PREPARATION: La liste des scénarios est disponible depuis début Décembre et j'ai essayé de les jouer tous au moins une fois, sans y parvenir tout à fait (huit sur dix). Il a aussi fallu se farcir le PTO, heureusement les organisateurs ont eu la clémence de proposer des scénarios simples et archi-connus sur lesquels un débutant bien préparé avait finalement ses chances. Nous étions cinq joueurs d'Oslo au départ avec Olav Heie comme porte-drapeau. Les quatre norvégiens sont des habitués et me briefent un peu sur l'organisation et quelques trucs à savoir. Olav se marre quand je lui annonce mon objectif de gagner trois scénarios dans le tournoi principal.
RONDE 1: FrF30 Bidermann's Escape contre Håkan Isaksson (suédois)
J'ai la chance de tomber contre un joueur "prenable" puisque nous avons tous les deux commencé en 2006. Bidermann's Escape est mon second choix. Je mise G0 et obtient les russes avec un Crew (G1). Ca commence bien, cela étant le Crew supplémentaire est très important, il manie la MMG en libérant un précieux squad. C'est un petit scénario tout simple où il n'y a pas de place ni pour les erreurs, ni pour un coup dur aux dés. Pendant que mon adversaire étudie son attaque je pars contempler les autres set-up, assez différents les uns des autres. De retour à la table je vois que les allemands s'entassent du côté des bois, face à trois 447 et mon 8-1.
Le tour 1 m'est très favorable, je sèche le 8-1 et immobilise un half-track avec la MMG. Mais l'attaque allemande se développe et bientôt deux squads se retrouvent en Melee tandis que le troisième est broken avec mon 8-1 suite à un tir chanceux de mon adversaire. A la fin du tour 2, je perd les deux CC et il ne me reste plus que le Crew et la MMG pour stopper quatre squads allemands sur ce bord de carte. Evidemment le Crew cower, puis casse en FPF. Dans la RtPh je déroute le 8-1 qui rate son Interdiction, entraînant un HS dans sa chute (à ce sujet, on dirait bien qu'une unité Overstacked peut quand même interdire...) Håkan passe avec trois squads et un Leader, je n'ai plus rien pour empêcher sa sortie à part les deux T-26 (qui étaient partis finir le half-track immobilisé et tenir l'autre en respect).
Tour 3 russe, le stack allemand est coincé au bord de la carte et j'envoie la Platoon s'en occuper (grosse pression sur le Mechanical Reliabity DR!) Deux tirs en BFF suffisent à faire tomber le 8-0 et deux squads par Failure To Rout. Le dernier sera cassé de justesse au tour 4 et ne reviendra pas. Håkan bascule alors de l'autre côté avec ce qui lui reste. Son 9-2 fait des ravages en Advancing Fire, je me replie dans le Stream. Mes chars redémarrent, arrivent dans son dos et butent le deuxième half-track. Tout de suite après le Sniper tue le 9-2 et mon adversaire abandonne.
1-0
Je profite de la pause pour faire connaissance avec les deux autres francais. Ils sont tombés l'un contre l'autre et le russe l'a emporté de manière assez dantesque, avec un handicap toutefois puisqu'ils ont considéré que les T-26 n'avaient pas de CMG, trompés par la facon bizarre qu'a Friendly Fire de spécifier l'armement de ses véhicules. D'après Matthias ils s'aligneront sur Schwerpunkt au prochain pack, tant mieux.
RONDE 2: A60 Totsugeki! contre Patrick Manlig (suédois)
Mon adversaire est effondré dans un coin et gonfle son matelas pour la nuit. Il s'est fait piégé d'entrée sur First Cristot et perd toute chance de bien figurer dans le tournoi. Nous sommes obligés de jouer Totsugeki! par manque de matériel et il me laisse choisir les japonais contre qui j'ai pris une raclée en Janvier sur VASL. J'essaie alors de copier la facon dont mon adversaire avait joué, mais ca reste une imitation: Patrick me lamine en trois tours et demi. Il se consolera par la suite en remportant le mini consacré aux futurs scénarios de Haaka Paalle.
1-1
RONDE 3: AP37 Apples To Apples contre Martin Kristensen (danois)
Arrivée à huit heures sur les lieux des combats après une petite nuit dans le confort très relatif de l'"hôtel" Jørgensen. Je choisis Let's Dance mais c'est Apples To Apples qui sort, que je n'ai jamais joué. Je mise G1 pour éviter à tout prix les américains et leur OB pléthorique, ca marche. Mon set-up est rapide, celui de Martin beaucoup moins. Je discute avec Olivier Dietsch qui m'expose sa stratégie en tant qu'américain, envoyer deux ou trois half-track sur la route du milieu pour forcer les Panther à tirer au risque de perdre le bâtiment objectif au tour 2. Evidemment je n'y ai pas pensé. Le temps de tourner la tête, je vois un joueur danois se pencher sur la carte et discuter avec mon adversaire. Son doigt remonte lentement la route du milieu pour crocheter vers le bâtiment objectif. Martin acquiesce et modifie son set-up...
On attaque ce gros scénario à 10h30 finalement. Les deux Shermans rentrent, protègent le carrefour avec leur Smoke Mortar et zou! voilà comme par hasard les half-track qui défilent sur la carte. Un de mes Panther tire, rate, et les américains terminent le tour avec cinq half-track chargés dans le dos de mon dispositif, dont trois prêts à prendre un des bâtiments objectifs. Je suis passablement énervé, mais à la réflexion je n'avais qu'à mieux préparer le scénario.
