Terminé ce jour avec Bonzillou, le S32,
Göring's Men.
En septembre 1941, dans les vastes steppes russes, les hommes du Général Göring progressent sans grande opposition, alternant entre de longs moments de repos et quelques accrochages sporadiques avec les russes. Le 19, des éléments de la 1ère Compagnie affectés à la 11ème Division de Panzer, sont envoyés en patrouille aux abords du village de Vyazivok (actuelle Ukraine). Une mission de routine pour ces soldats d'élite, et c'est donc avec une certaine "légèreté" qu'ils s'avancent en toute confiance sur le chemin qui s'approche du bourg par le sud-est. Soudain, l'enfer se déchaine !
Un scénario d'embuscade, avec un placement contraint pour les allemands qui doivent se déployer aux abords d'un axe routier. Les russes quant-à-eux sont bien au chaud dans les quelques bâtiments qui parsèment la campagne, avec qui plus est trois canons (deux artilleries de 76mm et un obusier de 76mm également) planqués dans le décors. Pour l'emporter, les allemands doivent soit s'emparer du village, soit détruire les trois canons ennemis. Une vraie partie de plaisir !
En un mot comme en cent ; j'ai subi ! Méchamment subi !
Le début de partie est un massacre, l'embuscade russe fonctionnant à plein ; dès l'ouverture du feu, mes hommes, cueillis à froid, se font décimer avant d'avoir pu se mettre à l'abri ! Malgré leur statut d'Elite et leur moral de 8, mes groupes de combat craquent les uns après les autres, les leaders peinant à les rallier quand ils ne sont pas eux-mêmes éliminés par les rafales des mitrailleuses russes.
Pire, j'avais scindé ma colonne en deux, avec un "groupe nord" qui devait se réfugier dans un petit bois à côté de leur position initiale et un "groupe sud" qui devait progresser dans un grand champ de céréales jusqu'aux premières maisons du village. Mais ce diable de Bonzillou a parfaitement anticipé ma manoeuvre. Le bois comme le champ sont couverts par son artillerie parfaitement positionnée sur les hauteurs qui dominent le champ de bataille ! Le massacre continue !
Les obus pleuvent sur mes hommes avec une précision mortelle. Mon "groupe sud" est entièrement détruit (à l'exception d'un leader qui parviendra miraculeusement à reculer... avant de se faire tuer peu après en tentant de ramasser une LMG !) ; seul un squad progresse jusqu'à l'entrée du bourg mais est éliminé alors qu'il tente de lancer une charge de démolition sur une position russe.
Au nord, dans le bois, ce n'est guère mieux. La désorganisation est totale ! Les russes s'offrent même le luxe d'une sortie jusque sur mes positions, éliminant au passage un squad démoralisé et dans l'impossibilité de retraiter... à cause d'une mêlée à mon avantage (2:1) que je suis incapable de remporter et des tirs à bout portant qui n'engendrent que des Pins.
Je suis, à l'image des mes troupes, complètement groggy !
L'enfer s'abat sur mes hommes ; du "groupe sud", il ne reste plus qu'un leader réfugié dans les bois. Le "groupe nord" a réussi à se mettre à l'abri mais compte déjà plusieurs morts et blessés, et toutes les issues sont sous le feu de l'artillerie russe.
Il faut attendre l'arrivée des renforts de la 2ème Section pour soulager, un peu, les survivants de la première patrouille. Ayant subi trop de pertes pour espérer prendre le village, je décide de me concentrer sur la destruction de l'artillerie ennemie.
Non sans mal, mes renforts parviennent à enlever au corps-à-corps le canon situé sur le plateau le plus au sud. Ils auront l'occasion d'en faire usage mais peu habitué au matériel soviétique, l'obus ne fera pas grand mal à sa cible. Ils finiront par saboter l'engin. Ce sera ma seule réussite.
En effet, deux groupes de combat équipés de LMG parviendront, malgré les tirs ennemis, à se positionner de façon à mettre sous le feu le deuxième canon de 76mm mais leurs tirs ne réussiront pas à neutraliser la pièce et ses servants.
Plus au nord, les survivants de la colonne réussiront à mettre en déroute les défenseurs autour de l'obusier ; un squad en profitera courageusement pour traverser le glacis en courant sous le feu des mitrailleuses russes (toutes les tentatives pour le couvrir avec des fumigènes ayant échoué) et pour lancer une charge de démolition sur la position. L'explosion tuera les servants du canon mais laissera ce dernier intact.
Une piètre performance... et une belle victoire des russes que la propagande s'empressera de relayer ; non, les allemands ne sont pas inarrêtables !
Les positions finales : deux positions d'artillerie prises, un canon détruit... ce n'est pas si mal vu le début de partie, mais c'est loin des objectifs de victoire !
Scénario très immersif. La position de départ des allemands est très mauvaise, les russes jouent en premier, et le ressenti de l'embuscade est extrêmement bon... surtout quand les dés viennent ajouter encore un peu plus de chaos ! Pendant trois tours, j'ai vraiment eu le sentiment de ne rien pouvoir faire et d'encaisser les coups sans possibilité de les rendre. Bonzillou avait redoutablement bien placé son artillerie ; chaque fois que je pensais avoir trouvé un semblant d'abri et avoir un peu de répit pour me réorganiser, un canon se dévoilait et venait mettre un tir "dans le paquet". Cela a été très compliqué de me regrouper pour pouvoir lancer un assaut.
J'ai un peu pesté en milieu de partie contre les dés, quand il est même sorti de ses positions défensives pour me mettre la pression dans les bois. Un tir à bout portant qui n'engendre qu'un Pin et un CC favorable qui échoue me coûte un squad qui aurait pu être sauvé. Mais au final, je doute que cela ait changé l'issue de la partie.
Bref, j'ai bien aimé malgré cette sensation d'impuissance qui m'a longtemps habité. Je recommande néanmoins de donner les allemands sur ce scénario à un joueur avec un peu d'expérience et/ou des nerfs solides car le début est très tendu.