants. Mes tirs à 2@-2 auront raison d'eux en MPh, sans que le Gun aie eu besoin d'intervenir. 4h00 de match, 1-0, mais ce fut très chaud…
ROUND 2 : Crisis on the Abucacy Line.
Après le tour 1, il n'y a que deux joueurs Allied à 1-0. Je me retrouve donc à jouer ce scénario de PTO avec la Défense (et la balance, car je voulais le Japonais). Bien m'en a pris car je réalise au set-up que l'OBA philippine peut devenir très pénible dans ce scénario où le japonais doit traverser une carte entière en 6 tours. Je décide de barrer la route la plus évidente avec une ligne de Wire, secondée par une ligne de Trench où mes sections de 447 n'auront d'autre mission que de "tenir la ligne", quitte à reculer en Low Crawl s'ils sont Broken. En prime, je prépare un Barrage transversale juste avant la ligne de Wire, au cas où le jap s'y arrêterait pour prendre son élan. A l'ouest, je compte sur le 10-3, ses gars fanatisés et une HMG pour faire une "Death-Star" à l'orée des palmiers, mais je n'ai pas vraiment de plan structuré pour ce coin de la carte.
Mon adversaire est Sebastian Hummel, sympathique et plein d'énergie. Mon set-up doit l'impressionner un peu car il décide de se lancer immédiatement dans un énorme contournement par la carte 38. Il perd quasiment un tour d'entrée. Au tour 2, ses unités CX ne peuvent prendre pied dans les Bamboo. Il ne se retrouve donc réellement en position de tir qu'au tour 3… Pendant ce temps, j'ai eu le temps de redéployer ma défense en lignes successives. Ma seule stratégie est de lui offrir plusieurs rangées de Concealed/Broken pour que la sortie soit la plus longue possible. Comme prévu, je déguste un max: l'OBA enfume mon 10-2 et les japonais se rapprochent pour des CC impitoyables (HtH et -1 au DR). Je n'ai d'autre solution que des autobreaks pour sauver mon 10-3 et ses sbires, abandonnant la HMG qui se retournera contre moi. J'utilise cette tactique encore au tour 4, si bien qu'au début du tour 5, Sebastian jette l'éponge quand il réalise que la majorité de son OB est encore à plus de 10 hexes de la sortie et que mon OBA est idéalement positionnée sur son trajet.
Bilan: 5h00 de bataille, 5 boxcars (hé oui, il faut bien gardé la "Mule") et 2-0.
ROUND 3 : Under Siege
Je retrouve le côté Axis avec ce scénario de défense et reconquête, face à Rudi GrossHolderman, un gaillard bien baraqué et décidé à en découdre. Je peaufine au dernier moment un set-up avec 2 HS en piquet pour l'empêcher de gagner du Concealment dès le set-up, planque mon Gun en X8, en espérant bien lui prendre 1 ou 2 chars, mais mon objectif secondaire est aussi de lui barrer la route avec des tirs anti-infanterie.
La première partie du scénario est conforme à mes espérances: 2 chars se placent dans la LOS de mon gun en fin de MPh. Toujours avec la "Mule" autours du cou, je me dis que mon Gun est parti pour exploser au premier tir: Avec Extreme Winter, un 10 suffirait. Ben en fait, non ! Je lui grille les deux chars en deux coups de cuillère à pot et je sens mon adversaire un peu secoué. Pourtant la "Mule" était toujours là : Rudi a jeté 2 au Wind Change DR, du vent s'est levé et un des chars a eu la bonne idée de s'enflammer !! Me voilà avec la rue principale sous un rideau de fumée.. Galère en perspective… Heureusement pour moi, le russe est un peu timide en attaque et s'use avec des Prep à 4@+3 contre mes troupes. Néanmoins, celles-ci finissent par lâcher prise et au tour 3, je me retrouve en fâcheuse posture: toutes les routes d'accès de mes renforts sont sous le feu russe, ou bien bloquées par ce satané Crew Broken qui a réussi à se dérouter en R6. Je suis obligé de rentrer en APh, directement en CC, en espérant me repositionner avec un Ambush Withdrawal que je ne peux pas perdre: leader 9-2, Concealed, contre un Broken, c'est -4 drm contre +1 !! Et bien, je le perds, et vlan, voilà une zone dégarnie de plus. Le russe n'en profite pas trop, son char restant à distance respectueuse (de quoi, je ne le saurai jamais !! mes Krauts n'ont pas de PF en 42). Les deux derniers tours voient une bataille de reconquête où je négocie des Wood Building contre des Stone, gagnant un point au passage. Un Berserk Conscript russe m'offre la possibilité de regagner un autre building en CC. Mon 9-2 et ces 548 peuvent enfin se déployer et Rudi envoie son dernier char dans une cave. En fin de tour 5 russe, nous faisons les comptes: j'ai 19 points et il n'a aucun moyen de m'empêcher d'en regagner 4 ou 5. Pire, il reste 2 Melee qui peuvent me donner 2 à 4 points supplémentaires. Bilan: 5h00 d'effort, seulement 3 boxcars, mais 3-0.