Le deuxième Panther se découvre et s'en va casser du Sherman. Acculé au bord de carte, il est difficilement prenable et fait sauter les deux M4A3 puis un half-track. Martin décide de le prendre en chasse et vient aligner ses deux 76L Hull-Down tout en essayant de contourner avec un Stuart et un half-track. Je ne prend pas le risque de tirer sur le Stuart en Intensive, heureusement il rate le BFF de côté. Dans la Prep suivante je pivote pour faire face au Stuart qui est bloqué en Bypass, et commence à viser les deux 76L. Raté. Il réplique, pas d'APCR, tire à l'AP et fait 3 au To Kill: Shocked! Le half-track débarque son squad avec le BAZ inhérent et brûle mon Panther. Martin prend dans la foulée le bâtiment objectif de cette carte.
De l'autre côté, les américains tiennent depuis le tour 2 le second bâtiment objectif mais mon infanterie rapplique et le deuxième Panther est dans leur dos, lui-même menacé par un autre squad plus BAZ. C'est un foutoir pas possible, nos OB sont dispersés n'importe comment sur toute la carte. Les MG allemandes font un carton sur les half-track, j'en détruit deux et en Stun deux autres. Quand mon Panther survivant casse son canon j'hésite à abandonner, il est 15h00 et on a toujours pas mangé, les organisateurs commencent à nous tourner autour pour nous presser d'en finir. Du coup Martin tente de gagner instantanément en sortant suffisamment de monde avant que je ne puisse reprendre le deuxième bâtiment, mais je brûle un de ses Sherman au PF. Il est un peu juste niveau VP et on continue.
Dans mon tour 4 je reprend le bâtiment (-30 VP pour lui) et croit avoir gagné, c'est alors qu'il détruit mon deuxième Panther à trois hexes avec le BAZ (+10 VP avec l'Armor Leader!) Nous sommes épuisés, il est 16h30 et certains commencent la ronde suivante. Les organisateurs arrivent, les VP sont comptés, il faut qu'il en sorte une vingtaine maintenant et j'ai quelques SS près de la sortie, le PF à la main. D'un autre côté il reste trois tours. Le match nul aurait été équitable mais on m'accorde la victoire. Je titube vers mon prochain adversaire qui m'attend cartes et pions sur la table, l'oeil vif et le teint frais. Forcément il a mangé, lui.
2-1
A noter que sur cette ronde, tous les suédois gagnent sur The Hellenic Expedition en misant G3 avec un set-up imparable. Contre Olav, Melvin est même allé jusqu'à lui accorder beaucoup plus que la balance maximale. Il y a apparemment une faille dans le scénario et les suédois en ont profité pour éliminer la concurrence. Note pour l'avenir: éviter systématiquement les scénarios Friendly Fire.
RONDE 4: SP164 Tanks but no Tanks contre Erik Leander (suédois)
Là encore je joue mon deuxième choix et remporte le camp polonais. Un sandwich à la main, je prépare un set-up sans grande inspiration avec le mortier placé à côté de l'église et un HS/MMG dans le clocher avec le Spotter. Je n'utilise pas la SSR permettant de déployer à volonté, ne voyant pas trop ce qu'il y avait à en tirer. J'ai eu tort apparemment.
Au départ mes troupes résistent bien et je recule en ordre jusqu'à l'arrivée de ses renforts par le Grain. Il gare les BT sous le nez de mon Bofor en V4, qui se révèle dans la DFPh pour rouler un bon gros 12. Malgré quatre tentatives impossible de le réparer et ses chars pourront semer la terreur dans la défense du bâtiment central. La situation empire peu à peu, un de ses T26 envoie un Crit sur le Steeple suivi d'un 3 qui tue tout le monde. Mon Sniper se réveille tardivement et breake un des trois squads chargés de garder J3 que j'attaque avec mes renforts au tour 6, sans succès. Même si j'avais repris ce bâtiment il aurait probablement capturé les trois autres. Erik est un adversaire extrêmement sympathique, très bonne partie.
2-2
RONDE 5: SP168 Muhlenkampf's Miracle contre Derek Ward (australien)
Derek était engagé dans un mini mais suite aux retards de certains participants il accepte de jouer contre moi. Nous choisissons Muhlenkampf's Miracle, qui pour une fois est mon premier choix. Je compte bien réutiliser un set-up russe contre lequel j'avais recu une cuisante fessée quelques semaines auparavant et bidde R0. A ma grande surprise Derek prend G1 alors que la rumeur ambiante donne les russes favoris. Mais Derek se fout de la rumeur ambiante, c'est un excellent joueur qui a une idée précise sur la facon de jouer le scénario en attaque et me le démontre en trois petits tours. Ses chars restent en retrait tandis que les SS parcourent la zone de set-up au mépris de toute prudence. Mon mortier censé taper sur les Panthers casse sans rien avoir accompli et je suis obligé de révéler mon 45LL avant qu'il ne se fasse marcher dessus par le 9-1 allemand. L'humiliation est complète quand j'avance bêtement un squad Concealed sur mon HIP et qu'il obtient un PTC dans la DFPh. Il n'a perdu aucun char et seulement deux HS lorsque je décide d'arrêter le massacre.
2-3
DEBRIEFING:
J'ai été surpris par le niveau de jeu proposé. Les trois adversaires contre qui j'ai perdu m'ont battu largement et pourtant ils sont encore loin des dix meilleurs. Contre les deux autres ca a été difficile et je m'estime heureux de terminer avec deux victoires. C'est en tous cas un pur bonheur de voir ASL pratiqué par tant de joueurs à ce niveau, d'autant plus que d'après les gens avec qui j'ai discuté de nouvelles têtes arrivent chaque année. J'attend la prochaine occasion de participer avec impatience.