Thrust beyond Storozhevoye - PRK 9
Nouvel affrontement contre l'ogre sablais, j'ai nommé le cruel et impitoyable Barns, l'égorgeur de Moroni, le nettoyeur de tranchées bosniaques, le violeur de veuves de guerre, le piétineur de fromages corses (j'ignore d'où vient ce dernier sobriquet).
Ce scénario fait partie de ceux de taille moyenne issus du module "Prokhorovka". Joué sur une carte dédiée de 24 x 31 hexagones, la surface de jeu est raisonnable pour permettre à une joyeuse compagnie d'infanterie SS de la "Das Reich" (les ancêtres d'Azov) de se lancer à l'assaut d'un typique village russe étiré le long d'une route qui mène à la bucolique cité de Prokhorovka. Une groupe d'infanterie d'assaut de la Leibstandarte appuyée par une demi-douzaine de PzKwIVH viendra épauler l'effort principal aux tours 3 et 4, par l'Ouest et le Nord.
En face, un patchwork de sapeurs, de troupes mécanisées sans véhicules, de frontoviki de base et de levées armées à la dernière minute va s'efforcer de ralentir les hordes fascistes, avec l'appui d'un canon de 76, d'un mortier de 82 et d'un AT45LL. C'est pauvre... Mais fort heureusement, l'arme blindée russe est en force également ! Bon ok, des T70 majoritairement mais en nombre : 11 chars en deux vagues successives déferleront par l'Est, accompagnés de 5 T34M41 et 43, dont certains déjà sur place au début de l'attaque allemande. Ca peut le faire, ça peut le faire... J'oubliais : un bunker, 2 isbas fortifiées, 20 facteurs de mines AP, 2 barbelés et un réseau de tranchées imprimé sur carte viendront donner du fil à retordre aux teutons.
Les VC : s'emparer du plus grand nombre de building/rubble/pillbox (2VP chacun), bousiller des chars (1 VP chaque carcasse fumante) et bonus pour le russe pour chaque paire de blindés sortie par le côté Ouest (10 VP chaque paire). En substance, ça va se jouer au couteau dans les isbas (tous les buildings sont en bois) et en rase campagne pour les charounets.
Epris de liberté et d'un fort sentiment de dénazification très en vogue à l'époque (il parait que la mode est de retour...), je prends le commandement de la salade composée russe. Tout en fredonnant le Гимн Советского Союза (pourtant pas encore en vigueur en 1943 mais si entrainant), je prends 2 jours et 2 nuits pour mettre en place un dispositif à la fois diabolique et génial
Bruno ne venant que le samedi, s'étant dévoué à la tenue d'un bureau de vote le dimanche (genre : "
ceux qui savent jouer de l'harmonica, un pas en avant !")
Les points forts des allemands. Beaucoup. Les Panzer ont la maitrise qualitative et même quantitative à mon sens : les T70 ne peuvent pas grand chose de front et la présence d'un AT28LL est assez dissuasive pour une manoeuvre de contournement dans la plaine adjacente au village. Les SS. ML8, SW nombreuses, DC, pleins de leaders dont la moitié avec drm -1, un mortier 81, un Inf de 75 et un AA de 20L sur camion. Et puis petite crotte sur le tas de fumier, de l'OBA ! Heureusement, une seule et unique mission ! Bien fait !
Il serait tentant de placer un max de fusils en lisière de village pour choper les nazis dans la verte quand ils progressent vers Storozhevoye. Oui mais la portée de tirs des russes est nulle à chier (les deux tiers ont 2 de portée) et les Maxims sont lourdes et risquent donc d'être perdues à la première riposte allemande.
Du coup, je place un max de monde en retrait sur deux lignes séparées. Les 3 chars du set up dans des trous (appelés revêtements) en retrait. L'entrée Ouest du village est gardée par deux 527 concealed dans des isbas fortifiées (+3 TEM... youpi...) dont l'accès est canalisé par deux champs de mines (8 et 6 FP) et un réseau de barbelés (y'a un quad allemand qui va en chier pendant 2 tours pour le passer
). Bunker à l'abri des regards malsains provenant du haut de la pente, MMG avec des angles de tirs limités mais sur passages obligés, la HMG HIP dans un champ pour cueillir les renforts allemands ou prendre de flanc l'attaque principale à l'Ouest. En résumé, on va les ralentir au max et à peu de frais à l'entrée du village, et les obliger à venir au contact le long de la rue principale où les attendront pas moins de 3 sections complètes de gros couillus (14-20FP chaque, ça va décoiffer).
