Comment ? Vous y avez cru ?
Non, rassurez-vous : le jour où je battrai Melvin Falk ne va pas se lever de sitôt.
Cela dit, j’étais bien en finale… du classement ! Genre dans les 4 derniers, les 4 seuls qui n’avaient aucune victoire à leur actif dimanche matin.
Le rouge de la honte ayant quitté mon visage, je m’en vais vous raconter tout cela.
Nous partîmes cinq cents; mais par un prompt renfort
Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port,
…
Heu, non, rien à voir.
Vendredi matin – ronde 1
Adversaire : Raymond Woloszyn
Scénario : J60 Bad Luck
Camp : Allemand (en attaque)
Pour éviter de voir mon infanterie charcutée d’entrée de jeu, je fais avancer uniquement mes véhicules, ainsi que le gros mortier de 81mm en phase de progression. Je perds mon HT qui, heureusement, avait débarqué le HS et la HMG. Ray entreprend déjà de reculer, ce qui me permet de faire entrer les fantassins au tour 2 et d’avancer relativement vite. Profitant de la supériorité et de la relative invulnérabilité du Panther, je progresse prudemment. Au tour 3 ou 4, lors d’un tir inratable sur un Sherman, je roule le 12 tant craint. Sans canon, le Panther fait déjà beaucoup moins peur… Néanmoins, je continue, même si les CVP s’accumulent inexorablement. Et finalement, Ray parvient à détruire un PzIV et à dépasser les 19 CVP. Nous sommes au dernier tour. A noter que c’était journée non fumeur pour Ray : pas une seule smoke de toute la partie !
Bref, une très belle partie, tendue, avec un adversaire très agréable et grand connaisseur de la chose ASLesque. Quant au scénario, je dirais qu’il est chouette mais que le risque de casser le canon du Panther est un facteur de déséquilibre.
Vendredi après-midi – ronde 2
Adversaire : Guillaume
Scénario : ATF2 One Eye to the West
Camp : Allemand (en défense)
Je commets l’erreur de tabler sur un recul rapide pour une défense acharnée de la carte 45, laissant donc mon adversaire franchir les ponts sans problème. Grosso modo, la messe est dite, puisque Guillaume, qui n’est tout de même pas un manche quand on lui met des pions d’ASL entre les mains, entreprend de mener les opérations avec brio (non, pas Philippe). Nous jouons le scénario jusqu’au bout, tout en sachant très bien que je ne parviendrai pas à tenir le coup, d’autant plus que je me fais fumer deux blindés bêtement.
Peu d’inspiration sur ce coup-là, mais une partie tout de même sympa contre un adversaire qu’on ne présente plus.
Le scénario me semble sympa lui aussi, pas évident pour l’un comme pour l’autre.
Samedi matin – ronde 3
Adversaire : Roland Pirard
Scénario : FrF19 About his Shadowy Sides
Camp : Russe (en attaque)
Je décide une attaque à mon avis classique, avec les fantassins au centre appuyés par les KV2. Le premier vient se positionner à l’entrée du village en vue de pilonner. Il s’arrête. L’autre va freezer des Allemands, qui s’avèrent être des Dummies. Jusque là, tout va bien. Puis, au tour 2, je veux démarrer le KV2 arrêté afin de l’utiliser, lui aussi, pour freezer. Et là, bien sûr, 12. J’aperçois Lady Luck qui commence à ranger ses petites affaires pour s’en aller ailleurs. La suite de la journée me fera cruellement sentir son absence…
Mon attaque progresse mais mal. Tout ce que j’entreprends foire. Ce n’est pas une malchance flagrante, mais c’est une moyenne constante de 9 aux dés. Rien ne va et je jette l’éponge à la phase de ralliement du dernier tour, lorsque quasiment tout mon OB est broken et que je parviens uniquement à rallier un 7-0 ! J’ai pris alors 5 hexes sur 9.
Je trouve que le scénario est très sympa mais probablement pro-Allemand : si le Russe perd ne fût-ce qu’un char, il est handicapé. S’il en perd deux (ce qui fut mon cas), c’est encore plus dur, les chars allemands ayant alors toute latitude pour harceler les Russes.