ROUND 4 : Olboeter's Escape
J'ai négocié avec Hennie Van der Salm l'attaque Axis pour ce round car je n'ai absolument RIEN préparé : ce scénario est impressionnant (18 véhicules german contre 11 Brits) et long, 9 tours, mais a priori passionnant car les conditions de victoire sont par CVP acquis en sortant du bord Est du village (il n'a que 10 hexes de large), et/ou par contrôle de building, et/ou par perte adverse. J'ai donc le temps de manger une tartine mais je perds un HT avec la balance (Qu'est ce qu'on ne ferait pas pour manger un peu !!)
Après un set-up de la Défense d'une heure, je m'attaque au problème. Je dois faire face à 2 76LL et à de l'OBA 80mm. Que faire ? Je décide de foncer en deux groupes distincts, au nord et au sud, avec l'espoir qu'au moins un ne recevra pas du 16FP dans la figure. Mes renforts Para rentrent par le Sud car Hennie a vraiment mis beaucoup de monde sur cette colline. Comme attendu, le 76LL planqué au sommet de la colline me mène la vie dure : il touche sur 9 à 29 hexes de distance, ce cochon ! Après 3 tours, j'ai perdu 2 Panthers et un Tigre et n'ai toujours pas vu l'ombre d'une solution. Heureusement, l'observateur Polonais a abusé de zubrowska et rate 2 missions d'OBA en plaçant ses AR hors LOS. Je me dis que j'ai peut-être encore une chance, même si le SAN a disparu de la carte depuis le tour 1 (deux dr1 dans la tronche coup sur coup), même si un PzIV a cassé son canon, même si je ne sais toujours pas où sont ses 57LL... Mes HT et autres chars AA restent pour l'instant prudemment à couvert, le temps que je trouve à quoi ils peuvent servir...
A partir du tour 4, Hennie commence à redéployer son dispositif pour se rapprocher du village. J'en profite un peu car certains de ces mouvements me donnent des LOS intéressantes : un de ces 76LL se retrouve en face de mon dernier Tigre (Baoum !!), son 9-2 + HMG veut grimper sur la colline et oublie la LOS du FlakVierling placé en embuscade: 20FP@-2, ça fait mal ! Son Radioman se découvre et commence à chercher un point d'observation plus adéquat.
Pendant ce temps, mon infanterie encercle son dernier 76LL. Le bougre, il réussira à s'échapper en MPh après que je cherche 6 fois de suite un PF, mais il tombera au tour suivant face au PzK. Bon an, mal an, je reprends espoir car les pertes alliées s'accumulent alors que je ne perds plus de chars... mais je ne sais toujours pas où sont ses 57LL. Je prends pied dans le village au tour 6.
A partir du tour 7, la défense polonaise se débande: Hennie doit être un peu fatigué, on joue depuis presque 6 heures. Je commets aussi quelques bourdes, notamment en laissant filer un HS Broken polonais sur mes arrières. Il fera 2 au prochain ralliement et héritera en prime d'un 8-1, avec à la clé, 3 buildings reconquis sans coup férir. Au tour 8, je trouve enfin ses 57 LL qui m'attendent à la sortie du village, planqués dans la lisière nord : un PzIV y succombera, mais je peux sortir 3 véhicules.