J'évite ainsi son artillerie, je lui supprime son énorme avantage de portée et je morcelle ces possibilités de FG. Je vais le niquer...
Barns, tout en délicatesse et subtilité, place sa grosse
banane compagnie à une phase de mouvement de la première isbas à l'entrée Ouest. Pérorant et chantonnant à gorge déployée des chansons de marche interdites, il est très très conscient de la supériorité de ses squads noirs. Je ne vais pas prétendre le contraire donc je fais profil bas, jouant le moujik désabusé en parlant tristement de l'âme slave. Barns s'en fout, il se rue à l'assaut.
Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. Son OBA mettra 2 tours entiers à simplement trouver le bouton on/off de la radio. C'est bien et pas bien à la fois. Cela l'empêche certes de couvrir son assaut initial, mais cela retarde le moment où je pourrai repositionner tranquillou mes troupes.
Mon mortier de 82 éparpille son aile droite sans causer de pertes cependant, mais son aile gauche parvient sans encombre à la lisière du village. Un tir courbe ira cueillir un PzIV très loin là-bas sur la colline, CH et shock dont l'équipage ne se remettra pas. Coup dur. Ma chatte légendaire miaule dans son coin, je caresse les dés avec amour et embrasse ma tour à dés naine (une boite d'Iphone dégueulasse recyclée).
Certains de ses gens vont volontairement se planter dans les barbelés et les éclaireurs les contournent pour approcher le premier squat 527 concealed qui skulk comme un fou sans jamais tirer. Un premier HS d'éclaireurs vient alors se jeter dans mon premier champ de mines. Le 8. DR3
. Les premiers hurlements se font entendre dans la plaine. Petit coup d'épingle au moral du teuton, Gniark gniark gniark. On ne s'arrête pas pour si peu dans la Waffen SS alors on contourne et on s'approche un peu plus par le Nord. Boum ! Deuxième champ de mines, 2ème DR de cocu, 2ème HS volatilisé. L'intérieur du short tout dur, je souris niaisement en faisant preuve de compassion malgré tout. Barns rapproche les plus musclés de ses SS et enchainent les tirs sur les isbas fortifiées (d'où ont été rejetés toutes ses tentatives de pénétration). Les murs en terre battue tiennent mieux que les maisons des 3 petits cochons et il lui faudra attendre le tour 4 (!!!) pour enfin éjecter les moujiks et s'emparer de ces premières cahutes.
Entre-temps, mes renforts blindés se sont accumulés au Sud-Est du village, toujours à l'abri des regards malveillants.
Bruno parvient au tour 4 à placer sa SR, choisit de faire tomber sa mission dans la foulée après correction et évidemment, Barns n'est pas Clément et ses obus tombent en FFE1 et FFE2 sur par grand chose puis sur ses propres troupes...
Trois de ses chars se sont alors infiltrés au Sud pour couper la retraite de mes 527 DM. Un ATR tentent courageusement mais vainement de les arrêter en visant les chenilles. C'est alors que le génie tactique qui me caractérise après la prise d'une dose de cocaïne entre en action. Sur les 5 chars que comptent son attaque principale, l'un d'eux a été mis hors de combat par le mortier, et les autres ont perdu leur cohésion. Trois se retrouvent seuls sans appui d'infanterie à une phase de mouvement de 10 de mes blindés, majoritairement des T70. L'ordre est donné par fanion de lancer la contre-attaque. Telles des mouches à poil sur une bouse fraichement déféquée, les AFV russes se ruent sur les chars allemands. L'un d'eux est immobilisé et abandonné dans la foulée par un joli tir de T34 en Prep. Les deux autres parviennent héroïquement à détruire 6 T70 avec l'appui de l'AT 28LL mais succombent sous les tirs de flanc et de l'arrière. Un groupe d'assaut d'infanterie détruit dans le même secteur un T34 arrivé en renfort (erreur de ma part, le travail était accompli sans son aide).