Samedi après-midi – ronde 4
Adversaire : Sam Henze
Scénario : ASL D Hedgehog of Piepsk
Camp : Allemand (en défense)
Non, vous ne trouverez pas ce scénario dans la liste de Grenadier 2011. C’est un choix personnel. Sam et moi n’avions pas envie des mastodontes proposés pour cette 4e ronde, et nous avions pour projet de jouer celui-ci un jour, alors pourquoi pas maintenant ? Hop ! je m’installe (HIP) et j’attends la déferlante.
Sam avance prudemment (il a le temps) et je le laisse progresser sans me dévoiler afin de me réserver pour de bons tirs bien juteux. C’est vers le tour 5 que je commence à me dévoiler et que l’enfer se déchaîne… contre moi.
Là, non seulement Lady Luck est partie, mais en plus elle m’a envoyé une carte postale en me demandant si je m’amusais ! Traduisez : quand je roule 9-10, Sam roule 4-5 …
La malchance est telle qu’au dépit et à la colère succède la franche rigolade. A ce point-là, mieux vaut en rire. Mon sniper a été très drôle : il a été activé plusieurs fois, et plusieurs fois, je roule 1. Donc, je veux l’utiliser et non le repositionner. Et systématiquement, il s’éloigne du champ de bataille pour aller frapper de pauvres HS Russes conscrits Disrupt paumés dans la pampa. Génial…
Cependant, et c’est probablement le point fort de ce scénario, la situation reste tendue à tel point que Sam doute d’y parvenir. Puis, il a une idée de génie : une HW dans le dernier bâtiment, celui dont j’occupe la cage d’escalier. La HW réussit, mes gars sont broken et éliminés en Rout Phase. Restent alors deux leaders qui ne feront pas le poids. Partie perdue au dernier tour, mais quelle partie !
J’ai bien aimé le scénario. Mais je me demande ce qu’il serait advenu si j’avais eu moins de malchance. Ne serait-il pas pro-Allemand ?
Dimanche matin – ronde 5
Adversaire : Guy Decrolier
Scénario : OA20 The Revenge of the Greys
Camp : Allemand (en défense)
Nous en sommes donc à 0-4, et nous sommes quatre joueurs dans le cas. Qui sauvera l’honneur ? J’ai le plaisir d’en être, avec l’aide de Lady Luck.
Mon adversaire fait entrer ses deux Sherman derrière les bois, sur mon flanc, dans le but évident de m’emm… Mais j’avais sournoisement planqué mon Stug dans les parages et, à la première MPh, un Sherman est au tapis. Du coup, l’autre se tapit, d’autant plus que j’avais gardé la ROF (oui, je sais, c’est cruel).
Guy progresse prudemment et je vois bien que la chance a choisi son camp : mes tirs sont efficaces, ses jets de moral catastrophiques. Néanmoins, il approche. Au dernier tour, il n’a encore pris aucun bâtiment, j’ai détruit son deuxième Sherman et il lui reste 4 squads intacts. Dur, dur… Phase de mouvement, un mouvement d’assaut, tir défensif, le squad casse : c’est fini, il ne peut plus remplir les conditions de victoire. Ouf ! ça fait du bien de remporter une victoire…
Tous ceux qui ont joué ce scénario sont unanimes : il est très bien ! Peut-être pro-Anglais, mais pas trop.
Le véritable vainqueur du tournoi est suédois : Christopher Freyre. C’est lui qui a battu Melvin Falk en finale.
Comme toujours, on repart de là avec des paillettes plein les yeux. Bonne ambiance, bon jeu, rhâââ lovely.
Personnellement, je suis satisfait. Certes, j’aurais aimé au moins une victoire en plus. Mais, contrairement à l’année dernière, où j’avais foiré au moins deux rondes, j’ai le sentiment d’avoir joué correctement dans l’ensemble. Alors, 2-3 l’année prochaine ?