Au tour 9, je fais mes comptes: 70 CVP de pertes polonaises, 3 buildings et 15 VP dehors : çà a une odeur agréable: il me reste presque 10 véhicules (mais tous ne sont pas à portée de la sortie) et 3 buildings facile à conquérir. Je sacrifie le FlakVierling en Bounding Fire adjacent à un des 57LL: 20FP règle le sort du crew. Je tente une sortie de Ht, Hennie roule 8, sans ROF… Il sait que c'est fichu, car même avec un Intensif, il ne pourra pas stopper ma colonne de véhicules. Au total, je l'emporte avec presque 120 pts.
7h00 de bagarre, un scénario très technique et seulement 4 Boxcars, mais 4-0 !
Pendant la dernière nuit, je gamberge un peu: dernier joueur invaincu, çà ne m'était pas encore arrivé. Et si le tournoi était à portée ?? Pas possible, je n'y arriverai pas… je vais faire une bourde !!
ROUND 5: Second Thoughts
Je rencontre en finale Raymond Woloszyn, américain de passage en Europe dont vous saurez tout en lisant le FT9: il a débuté les wargames en … 64 !!
On convient tous les deux que French Toast est injouable et me voici à nouveau dans la peau du SS qui essaye de déloger les p'tits gars de l'oncle Sam. J'ai un vague souvenir de ce scénario que j'avais préparé pour TSM 2006. Il me semble que le German doit rentrer vite, prendre pied dans le maximum de buildings, et surtout éviter un débordement des chars US.
J'attends donc le set-up de Ray avec confiance. Espoir déçu, son set-up me pose un problème ! Il est dispersé aux 4 coins de la carte et ses LOS me coupent les accès les plus rapides. Fichtre, aurai-je été leurré ?? Il va falloir que je change d'objectifs à chaque tour pour garder mes forces suffisamment concentrées…
Tour 1: je zappe un Hs de conscript qui me barrait le passage, au prix d'un 838 réduit : çà commence fort !
Tour 2: je breake un autre HS, prend pied dans un premier building et tente de barrer la route à ces chars. Il les planque en Bypass derrière les buildings. Du menu fretin pour mes SS, me dis-je. Que nenni, en APh, il les rend CE et me voilà avec la perspective d'affronter du 16FP@+3, doublée d'un intéressant 4:1 en CC si je ne parviens pas à les éliminer d'emblée. Inutile d'insister, je me contenterai de les tirer au PF.
Tour 3: Je brûle un premier Sherman et prend un second building. Celui près de la rivière résiste toujours et me break mon 838 DC qui bascule dans la rivière.
Tour 4: Je brûle le second 75* et prend enfin pied dans deux Buildings clé du scénario: celui de la rivière est chèrement acquis au prix d'un 838 tué net par un tir de Bazooka dans les escaliers. Le tireur a pris le Backblast en pleine tronche et nous voici avec un débat intéressant : qui a contrôlé le Building en dernier ?? Le tireur a été tué par le cdr1 du TH, mon 838 par le DR1,1 de l'IFT, donc après, non ? Peu importe en fait, il me reste du monde à côté. Le 9-2 et 2 838 parviennent à s'installer en V9-W9, que j'espère tenir jusqu'à la mort.
Tour 5: Ces renforts n'ont pas pu franchir la ruelle U8-U4 à cause de mes 2 HS (dont un Fanatic). Les choses commencent à s'éclaircir pour moi. J'ai trois Buildings, plus de souci de victoire immédiate et il ne lui reste que 3 MPh. J'en oublie même de rentrer mon HMC…
Tour 6: L'attaque US s'écrase contre ma Death-Star en V9. Ca commence vraiment à sentir bon la victoire. J'ai toujours mes trois buildings et Ray n'a pas encore atteint la rangée X. Il est 13 heures, l'heure des comptes : victoire German sans contestation possible, car il faut 2 tours pour dégager un building à 2 étages.
Bilan: 4h00 de jeu, 5-0 et mon premier tournoi !