De l'autre côté de la rangée d'isbas, le dernier char allemand esseulé passe devant le tube de mon AT 45LL HIP : les premiers tirs sont pathétiques et ratent le cul du blindé ! La riposte est insuffisante et à la Prep suivante, c'est encore un CH qui met le blindé en feu.
L'arme blindée de la Leibstandarte a cessé d'exister !
Au même instant, les renforts allemands ont déboulé au Nord. D'abord timidement puis au pas de course, les SS se lancent sur le village. Deux T34 prennent les Panzer à partie mais l'un d'eux est détruit tandis qu'un Panzer pète son canon. Les soldats allemands atteignent le village et engagent le combat avec ma deuxième ligne. Les conscrits ne font pas de miracle mais ralentissent un peu l'inexorable avancée des allemands. Il est temps d'engager les réserves sous la forme d'une section de 628. A noter qu'une vingtaine de SS ont débusqué ma HMG HIP en CC : je choisis de conserver mon concealement en espérant que l'orage passe. Bingo ! Barns tire un DR à la con, je survis. Au tour suivant (nous sommes alors au tour 6), 30FP dans les gencives auxquels personne ne peut résister. C'est ballot mais c'est la guerre. En même temps, le dernier T34 du secteur parvient à percer le blindage du Panzer au canon intact (il venait de mettre en feu un T70 dans le village à 150 mètres) tandis que l'autre reste en retrait en espérant réparer cette saloperie de bordel de m erde de canon à la con !
Toujours sous l'effet de la coke, le génie tactique qui me caractérise (je l'ai déjà dit ça je crois...?) saisit l'occasion de montrer que la défense de la mère patrie n'est pas un vain mot en Russie. Des tirs préparatoires font fléchir les pointes avancées des fascistes. D'audacieux mouvements combinés malmènent les allemands :
- un T34 contourne le village par l'Ouest, s'arrête pour finir le Panzer immobilisé/abandonné en bounding fire de l'arrière, remonte la route vers un SdKfz 10/5 arrivé en soutien de l'assaut d'infanterie mais qui ne parvient pas à au moins immobiliser le monstre d'acier. Le 28LL plus loin ne peut espérer percer le blindage frontal et préfère prendre pour cible un T70 survivant qu'il rate pour cause de fumée, d'hindrance, de tir en mouvement et de petite taille ;
- la pointe avancée allemande est prise à partie par des tirs Prep (16FP) puis assaillie par un fort parti de frontoviki, succombant en CC, non sans faire des pertes parmi les assaillants ;
- à la sortie Nord-Est du village, 3 T70 se rue sur le Panzer au canon défectueux et tentent de le détruire, en vain, mais le mouvement permet d'encercler virtuellement les fantassins allemands et surtout, coupent la retraite de 3 DM !
Aux tours 7 et 8, les allemands tentent de sauver les meubles. Les fantassins à l'aile gauche s'enfuient à toutes jambes, essuyant de lourdes pertes. Le dernier char ne parviendra pas réparer son canon et sera mis hors de combat par les vautours qui lui tournent autour. Dans la partie Ouest du village, malgré une position encore forte, les SS doivent se résigner à reculer.
Victoire russe.
Commentaires : le scénario est très agréable et équilibré. La règle concernant les pentes douces sont désormais maitrisées mais demande une certaine habitude, les LOS étant différentes : C'est du hillock mais grande taille donc attention, on voit bien. Le terrain en lui même demeure assez obstrué sur cette carte du fait des isbas mais le problème n'est pas là. Les puristes détesteront cette Map : les LOS sont pourries par des à peu près, avec des building pas sur le centre, des des partiels machins en pagaille et des incertitudes répétées sur les hindrances. Par ailleurs, les hexagones auraient mérités d'être agrandis : la carte n'est pas énorme mais les pions y sont souvent concentrés, donnant du fil à retordre pour les déplacer, surtout du fait qu'on a souvent dû tirer des LOS comme indiqué précédemment. Un peu chiant tout cela, mais on s'est bien marré et la bataille est intense.
Bruno a bien gérer la première approche mais s'est cassé les dents sur la nuée de chars russes et une deuxième ligne d'infanterie boostée à la Machorka.