Je viens de terminer mes lectures en retard des trois derniers Vae Victis...
Je veux ici chaudement féliciter notre « Herr Doktor » national alias Philippe Naud pour l’ensemble de son œuvre, sa contribution à ASL, (la « touche française » jusque dans le texte, où l’originalité des scénars n’a d’égal que la rigueur historique) et ses articles historiques dont je vous propose ci-dessous un petit résumé :
1) « Cœurs de fer » - les débuts des troupes blindées italiennes en Afrique du Nord - » (VV n°100)
Toujours très inspiré par les Italiens, Philippe nous livre là un excellent portrait de l'armée transalpine qui concentre en 1940 en Libye 6 à 7 fois plus d'hommes que les Anglais, mais que d'hallucinantes carences mèneront à un désastre en dépit d’un courage certain montré au combat (90% des blindés du Regio Esercito sont des Tankettes L3, véritables « cassa de morto » - cercueils -, ainsi que les surnommaient leurs propres équipages).
Pour illustrer ce théâtre d’opération, le scenario ASL/VV 75 « Les Taxis de Tobrouk » remet courageusement au goût du jour le DTO en simulant l’attaque du Fort Pilastrino menant au port de Tobrouk. L’infanterie australienne soutenue par des AM et un peloton de Carriers anglais doit traverser 3 cartes de désert sous le feu de Tankettes enterrées, résister à une contre-attaque de M11/39 et nettoyer/occuper les défenses bordant l’escarpement du Nord de la carte.
2) La «rentrée en Europe » - « Husky », la conquête de la Sicile, juillet-août 1943 - (VV n°101) :
C’est un article « fleuve » de 12 pages qui représente le thème fort de ce numéro (et qui en fait la couverture). Si l’Histoire a retenu l’inexorable avancée alliée, provoquant l’effondrement de l’armée italienne et la chute de Mussolini, Herr Doktor nous montre ici à quel point la réalité fut contrastée. Avec 3300 navires et le débarquement de 7 divisions sur les plages, le 10 juillet 1943 dépasse le 06 juin 1944 (05 divisions…). Alors que « le jour le plus long » a immortalisé le saut des Paras US sur le Cotentin, ces derniers l’avaient déjà fait sur la Sicile : 4 bataillons dont 3 dispersés sur 1500 Km2. A Syracuse, près d’un planeur anglais sur deux (69 sur 147) s’abîment en mer. Si les Italiens, surtout sur les côtes, se rendent en masse, d’autres unités, au contraire font preuves de mordant (Certains Rangers se seraient même vengés en liquidant des prisonniers) tandis que la FJ-Panzer-Divsion « Hermann Göring » et les « Grüne Teufel » - diables verts – de la 1.FJ-Division, dans des combats qui seront précurseurs des futures difficultés alliées dans la botte italienne, permettront aux Allemands d’évacuer la Sicile dans ce qui constituera, dixit l’auteur de l’article, une forme de « Dunkerque avec le matériel lourd ».
le Scénario ASL/VV 76 « X-Men », en simulant l’attaque du 33° Reggimento Fanteria « Livorno » appuyés par les blindés du Gruppo Mobile « E » contre la « X-Force » des Rangers du Lieutenant-Colonel Darby retranchés à Gela le jour du débarquement, permet, dans un cadre tout à fait historique, de jouer un des rares scénars ASL où des Italiens « élite » attaquent des Américains également « élite ».
3) Lorraine 1944 - La débâcle des Panzer-Brigaden – (VV n°102) :
« 500 Panther, 135 Pz IV, 30 StuG III, 70 Jgpz IV, plus de 1500 SPW et 3000 autres véhicules » commandés par Von Manteuffel (ex « Grossdeutschland ») fondent sur la 3rd US Army ! Les Ardennes ? Pas du tout : En septembre 1944, alors que Patton doit laisser la main au Market-Garden de Montgomery, profitant d’un arrêt des Soviétiques sur la Vistule, Hitler envoie 10 Panzer-Brigaden casser les pattes de Patton en Lorraine ! Dans cet article passionnant, l’auteur nous montre comment ces brigades équipées d’un matériel flambant neuf mais sensible aux pannes mécaniques, avançant en aveugle, et manquant de soutien vont, dans la brume, se faire matraquer par des Américains (et des Français de la 2ème DB !) agressifs et mobiles.
Comme Lorenzo l'a déjà dit dans un post précédent, pas de scénar ASL dans ce numéro, mais une bien agréable présentation de Kampfgruppe Scherer « The Shield of Cholm » sur trois pages. Une page où Philippe reviens en détail sur le contexte historique et ce qui a été bel et bien un siège oublié et deux pages pour une revue en détail du produit, où j’ai eu personnellement la belle surprise de m’apercevoir sur une photo prise à Villers-Boccage en compagnie d’Alban et de Robin.